Suprêmes : La critique

Date : 20 / 11 / 2021 à 13h00
Sources :

Unification


Suprêmes est centré sur les débuts d’un des groupes les plus emblématiques du rap français qu’est Suprême NTM. L’histoire montre d’ailleurs que sans eux, indépendamment de l’appréciation artistique et qualitative que l’on peut avoir, le rap français n’aurait ni la diversité ni l’importance qu’il a aujourd’hui dans le paysage musical hexagonal.

Le film nous plonge donc à la fin des années 80 à un moment où la culture dite urbaine était marginale et associée à des pratiques illégale comme le graffiti. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le film s’ouvre une séance de graffiti effectuée sur des rames de métro par Kool Shen, alias Bruno Lopez avec son groupe d’amis. Pour l’instant, ce dernier ne déroule ses rimes que sur un cahier à l’abri des regards et n’ose pas se produire devant un public. C’est son ami Didier Morville, alias JoeyStarr, qui par vantardise et esprit de défi va le pousser à participer à concours de groupe de rap et faire naître le duo que l’on connaît. Cependant, le chemin vers le succès va être semé d’embûches, ce qui expliquent bien entendu la naissance de ce film attendu par les fans du groupe.

Il n’est vraiment pas indispensable d’apprécier le rap pour aller voir Suprêmes au cinéma. De la même manière que pour le formidable documentaire Ne le dis à personne, centré sur Orelsan, les débuts de NTM sont tellement atypiques qu’ils méritent largement d’être découverts. Bien entendu, nous avons ici une œuvre de fiction, donc les événements qui nous sont montrés ont à certains moments été romancés, mais ils correspondent à des faits connus ou documentés par les protagonistes eux-mêmes et leur entourage ou une couverture médiatique d’époque facilement trouvable.

Comme tout biopic musical, Suprême permet de découvrir les rencontres décisives, les premiers choix et évolutions stratégiques qui ont permis à NTM d’atteindre les sommets alors qu’ils étaient loin d’être des enfants de choeur. Ainsi des Millenials à la Génération Z, tous prendront un véritable plaisir à se trouver plonger au début du deuxième septennat Mitterrandien, tant la reconstitution des costumes, de la technologie ou de l’habillement ne souffre d’aucun défaut. L’aspect sociologique lié à l’embrasement des banlieues et auquel a été associé groupe bien malgré lui est aussi présent, mais ne constitue pas vraiment l’aspect principal sur lequel repose le film ce qui pourra décevoir certains.

En effet, Suprêmes est avant tout l’histoire de JoeyStarr, jeune délinquant écorché vif à cause d’un père qui l’a élevé de façon cruelle en le mettant, entre autres, à la rue et qui n’a prêté aucune attention à ses tentatives de rédemption. Un passif lourd qui explique pour beaucoup le caractère public que nous lui connaissons, mais aussi les dissensions ou relations conflictuelles au sein du groupe : leur séparation alors qu’ils étaient pourtant toujours au faîte de leur popularité trouve dans le film des explications limpides. Kool Shen a un rôle d’apparence plus secondaire, mais on comprend que sans sa capacité à prendre sur lui et à jouer les médiateurs pour apaiser les tensions le groupe n’aurait jamais tenu.

Parcouru de moments de mise en scène inspirés, notamment lors des nombreuses scènes de concerts, mais manquant parfois d’aspérités dans sa progression dramatique un peu trop prévisible, Suprêmes plaira sans aucun doute au plus grand nombre grâce à son casting époustouflant de talents. Peut-être pas la bombe attendue, Baby, mais largement de quoi mettre la fièvre à bien des spectateurs dans les salles !

SYNOPSIS

1989. Dans les cités déshéritées du 93, une bande de copains trouve un moyen d’expression grâce au mouvement hip-hop tout juste arrivé en France. Après la danse et le graff, JoeyStarr et Kool Shen se mettent à écrire des textes de rap imprégnés par la colère qui couve dans les banlieues. Leurs rythmes enfiévrés et leurs textes révoltés ne tardent pas à galvaniser les foules et … à se heurter aux autorités. Mais peu importe, le Suprême NTM est né et avec lui le rap français fait des débuts fracassants !

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 52
- Date de sortie : 24/11/2021
- Réalisateur : Audrey Estrougo
- Scénariste : Audrey Estrougo, Marcia Romano, JoeyStarr, Kool Shen, DJ S
- Interprètes : Théo Cristine, Sandor Funtek, Félix Lefebvre, César Chouraqui, François Neycken, Vini Vivarelli, Chloé Lecerf, Nathanaël Beausivoir
- Photographie : Eric Dumont
- Montage : Sophie Reine
- Musique : Ccut Killer
- Costumes : onstance Allain
- Décors : Emmanuelle Cuillery
- Producteur : Nord-Ouest Films, France 2 Cinéma, Artémis Productions
- Distributeur : Sony Pictures Releasing France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB



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