En nous : La critique
EN NOUS
Date de sortie : 23/03/2022
Titre original : En nous
Durée du film : 1 h 39
Réalisateur : Régis Sauder
Scénariste : Régis Sauder
LA CRITIQUE
Il y a 10 ans, le réalisateur Régis Sauder a décidé de faire un film sur une classe de français travaillant sur La princesse de Clèves, Nous, princesses de Clèves. Il décide aujourd’hui de montrer ce que la plupart des jeunes gens sont devenus avec ce merveilleux, et très inspirant En nous.
En effet, Régis Sauder a gardé contact avec la professeure de français et un certain nombre d’élèves. C’est d’ailleurs l’une d’entre eux qui lui a proposé de faire une suite, ce qu’il a accepté avec plaisir.
Comme certains ont quitté Marseille et sont parfois partis à l’étranger, le nombre d’intervenants a diminué, et la réalisation a dû limiter les lieux de tournage. On retrouve néanmoins la prof de français qui continue de parler de son métier 10 ans plus tard et montre parfois une certaine usure et une remise en question de son métier. L’œuvre se focalise aussi sur une dizaine de jeunes gens qui parlent ce qu’ils ont fait après leur bac et ce qu’ils sont devenus aujourd’hui.
Le documentaire se focalise sur des entretiens se déroulant dans différents endroits. Il suit aussi les différents intervenants dans leur quotidien. On les voit ainsi se déplacer dans les villes où ils vivent, vaquer à leurs activités, travailler ou retourner à des endroits qui les ont marqués.
Il ressort une très grande chaleur de ces rencontres particulièrement inspirantes. En effet, les jeunes gens n’ont pas renoncé à leurs rêves, qu’ils ont parfois atteints, et continuent d’aller de l’avant en considérant que leurs origines ne peuvent pas les empêcher de faire ce qu’ils ont envie de mener à bien.
Il est aussi surprenant que la plupart d’entre eux se soient dirigés vers le service public et occupent des métiers permettant d’aider les personnes dans le sanitaire ou le social. Une volonté partagée de se mettre au service des autres.
Les jeunes gens parlent sans fard de leur vie, de leurs familles, de leurs enfants et de leurs difficultés. Ils n’en oublient pas moins leurs joies et leurs espérances et montrent que, parfois, malgré un grand éloignement physique, ils restent toujours proches d’une manière ou d’une autre.
Leurs réflexions et leurs combats intimes sont particulièrement intéressants et pertinents. En effet, à travers leurs mots et leurs ressentis, c’est aussi des injustices au quotidien et le malaise diffus de notre propre société qui sont passés au crible. Il serait d’ailleurs bien instructif pour un certain nombre de politiciens de regarder ce documentaire qui est le très beau pamphlet d’une certaine jeunesse actuelle pleine d’envie et d’espoir.
Le montage d’Agnès Bruckert est très bon. Il intègre des extraits du documentaire précédent Nous, princesses de Clèves et les mets en vis-à-vis avec les mêmes individus 10 ans plus tard. Ce qui permet d’ailleurs à certains d’entre eux de revenir sur leurs paroles d’antan et de s’amuser parfois de leur jeunesse et de leur fougue.
Certaines séquences sont particulièrement marquantes et on a vraiment envie d’attendre encore 10 ans pour retrouver les intervenants et voir la manière dont ils ont encore plus pris leur envol.
En nous est un documentaire remarquable présentant des jeunes gens dignes d’attention et d’une grande générosité. Ces entretiens croisés, et ces existences dévoilées, sont particulièrement captivantes à suivre et montrent parfaitement que l’accès à la culture permet d’ouvrir des horizons immenses. Car comme en ont pris conscience ces jeunes gens, ce n’est pas parce que l’on vient d’un milieu difficile dans une zone d’éducation prioritaire que l’on ne peut pas faire des études, réaliser ses rêves et aller loin.
Inspirant et formidable.
SYNOPSIS
Il y a dix ans, Emmanuelle, professeure de français d’un lycée des quartiers Nord de Marseille, participait à un film avec ses élèves. A partir de l’étude de La Princesse de Clèves, Abou, Morgane, Laura, Cadiatou et les autres énonçaient leurs rêves, leurs désirs et leurs peurs. Tous se retrouvent aujourd’hui, les souvenirs se mélangent aux récits de leur vie et des obstacles à surmonter. Que reste-t-il de leurs espoirs de liberté, d’égalité et de fraternité ? « Je sais bien qu’il n’y a rien de plus difficile que ce que j’entreprends. », cette phrase du roman trouve plus que jamais écho en eux. En nous.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Aurélien Py, Régis Sauder
Montage : Agnès Bruckert
Producteur : Thomas Ordonneau pour Shellac Sud
Distributeur : Shellac
LIENS
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