Infernal Affairs - la trilogie : La critique
INFERNAL AFFAIRS
Infernal Affairs 1 :
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Mou gaan dou
Durée du film : 1 h 37
Réalisateurs : Alan Mak, Andrew Lau
Scénaristes : Alan Mak, Felix Chong
Interprètes : Tony Leung Chiu-Wai, Eric Tsang, Andy Lau, Anthony Wong Chau-Sang, Kelly Chen, Edison Chen, Sammi Cheng, Shawn Yue
Infernal Affairs 2 :
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Mou gaan dou II
Durée du film : 1 h 49
Réalisateurs : Alan Mak, Andrew Lau
Scénaristes : Felix Chong, Alan Mak
Interprètes : Francis Ng, Teddy Chan, Arthur Wong, Peter Ngor, Jun Hu, Kai Chi Liu, Wan Chi Keung, Ricardo Mamood-Vega, Carina Lau
Infernal Affairs 3 :
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Mou gaan dou III : Jung gik mou gaan
Durée du film : 1 h 57
Réalisateur : Alan Mak, Andrew Lau
Scénariste : Felix Chong, Alan Mak
Interprètes : Andy Lau, Ting Yip Ng, Ka Tung Lam, Yeung Ming Wan, Leon Lai, Tony Leung Chiu-Wai, Kelly Chen, Chen Daoming, Edison Chen, Shawn Yue
LA CRITIQUE
Au début des années 2000, un film hongkongais a connu un tel succès international qu’il a inspiré Martin Scorsese pour son Les infiltrés qui en est un remake vraiment très inspiré. Les deux œuvres suivantes ne sont jamais sorties en salles en France, et c’est grâce à The Jokers / Les Bookmakers que l’on a la possibilité de découvrir aujourd’hui cette trilogie Infernal Affairs dans une magnifique version restaurée en 4K.
Le scénario du réalisateur Alan Mak et de Felix Chong raconte ; sur une dizaine d’années ; la double vie croisée de deux infiltrés, l’un dans la police et l’autre dans les triades de Hong Kong. On va ainsi découvrir un jeu du chat et de la souris intense qui se livre à distance, avec l’un des protagonistes essayant d’arrêter le parrain de la mafia locale, alors que son antagoniste veut éviter qu’il se fasse prendre.
On peut regarder les trois films dans l’ordre dans lequel ils ont été tournés, le deux et le trois l’ayant été dans la continuité. On peut aussi regarder cette trilogie de façon plus chronologique. En effet, le second volet présente le passé des personnages avant d’arriver aux événements qui se déroulent dans le premier film. Le troisième s’amuse à brouiller les temporalités en montrant des événements se déroulant à la fois avant et après l’original.
Tous les longs métrages sont remarquables et ils sont tellement brillamment imbriqués, que l’on a une très forte envie d’un nouveau visionnage pour reprendre tous les événements dans l’ordre et revoir comment l’impact d’un élément semblant anodin peut être aussi grand des mois, voire des années, plus tard. D’autant que certains des faits montrés sont présentés avec des points de vue différents et sont repris à divers moments des longs métrages.
En fait, en dehors du dernier volet, les deux autres films peuvent presque se voir de manière indépendante et être considérés comme des œuvres à part entière qui peuvent s’apprécier en elles-mêmes. Toujours est-il que si vous en avez la possibilité, n’hésitez pas à voir cette trilogie qui est impressionnante et reste toujours d’une puissance incroyable.
Sans compter qu’en plus de cet affrontement interposé entre deux taupes, le contexte politique du Hong Kong de l’époque est parfaitement mis en avant. En effet, c’est en 1997 que les Anglais ont rétrocédé la ville à la Chine. En fil rouge, on voit comment la fin de la colonisation anglaise et le début du retour dans le giron chinois impacte ce qu’il se déroule dans la cité et a aussi un effet sur la pègre local.
La mise en scène d’Alan Mak et d’Andrew Lau est vraiment formidable. Il ne faut pas s’attendre à des grandes courses-poursuites, à des fusillades ou à des explosions. Ici, les affrontements peuvent être létaux, mais se règlent souvent rapidement et parfois de manière glaçante. Quelques scènes restent d’ailleurs longtemps en mémoire et mettent bien en valeur la raison pour laquelle suggérer quelque chose a parfois beaucoup plus de poids que de le montrer frontalement.
Bien que le premier volet ait 20 ans, ce dernier est particulièrement à la pointe de la technologie. En effet, les téléphones portables jouent un rôle essentiel dans l’intrigue des trois opus. C’est d’ailleurs la manière avec laquelle chacun des infiltrés peut prévenir son camp qui renforce l’intérêt de ce à quoi on assiste. Car la subtilité est toujours bien présente et que le moindre faux pas peut condamner irrévocablement celui qui le fait.
La photographie d’Andrew Lau, de Lai Yiu Fai et de Ng Man-ching est vraiment très bonne. Les trois différents films ont un fort beau cachet esthétique et la ville de Hong Kong participe pleinement aux intrigues qui se nouent en son cœur.
L’interprétation est magistrale. Andy Lau est remarquable en flic, qui n’est pas ce qu’il semble être, montant les échelons sans problème. Tony Leung Chiu-Wai est formidable en homme de main d’un parrain local qui voudrait bien redevenir un policier. Leurs versions jeunes sont toutes aussi bien interprétées par Edison Chen et Shawn Yue. Anthony Wong Chau-Sang est magnifique en commissaire voulant lutter à tout prix contre les trafics en tous genres. Eric Tsang est génial en parrain de la mafia dont on voit au fil des longs métrages l’ascension. Carina Lau est splendide en femme du parrain. Et Kelly Chen campe très bien une psychologue généreuse. Quant à Leon Lai, il est fort juste en policier ambigu.
La trilogie Infernal Affairs est un grand moment cinématographique qui est toujours très efficace et particulièrement haletant. Avec une histoire brillamment écrite, une réalisation envoûtante et un casting incroyable, si vous aimez le cinéma, ne passez pas à côté de ces œuvres exceptionnelles.
Magistral et captivant.
SYNOPSIS
Infernal Affairs 1 :
A Hong Kong, la police locale et une triade se livrent à une lutte impitoyable. Pour défendre ses intérêts, Sam, le parrain de la mafia, décide d’infiltrer Lau dans la police où il gravit rapidement les échelons. Dans le même temps, le commissaire Wong envoie son meilleur élément, Chan, comme taupe dans la mafia. Le jour où police et mafia se rendent compte qu’une taupe est infiltrée dans chacun des camps, une course contre la montre s’engage. Les démasquer se réduit peu à peu à un duel entre Chan et Lau, deux hommes qui, chacun à leur façon, ne supportent plus leur double identité…
Infernal Affairs 2 :
Infernal Affairs 2 se situe plus de dix ans avant le premier film : il raconte le parcours de jeunesse de Chan, qui vient tout juste d’infiltrer les triades, et Lau, qui entre dans la police, ainsi que la prise du pouvoir par Sam au sein du gang. Les triades et la police trouvent toutes deux un ennemi commun en la personne d’un chef de gang rival, alors que Hong-Kong va être rendu à la Chine.
Infernal Affairs 3 :
Le volet final déroule deux récits : l‘un immédiatement antérieur à l’action du premier film montre les difficultés de Chan au sein de la triade ; l’autre, postérieur aux événements de l’opus 1 s’attache à Lau, lui aussi usé par son double jeu…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Infernal Affairs 1 :
Photographie : Andrew Lau, Lai Yiu Fai
Montage : Danny Pang, Ching Hei Pang
Musique : Kwong Wing Chan
Costumes : Pik Kwan Lee
Décors : Choo Sung Pong
Producteur : Andrew Lau pour Basic Pictures
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Infernal Affairs 2 :
Photographie : Andrew Lau, Ng Man-ching
Montage : Ching Hei Pang, Danny Pang
Musique : Kwong Wing Chan
Costumes : Silver Cheung
Producteur : John Chong, Daniel Yun, Ma Baoping pour Basic Pictures, Media Asia Films Ltd., Mediacorp Raintree Pictures, Eastern Dragon Film Co. Ltd.
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
Infernal Affairs 3 :
Photographie : Andrew Lau, Ng Man-ching
Montage : Ching Hei Pang, Danny Pang
Musique : Kwong Wing Chan
Costumes : Silver Cheung
Producteur : Andrew Lau, John Chong, Han Hongfei pour Basic Pictures, Media Asia Films Ltd., Eastern Dragon Film Co. Ltd.
Distributeur : The Jokers / Les Bookmakers
LIENS
Infernal Affairs 1 :
Infernal Affairs 2 :
Infernal Affairs 3 :
GALERIE PHOTOS
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