Un fils du sud : La critique
UN FILS DU SUD
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Son of the South
Durée du film : 1 h 46
Réalisateur : Barry Alexander Brown
Scénariste : Barry Alexander Brown d’après l’œuvre de Bob Zellner, Constance Curry
Interprètes : Lucas Till, Lucy Hale, Lex Scott Davis, Cedric The Entertainer, Julia Ormond, Sharonne Lanier, Dexter Darden, Shamier Anderson
LA CRITIQUE
C’est une nouvelle production de Spike Lee que l’on peut découvrir avec ce Un fils du sud revenant sur la lutte des droits des afro-américains dans les années 60 aux États-Unis.
Le scénario du réalisateur Barry Alexander Brown se base sur le roman autobiographique de Bob Zellner. En effet, celui-ci était dans les années 60 le petit-fils d’un membre du Ku Klux Klan. Suite à un papier qu’il devait écrire à l’université sur les droits civiques, il va rencontrer le révérend Martin Luther King Jr. et Rosa Parks et va décider de se battre à leur côté contre la ségrégation et pour le droit de vote des populations afro-américaines.
Pendant des mois, ceux-ci ont marché partout à travers les USA pour faire entendre leurs revendications et changer la loi. L’œuvre montre la manière dont les différentes personnes volontaires tentent de mettre fin à un système séparant les blancs et noirs.
Le film de Barry Alexander Brown est d’une très belle qualité et donne vraiment l’impression de se projeter dans le passé récent des États-Unis où les violences étaient toujours du côté de la police. Une époque différente où manifester pouvait vous envoyer en prison, tout comme le fait de prendre des transports qui n’étaient pas autorisés à tous en fonction de la couleur de sa peau.
Les événements présentés sont juste antérieurs à ceux que l’on peut découvrir dans Mississippi Burning. La tension ne cesse d’augmenter, surtout dans les états sudistes ou la ségrégation est encore plus violente.
À travers le parcours de ce jeune homme blanc, parfaitement représentatif des jeunes de l’Alabama de cette époque, c’est aussi une autre façon de découvrir le mouvement des droits civils, sa politique de non-violence et tous les événements qu’ils mettent en place pour se faire entendre, et surtout écouter.
D’autant que le décalage est souvent très grand entre le personnage principal et ceux qu’il fréquente et qu’une certaine naïveté et aveuglement l’habite, alors qu’il pense être dans son bon droit et ne pas avoir à subir des représailles.
Le long métrage parle du début de son engagement, tandis que par la suite, il a milité toute sa vie pour les droits des afro-américains et s’est retrouvé plusieurs fois en prison et a été durement passé à tabac, ce qui lui a laissé des séquelles.
Un très beau travail est fait sur les décors par Eloise Crane Stammerjohn et sur les costumes par Michelle Green. Cette plongée au cœur du passé américain fait froid dans le dos et montre parfaitement que la haine est difficile à contrer. D’autant que l’embrigadement des jeunes gens se fait dès leur plus jeune âge et qu’il est très difficile pour ces derniers de remettre en cause un système qui les avantages à ce point et de reconnaître comme égaux des individus qu’on leur a toujours présenté comme inférieurs.
L’interprétation est très bonne. Lucas Till est formidable en jeune homme décidant de prendre parti, suite aux événements auxquels il assiste. Lex Scott Davis est très intéressante dans le rôle d’une jeune femme afro-américaine brillante. Shamier Anderson est sympathique dans celui de leur mentor essayant de les protéger.
La photographie de John Rosario est fort belle. Elle met bien en avant les très beaux paysages naturels que les protagonistes parcourent parfois et sait apporter un véritable cachet aux différents lieux où se déroule l’intrigue.
Un fils du sud est un très bon film présentant un homme qui a décidé de se mettre au service d’un mouvement qui a transformé la société américaine. Avec une histoire vraie, parfois surprenante, une réalisation très belle et un casting impeccable, il est toujours bon de rappeler le passé récent pour montrer que les luttes ne sont jamais finies et que les humains doivent avoir les mêmes droits, quelle que soit leur couleur, leur sexe ou leur origine.
Instructif et puissant.
SYNOPSIS
D’après l’ouvrage de Bob Zellner, The Wrong Side of Murder Creek : A White Southerner in the Freedom Movement.
En 1961, Bob Zellner, petit-fils d’un membre du Ku Klux Klan originaire de Montgomery dans l’Alabama, est confronté au racisme endémique de sa propre culture. Influencé par la pensée du révérend Martin Luther King Jr. et de Rosa Parks, il défie sa famille et les normes sudistes pour se lancer dans le combat pour les droits civiques aux États-Unis.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : John Rosario
Montage : Barry Alexander Brown
Musique : Steven Argila
Costumes : Michelle Green
Décors : Eloise Crane Stammerjohn
Producteur : Colin Bates, Bill Black, Stan Erdreich, Stephen Foreht, Michael Jefferson, David Kang, Matt William Knowles, Molly M. Mayeux, Eve Pomerance, Christopher J. Smith pour 40 Acres & a Mule Filmworks, Major Motion Pictures, Buffalo 8 Productions, Lucidity Entertainment, River Bend Pictures
Distributeur : Star Invest Films France
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