Tom Clancy’s Endwar : Le test
Un bon RTS, les adeptes des plateformes de salon l’espéraient depuis que le monde est monde. Depuis plus récemment peut-être. Ce qui est certain toutefois, c’est qu’Endwar a de quoi combler les attentes, sans l’ombre d’un doute. Performant, innovant et ludique, le logiciel édité par Ubisoft est une petite révolution qui prouve que les consoles de jeu peuvent également accueillir les jeux de guerre en temps réel.
Tout comme Eomer a essayé de convaincre Eowyn que la guerre était une affaire d’homme, les joueurs PC, malheureusement aidés par les développeurs, ont tenté de nous persuader que c’était une affaire d’ordinateurs. Endwar effectue une saillie dans ce tissu de certitude, et s’octroie un gameplay aussi révolutionnaire que pertinent pour son support.
En 2016, une bombe nucléaire frappe l’Arabie Saoudite. Le monde entre dans un cycle de tensions, qui culmine en 2020. Prélude à la guerre, les états-unis tentent de placer en orbite un nouvel engin spatial militaire, ce que ne peuvent supporter sans broncher les grandes nations, Fédération Européenne et Russie. L’énergie est devenue denrée précieuse, l’humanité est sur le point de mettre en scène le point d’orgue de son histoire tumultueuse.
Dans ce contexte, le joueur va devoir choisir l’un des trois camps, et mener ses troupes jusqu’à la victoire finale. Évolution des unités vétérans, acquisition d’objectifs spécifiques sur la carte, on récupère des éléments communs à la majorité des jeux du genre. Néanmoins, Endwar intègre un élément jamais développé de façon efficace sur un RTS : la voix.
Oui, c’est bien par la voix que vous pourrez diriger vos troupes. Si les ordres sont formatés, sur la base « Qui, Quoi, Où ? », la reconnaissance est bluffante. Hormis quelques ratés disséminés à des instants où l’on ne s’exprime pas clairement, l’ensemble est tout simplement épatant. Le joueur devient un général d’armée, qui hurle ses ordres à ses troupes. Le ton élevé lié au sentiment d’immersion, il n’est pas nécessaire de plonger le quartier dans la guerre pour se faire comprendre de la machine.
Quatre types de confrontations permettent d’alterner les objectifs, varier les plaisirs. En Assaut, il suffit de détruire la totalité des forces ennemies impliquées dans la bataille. Pas toujours simple, mais jubilatoire. La Conquête oblige le joueur à acquérir et défendre plus de la moitié des tours de liaisons, au nombre variable suivant les maps. En Raid, suivant que vous êtes défenseur ou attaquant, vous devrez détruire un certain nombre de bâtiments, ou empêcher votre ennemi de le faire, le tout dans la limite de temps impartie. Enfin, le Siège vous demande de tenir une position durant un temps limité, ou de la prendre si vous êtes l’assaillant. Quel que soit le mode, l’annihilation des troupes de l’adversaire met fin à la rencontre, car le nombre d’unités n’est pas infini.
La question légitime fleurit naturellement, s’agissant de l’intérêt des chars et des hélicoptères dans un embrasement mondial à l’aube du 21ème siècle où dominent tant de nations possédant l’arme nucléaire. Le postulat de Tom Clancy, car Endwar appartient à l’une de ses licences, est pertinent : les boucliers anti-missiles étant effectifs, aucun missile nucléaire n’irait assez loin de son point d’envol pour représenter une menace. Nous voici revenus aux nécessités d’une guerre préparée, qui tient compte des spécificités d’unités. Si le nucléaire ou équivalence est accessible à courte portée, il ne faut pas compter sur une utilisation forcenée. En moyenne, une par camp au maximum par bataille.
La campagne solo est déjà une réussite incontestable, qui réconcilie les joueurs console avec un style trop peu représenté sur les machines de salon. Les objectifs variés, mais surtout le sentiment d’immersion inégalé dans un jeu de ce type grâce à la reconnaissance vocale, en font un incontournable. Pourtant, le plaisir ne s’arrête pas là. Il n’y a même qu’un pas avant d’annoncer que ces réjouissances ne sont finalement qu’une mise en bouche avant le véritable plaisir de jeu : le mode en ligne.
Le théâtre de guerre est un principe de jeu singulièrement stimulant. Là aussi, vous devez choisir un camp comme tous les autres joueurs répartis à travers le monde. Seulement cette fois, vous ne serez pas seul à faire évoluer le conflit. Les résultats d’affrontements entre les autres joueurs modèlent la carte, structurent les renforts disponibles. Pour équilibrer les forces et éviter qu’une des factions soit laissée à l’abandon en raison d’une défaite assurée, la guerre est réinitialisée toutes les trois semaines. Autant dire que le conflit accède ici à une dimension appréciable. Un MMOG militaire qui risque fort de vous retenir de nombreuses heures.
La durée de vie, finalement légère en solitaire, est ainsi allongée avec élégance par le jeu en ligne. Considérant que la campagne face à la machine n’est qu’une introduction aux véritables hostilités, c’est un point fort.
Tom clancy’s Endwar ne se contente pas d’offrir des batailles dynamiques, immersives aux unités joliment modélisées. Il se permet de démontrer que les consoles de jeu peuvent avoir leur communauté de stratèges virtuels, aussi bien en campagne face à une machine que dans un conflit généralisé, persistant, entre joueurs. Pour votre santé, cessez immédiatement la consommation de tabac, évitez les rendez vous avec votre belle mère. Faîtes donc la guerre, cela vous réussira bien mieux.
Graphismes : 15 / 20
Trame sonore : 16 / 20
Gameplay : 18 / 20
Scénario : 15 / 20
Durée de vie : 17 / 20
Plaisir de jeu : 19 / 20
Note générale : 17 / 20
Ce jeu a été testé sur : Playstation 3
LA FICHE DU JEU
Date de sortie française : 26 Février 2009
Plateformes : PS3, Xbox 360, Nintendo DS, PSP
Editeur :Ubisoft
Développeur : Ubisoft Shangaï
Evaluation d’âge PEGI : 16+
Site officiel : http://endwargame.fr.ubi.com/
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