Prisoners of the Ghostland [DVD / Blu-Ray] : La critique
PRISONERS OF THE GHOSTLAND [DVD / Blu-Ray]
Date de sortie : 23/02/2022
Titre original : Prisoners of The Ghostland
Durée du film : 1 h 43
Réalisateur : Sion Sono
Scénariste : Aaron Hendry, Reza Sixo Safai
Interprètes : Nicolas Cage, Sofia Boutella, Nick Cassavetes, Bill Moseley, Tak Sakaguchi, Takato Yonemoto, Canon Nawata, Jai West
LA CRITIQUE
Beaucoup de cinéphiles attendent un retour au premier de Nicolas Cage, acteur dont l’intensité de ses interprétations a toujours frôlé le cabotinage, et ce, même lorsqu’il était au sommet de sa popularité. Malheureusement, pour lui, cela fait plus d’une décennie maintenant qu’il n’arrive plus à avoir des rôles de premier plan dans des films ayant un succès aussi bien critique que public.
C’est donc avec une curiosité teintée d’espoir qu’on se lance dans la découverte de Prisoners of the Ghostland, film qui a bénéficié d’un certain buzz à sa sortie pour les plus cinéphiles d’entre nous, même si celle-ci n’a pas eu lieu en salle. Il faut avouer que les premières minutes du film sont plutôt enthousiasmantes avec une photographie chatoyante mettant en valeur un univers dont fantasme bien des geeks. En effet, dans une mise en scène très western, défilent devant nous des geishas, des porteurs de sabre japonais, des cow-boys, des gangsters américains ou encore des fantômes nichés dans le brouillard. Ce beau monde navigue de surcroît entre quartier des plaisirs tokyoïte, une ville de Western et des décors post-apocalyptique. Tout dénote d’une ambition folle dont il ne reste plus à espérer que le récit soit à la hauteur.
C’est malheureusement à ce niveau que le film nous déçoit particulièrement. Le fait que le héros incarné par Nicolas Cage doive accomplir une tâche relativement basique, à savoir sauver la petite du tyran local fille dans un lieu mystique, n’est pas forcément problématique en soit (par exemple, Mad Max Fury - Road n’étant au final qu’une histoire d’aller et retour pour que les protagonistes arrivent à échapper au vilain). En fait, le véritable problème provient des nombreuses facilités scénaristiques qui ponctuent toutes les péripéties avec des protagonistes (et des événements) allant parfois à l’encontre de la logique du récit.
Autre problème, cette volonté qu’ont eue les scénaristes de saupoudrer le tout d’une couche d’humour extrêmement gras à la Future Man et qui désamorcent maladroitement tous les enjeux dramatiques pourtant soigneusement mis en place. Si on peut saluer Nicolas Cage pour sa capacité pour mettre son ego de côté pour être au centre d’un nombre important de séquences humiliantes, on se sent aussi gêné pour lui, car au final, elles tirent plutôt l’ensemble vers le bas. L’humour est un art délicat à utiliser et plutôt que la redoutable efficacité d’un Tarantino, on se retrouve ici avec la balourdise d’un Rodriguez époque Desperado 2.
Une chose assez étonnante, lorsqu’on regarde le film, est la direction d’acteurs qui souffre de nombreuses approximations empêchant de pleinement rentrer dans le récit. Même si on était déjà habitué à voir Nicolas cage en roue libre, on a déjà vu Sofia Boutella plus convaincante et cela s’applique pour l’ensemble du casting qui a une fâcheuse tendance à surjouer.
Enfin, même si tout est mis en œuvre pour nous fournir au spectacle du grand spectacle, les ambitions initiales sont plombées par un budget limité qui a du mal à masquer le manque de finesse de certains décors ou les approximations dans l’exécution des chorégraphies de combats.
On retiendra du film les flashbacks et visions empreintes de mysticisme qui ajoutent un parfum de mystère bienvenu tout en rajoutant également de l’épaisseur à l’ensemble. Il y a aussi deux ou trois révélations inattendues qui viennent bouleverser le sens de certaines scènes et laissent entrevoir l’ambition thématique poignante que Prisoners of the Ghostland voulait partager avec le spectateur. Finalement, le cinéphile appréciera surtout le fait d’être devant une oeuvre totalement à l’opposé des blockbusters dominants à la formule toute faite.
Dans les mains d’un George Miller ou de tout autres réalisateurs plus expérimentés, et avec des moyens plus conséquents, le film se serait davantage éloigné de la ligne qui le rapproche beaucoup trop des œuvres de série Z. Les bonnes idées qui le parsèment en font un ratage loin d’être total, mais ce n’est pas vraiment ce qui permettra au neveu de Francis Ford Copolla de revenir sur le devant de la scène !
SYNOPSIS
Dans la ville frontière de Samurai Town, un criminel sort de prison à la demande du Gouverneur dont la petite fille a disparu dans un univers surnaturel appelé "le Ghostland". S’il parvient à la sauver, il sera libre. Parti à la recherche de la jeune femme et poursuivi par de mystérieux revenants, il va également suivre son propre chemin vers la rédemption.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE VIDEO
Disponibilité : DVD / Blu-Ray
Audio : Français, Anglais
Sous-titres : Français
FICHE TECHNIQUE FILM
Photographie : Sohei Tanigawa
Montage : Taylor Levy
Musique : Joseph Tranapese
Costumes : chieko Matsumoto
Producteurs : Patriot Pictures, LLC, XYZ Films, Eleven Arts, Black Light District, Untitled Entertainment, Union Patriot Capital Management
Distributeur : L’atelier d’images
LIENS
GALERIE PHOTOS
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