A Chiara : La critique

 Date de sortie : 13/04/2022
 Titre original : A Chiara
 Durée du film : 2 h 01
 Réalisateur : Jonas Carpignano
 Scénariste : Jonas Carpignano
 Interprètes : Swamy Rotolo, Grecia Rotolo, Claudio Rotolo, Carmela Fumo, Antonio Rotolo Uno, Salvatore Rotolo, Giorgia Rotolo, Giuseppina Palumbo, Silvana Palumbo, Concetta Grillo, Rosa Caccamo, Vincenzo Rotolo

Le troisième film de Jonas Carpignano lui permet de boucler sa trilogie sur la ville de Gioia Tauro où, après avoir exploré l’immigration africaine dans Mediterranea et la population rom dans A Ciambra, il se focalise sur la mafia locale, la Ndrangheta, à travers ce bien beau A Chiara.

Le réalisateur, et scénariste, Jonas Carpignano a passé 10 ans dans la ville de Gioia Tauro qui sert de décor à son dernier long métrage. Il connaissait donc depuis longtemps la jeune femme qui incarne son personnage principal et ce sont des véritables membres de sa famille qui jouent les différents rôles qui l’entourent.

Le récit se focalise sur une jeune fille de 15 ans qui voit son père disparaître après l’anniversaire de sa sœur aînée. Elle va alors découvrir un monde de la nuit qu’elle ne soupçonnait pas et va n’avoir de cesse que de le trouver pour lui demander des explications.

Le film suit donc de près le personnage principal et son cheminement à travers la ville. On découvre avec elle ce qu’il se passe réellement, alors qu’elle va parfois croiser le chemin d’anciens personnages principaux des films précédents du réalisateur.

L’œuvre manque parfois un peu de rythme, mais est portée par une jeune femme formidable et plus vraie que nature, Swamy Rotolo. On croit sincèrement à ce qu’elle vit et ses émotions sont parfaitement crédibles. Les autres comédiens sont aussi bien convaincants.

Si le récit peut être traité sous forme de documentaire, la fiction le rend encore plus émotionnel. D’autant que la fin, vraiment magnifique, apporte une grande force à ce qui nous est montré.

La ville de Gioia Tauro participe aussi beaucoup au plaisir que l’on a de découvrir le récit. Entre son bord de mer fréquenté par la jeune fille et ses amis, ses petites ruelles ou ses lieux beaucoup plus retirés, on découvre de nombreux recoins en suivant une adolescente bien décidée à connaître la vérité

Jonas Carpignano sait bien à la mettre en valeur, tout comme les différents personnages qui évoluent dans son long métrage. Ici, certains éléments ne sont souvent jamais montrés frontalement et le traitement du véritable sujet du récit est traité avec une grande subtilité. Le réalisateur peut aussi s’appuyer sur la belle photographie de Tim Curtin qui est proche de celle d’un documentaire. Ce qui renforce l’immersion du spectateur dans cette histoire intime dévoilant progressivement sa profondeur devant les yeux du spectateur.

A Chiara est un bon film italien parlant d’un sujet fort et présentant le très beau portrait d’une famille compliquée et d’une jeune fille devant faire ses propres choix. Avec une histoire écrite avec délicatesse, une réalisation plaisante et des comédiens non-professionnels particulièrement convaincants, il est passionnant de plonger dans ce récit surprenant présentant les activités souterraines d’une ville d’une façon que l’on n’a pas l’occasion de voir fréquemment traité de cette manière.

Touchant et puissant.

Chiara, 16 ans, vit dans une petite ville de Calabre. Claudio, son père, part sans laisser de trace. Elle décide alors de mener l’enquête pour le retrouver. Mais plus elle s’approche de la vérité qui entoure le mystère de cette disparition, plus son propre destin se dessine.

 Photographie : Tim Curtin
 Montage : Affonso Gonçalves
 Musique : Dan Romer, Benh Zeitlin
 Décors : Marco Ascanio Viarigi
 Producteurs : Julie Billy, Jonas Carpignano, Paolo Carpignano, Jon Coplon, Eva Jakobsen, Mikkel Jersin, Alessio Lazzareschi, Anthony Muir, Katrin Pors, Carole Scotta, Ryan Zacarias pour Haut et Court, Stayblack
 Distributeur : Haut et Court

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