Marcher sur l’eau : La critique

Date : 07 / 11 / 2021 à 10h00
Sources :

Unification


Marcher sur l’eau est un documentaire se déroulant au Niger, dans le village de Tatiste, où le réchauffement climatique fait de l’eau une ressource de plus en plus rare. C’est la comédienne Aïssa Maïga qui y a posé sa caméra entre 2018 et 2020, afin de témoigner de l’évolution de la vie de ses habitants fortement impactés par la raréfaction de l’eau.

C’est un regard bienveillant et éloigné de toute complaisance ou misérabilisme qui irrigue tout le documentaire. On découvre la vie de Oulaye, une adolescente qui va à l’école, s’occupe de ses frères et va régulièrement chercher l’eau au puits du village. Pendant les longues périodes de sécheresse, sa mère va en ville pour gagner de l’argent et son père va chercher des pâturages pour ses vaches. Il y a aussi l’instituteur, qui fait office d’érudit et qui prodigue son savoir à tous les enfants avec bienveillance, malgré la vétusté de sa salle de classe. Lorsque le conseil du village se réunit, c’est pour demander à ce que les autorités financent un forage permettant de puiser l’eau qui est présente de manière très profonde sous leurs pieds.

Comme l’indique le titre, les villageois de Tatiste marchent sur l’eau, mais celle-ci se fait tellement rare, que la plus grande partie de l’année la verdure et les lacs laissent place à du sable et de la broussaille, tout en faisant s’éloigner les animaux sauvages en quête de lieux plus luxuriants. Même si la nature reste magnifique à regarder, on se demande combien de temps encore les habitants vont réussir à vivre dans des conditions aussi indignes ? Ce village, qui se meurt à cause du départ de ses jeunes vers la ville, va t-il tenir avant qu’un éventuel forage se fasse ?

Voilà sur quel suspens se construit le documentaire qu’on imagine quelque peu romancé pour nous tenir en haleine. Néanmoins, cela n’enlève rien à la tragédie qui se joue devant nos yeux et surtout à la véracité des situations vécues par les protagonistes. Quiconque aura eu la chance dans sa vie de rendre visite à des habitants d’endroit un peu reculés, verra cette fierté dans leur regard et ce sourire sur leur visage qui semblent leur permettre d’affronter des difficultés que, pour notre part, nous ne connaissons plus et serions sans doute bien incapables de supporter. C’est bien entendu la mise en scène très travaillée d’Aïssa Maïga qui permet à tous les protagonistes d’être représentée d’une manière naturaliste faisant totalement honneur à ce qu’ils sont.

De même, les paysages sont mis en valeur avec brio et viennent apporter une respiration bienvenue face à tant de misère et de souffrance. Bercée une superbe bande-son , on se laisse porter par le rythme de vie des villageois, qui, tout en espérant l’arrivée de l’eau salvatrice, continuent de vaquer à leurs occupations comme ferait tout un chacun dans n’importe quel endroit de la planète.

Avec sa justesse de ton remarquable et la beauté de ses images, Marcher sur l’eau est une petite pépite qui mérite grandement d’être découverte dans les salles. Si les petits et les grands passeront sans aucun doute un joli moment de cinéma, les spectateurs plus désabusés y trouveront de quoi redonner un peu de sens à leur vie !


SYNOPSIS

Ce film fait partie de la section éphémère "Le cinéma pour le climat" du Festival de Cannes 2021

Marcher sur l’eau a été tourné dans le nord du Niger entre 2018 et 2020 et raconte l’histoire du village de Tatiste, victime du réchauffement climatique, qui se bat pour avoir accès à l’eau par la construction d’un forage. Chaque jour, Houlaye quatorze ans, comme d’autres jeunes filles, marche des kilomètres pour aller puiser l’eau, essentielle à la vie du village. Cette tâche quotidienne les empêche, entre autres, d’être assidues à l’école. L’absence d’eau pousse également les adultes à quitter leur famille chaque année pour aller chercher au-delà des frontières les ressources nécessaires à leur survie. Pourtant, cette région recouvre dans son sous-sol un lac aquifère de plusieurs milliers de kilomètres carrés. Sous l’impulsion des habitants et par l’action de l’ONG Amman Imman un forage apporterait l’eau tant convoitée au centre du village et offrirait à tous une vie meilleure.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE


- Durée du film Documentaire : 1 h 30
- Titre original : Marcher sur l’eau
- Date de sortie : 10 novembre 2021
- Réalisateur : Aïssa Maïga
- Scénariste : Aïssa Maïga, Ariane Kirtley d’après une idée de Guy Lagache
- Photographie : Roussian Dion
- Montage : Isabelle Devinck
- Musique : Uèle Lamore
- Producteurs : Bonne Pioche, Echo Studio
- Distributeur : Les Films du Losange

LIENS


- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Marcher sur l'eau



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