Moneyboys : La critique
MONEYBOYS
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Moneyboys
Durée du film : 1 h 56
Réalisateurs : C.B. Yi
Scénaristes : C.B. Yi
Interprètes : Kai Ko, Zeng Meihuizi, Bai Yufan, J.C. Lin et Lin Zhengxi
LA CRITIQUE
Golden Money Boys
Ça se passe en Chine Populaire. Sur l’affiche, deux garçons au sortir de l’adolescence, le sourire insouciant, chevauchent une moto jaune. Ils viennent du même village de bord de mer, qui n’a rien d’une station balnéaire. Le passager, Fei, l’a quitté le premier. Destination une grande ville comme Shenzhen, la prostitution et ses promesses d’argent facile. Son but est de subvenir aux besoins de sa famille à laquelle il envoie une partie de ses revenus de Money Boy. Louer son corps pour le plaisir des autres expose à la douleur, aux coups, aux humiliations, sans compter la police qui rode. Fei couche avec Xiolai, un Money Boy au visage d’ange, chanteur à ses heures, et gagne son amour. Depuis les Rita Mitsouko, on sait ce qui arrive après… Des mois plus tard, le pilote de la moto sur l’affiche, rejoindra Fei et son univers.
Le déshonneur, la fuite de la campagne pour la grande ville, les relations amoureuses des jeunes, l’homosexualité et la prostitution, la force de la famille sont les nombreux thèmes de ce premier long métrage de C.B. Yi. Il faut y ajouter celui du sacrifice personnel qu’incarne l’histoire de Fei, même si je trouve qu’on le comprend plus qu’on ne le ressent.
Le spectateur occidental que je suis, porte aussi un regard de curieux sur cette Chine qu’on imaginerait plus différente. C’est bien sûr la mondialisation et ses merveilles qui nous servent, qu’on soit à Shenzhen, Copenhague ou Budapest, les mêmes bars et (presque) les mêmes appartements. On comprend que l’homosexualité y est plus difficile à vivre qu’ailleurs, mais ce n’est pas le sujet du film.
Money Boys n’est pas un film militant. C’est un film qui sonne juste, et s’il dénonce doucement la difficulté d’être gay et surtout prostitué en Chine, c’est aussi un film d’une histoire d’amour ratée. Les jeunes sont attachants et les vieux ne comprennent rien. La grande ville leur promet de vivre pleinement (ou autant que possible) leur jeunesse, loin de leurs campagnes rétrogrades et étriquées malgré la révolution des téléphones portables. Les femmes tiennent une place de choix qui peut surprendre au milieu de ces garçons qui s’aiment entre eux et dont certains ont aussi besoin d’elles. Outre la performance de la principale actrice féminine qui joue trois rôles sans qu’on s’en rende compte (chapeau à elle), les femmes font preuve d’une belle intelligence émotionnelle. Pourquoi s’attachent-elles à ces hommes ? Chacun trouvera l’interprétation qui lui convient. En Chine aussi, elles sont l’avenir de l’homme.
C.B. Yi aime filmer ses personnages et fait parler les silences. Par la bande son et le soin apporté à certains plans, Money Boys touche à la poésie. On a parfois peur, on est triste ou mélancolique, on sourit de temps en temps et on espère. « You’ll be fine… » chante la mélodie de fin.
SYNOPSIS
Pour subvenir aux besoins de sa famille, le jeune Fei, originaire d’un petit village de Chine, se prostitue dans la grande ville.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Jean-Louis Vialard
Montage : Dieter Pichler
Décors : Huei-li Liao
Costumes : Zoé Wang
Producteur : Guillaume De la Boulaye, Gabriele Kranzelbinder et André Logie
Distributeur : ARP Selection
LIENS
GALERIE PHOTOS
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