Trois fois rien : La critique
TROIS FOIS RIEN
Date de sortie : 16/03/2022
Titre original : Trois fois rien
Durée du film : 1 h 34
Réalisateurs : Nadège Loiseau
Scénaristes : Nadège Loiseau
Interprètes : Philippe Rebbot, Antoine Bertrand, Côme Levin, Émilie Caen, Nadège Beausson-Diagne, Yves Yan, Yilin Yang et Hubert Myon
LA CRITIQUE
Trois fois bien
Ils s’appellent Brindille (en plus costaud), Casquette (forcément, il en porte une) et La Flèche (qui n’en est pas une…). Trois mecs, trois SDF, trois cas à part. Le premier a la quarantaine, québécois à Paris et jeté sur le trottoir sept ans plus tôt par un coup de la vie. On apprend que le second, plus vieux, SDF de métier, l’a aidé à surmonter une passe de misère générale. Par le hasard des bains publics, le troisième, le plus jeune et le plus déjanté, vient percuter les deux premiers, duo d’apprentis vieux garçons. Ils vont finalement faire équipe (un peu obligés par les circonstances), gagner au loto et habiter ensemble dans un appart, avec en plus le chien de La Flèche. Trois Fois Rien est l’histoire de leurs péripéties de SDF colocataires et de ce qui fait leurs liens.
Grâce à La Flèche, ou peut-être à cause de lui, ils changeront de statut tout en réussissant à rester en marge. Ils ont toujours les ongles noirs et les dents crades… sauf Brindille qui se récure avec méthode. Un appart et du pognon pour se croire tout permis ne les mèneront pas à la démesure. Le plus sage des trois joue le bon père de famille et s’assure que les milliers d’euros gagnés ne leur brûlent pas les doigts. La dépense la plus insensée sera un tapis de course pour le chien… Faute d’être millionnaires, ils restent englués dans la société de consommation et ses produits sans but, à part celui de combler un trou existentiel.
Le ton est donné assez vite, dès les scènes du ticket de loto : notre trio est d’abord là pour faire la comédie. On rit de leur confrontation au système pour encaisser leur chèque, parfait exemple du « Made in France » qu’on adore. Pas facile de faire rire en parlant de SDF quand on ne choisit pas la caricature totale servie par Le Père Noël est une ordure. La comédie s’efface parfois pour laisser voir les cicatrices des trois hommes. Elles nous prennent par surprise et nous touchent au cœur quand on avait baissé la garde.
Ces trois SDF, c’est nous. Ils partagent nos rêves, nos peurs, nos désirs. On a envie qu’ils s’en sortent, qu’ils trouvent leur voie dans ce monde dont ils ne voulaient pas. Sur les trois, deux restent des rebelles. On ne leur en veut pas. On les accepte, on les comprend, on les admire parfois. Le moins SDF des trois saisit la chance du loto pour tenter de retrouver une place dans la normalité qu’il avait quitté.
On aime Trois Fois Rien pour son scénario crédible et bien ficelé, avec des trouvailles, comme les jumelles de Brindille pour suivre en direct les résultats du loto sans télé. On aime Trois Fois Rien pour ses personnages authentiques, incarnés par des acteurs de talent.
SYNOPSIS
Brindille, Casquette et La Flèche vivent comme ils peuvent, au jour le jour, dans le bois de Vincennes. Mais leur situation précaire devrait changer du tout au tout le jour où ils gagnent au Loto. Encore faut-il pouvoir encaisser l’argent, car sans domicile, pas de carte d’identité à jour et sans compte bancaire, pas de paiement !
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Julien Meurice
Montage : Christophe Pinel
Musique : Guillaume Loiseau
Décors : Pierre du Boisberranger
Costumes : Anne-Laure Nicolas
Producteur : Christophe Barral, Toufik Ayadi et Serge Noël
Distributeur : Le Pacte
LIENS
GALERIE PHOTOS
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