Wolfboy [VOD] : La critique

 Date de sortie : 16/02/2022
 Titre original : The True Adventures of Wolfboy
 Durée du film : 1 h 28
 Réalisateur : Martin Krejci
 Scénariste : Olivia Dufault
 Interprètes : Jaeden Martell, Sophie Giannamore, Eve Hewson, Chloë Sevigny, John Turturro, Chris Messina, Stephen McKinley Henderson, Michelle Wilson

En parlant d’une maladie non létale extrêmement rare, l’étrange conte de fées moderne, Wolfboy déploie une narration imagée et touchante.

Le scénario d’Olivia Dufault présente un adolescent atteints d’hypertrichose, une condition physique qui entraîne une très forte pilosité sur l’ensemble du corps, y compris dans des endroits où il n’y a normalement pas de poils. Documenté à partir du XVIe siècle, ceux qui en étaient atteint les siècles précédents se retrouvaient souvent dans des cirques comme bête de foire. Et les hommes comme les femmes peuvent en être atteint comme cela est raconté dans l’histoire vraie The Lion Woman. Il n’est pas non plus impossible que cette pilosité excessive, associée pour certains cas à une modification du visage, ait créé le mythe du loup-garou.

Très mal dans sa peau, le personnage principal va se décider à partir en quête de sa mère et va croiser des situations surprenantes et des personnages truculents.

L’œuvre est chapitrée comme une histoire, avec de magnifiques illustrations présentant le nom des diverses parties. En effet, cet étrange conte moderne intègre dans sa trame des grands classiques de ce genre de récit. On peut ainsi rencontrer le diable, une sirène ou une pirate parmi les différents personnages croisés.

Le film de Martin Krejci présente un beau passage à l’âge adulte. Malgré la maladie, le personnage principal apprend à s’apprécier et va se faire des amis qui vont lui permettre d’aller de l’avant. Si le récit est plutôt intimiste et prend son temps pour se déployer, il n’en reste pas moins passionnant à regarder. En plus de séquences touchantes, c’est une belle histoire qui nous est contée et qui montre que ce qui compte, c’est vraiment ce qui est en nous et pas notre apparence.

L’interprétation est formidable. Au niveau des adultes, John Turturro est impeccable en responsable de foire troublant. Chris Messina est sympathique dans le rôle du père du gamin. Et Chloë Sevigny campe avec une grande justesse sa génitrice.

Toutefois, c’est les jeunes gens qui crèvent l’écran. Jaeden Martell est magnifique dans le rôle-titre. Le comédien réussit parfaitement à transmettre les multiples d’émotions qui habitent son personnage et le malaise constant qu’il ressent. Sophie Giannamore est superbe en jeune fille transgenre rêvant de monter sur scène et de montrer à tous ce qu’elle est intérieurement. Il faut d’ailleurs saluer le fait d’avoir réellement pris une comédienne transgenre pour interpréter ce personnage d’une grande délicatesse. Eve Hewson en jeune adulte parfois paumée et formidable. Les passages où les trois jeunes sont ensemble sont particulièrement bien mis en scène et offrent des moments d’une grande luminosité.

Il faut aussi applaudir le superbe travail fait sur le maquillage qui donne au personnage principal son apparence marquante. On a réellement l’impression de se trouver devant un individu atteint d’hypertrichose, ce qui permet aussi non seulement de dédramatiser la maladie, mais de montrer qu’il n’y a, évidemment, aucune différence entre lui et un humain « normal ».

Wolfboy est un beau film qui parle avec une vraie délicatesse de la différence. Avec une histoire tournée sous forme de conte, une réalisation mettant bien en valeur les personnages et des comédiens impeccables, l’œuvre est surprenante et présente l’étrange voyage initiatique et intérieur d’un adolescent.

Différent et sincère.

Paul, 13 ans, souffre d’hypertrichose, une maladie qui entraîne une pilosité envahissante sur l’ensemble du corps. Raillé pour son apparence, Paul décide de partir à la recherche de sa mère, qui l’a abandonné à sa naissance. Avec ses compagnons Aristiana et Rose, son voyage à travers les contrées du New Jersey l’emporte dans une folle aventure plein de rencontres surprenantes...

 Disponibilité : VOD
 Audio : Français, Anglais
 Sous-titres : Français

 Photographie : Andrew Droz Palermo
 Montage : Joseph Krings
 Musique : Nick Urata
 Costumes : Donna Zakowska
 Décors : Dea Jensen
 Producteurs : Declan Baldwin, Lauren Beck, Benjamin Blake, Josh Godfrey, Kimberly Steward pour Big Indie Pictures, K Period Media, Villains Entertainment
 Distributeur : L’atelier d’images

 ALLOCINÉ
 IMDB

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