Mourir peut attendre : La critique

Date : 29 / 09 / 2021 à 14h30

Sources :

Mourir peut attendre est un très bon James Bond qui est la dernière apparition à l’écran du comédien Daniel Craig dans ce personnage iconique créé par le romancier Ian Fleming.

Le scénario de Robert Wade, Neal Purvis, Cary Joji Fukunaga, et de Phoebe Waller-Bridge, présente ce dernier ayant décidé de prendre une retraite bien méritée. Mais Spectre fait encore des vagues et celui-ci est obligé de revenir dans la partie pour éviter une nouvelle catastrophe.

L’histoire est sympathique et permet de voyager dans plusieurs endroits dans le monde. Bien qu’elle ne soit jamais franchement surprenante et qu’elle ne propose pas de gros rebondissements pour ceux qui sont attentifs aux petits détails.

Toutefois, il faut reconnaître que le récit ose faire quelques propositions qui pourraient diviser les fans du célèbre agent secret. Il est donc intéressant qu’après environ 60 ans d’exploitation, le 25ème film tente de se renouveler un peu. Néanmoins, le spectateur aura bien ce qu’il est venu chercher : un personnage charismatique et parfois invulnérable, des explosions, des cascades spectaculaires, des affrontements épiques, des belles voitures, des gadgets sympathiques, de très beaux paysages, un méchant très méchant et des jolies comédiennes.

On n’est donc jamais dépaysé devant un spectacle impressionnant et visuellement impeccable qui bénéficie de la très bonne mise en scène de Cary Joji Fukunaga. Ce dernier propose quelques scènes impressionnantes et des séquences haletantes. Voir le film sur grand écran est évidemment recommandé, tant l’œuvre se prête bien à être découverte dans de telles conditions.

Le long métrage dure pratiquement trois heures, et si l’on ne voit pas le temps passer, le récit possède quelques longueurs, notamment sur la fin. Il y a toutefois une véritable générosité dans la proposition qui nous est faite de vouloir montrer un personnage qui s’est actualisé et des thématiques qui le sont tout autant.

Bien qu’évidemment, il ne faille pas s’attarder sur la crédibilité des événements narrés : des cascades spectaculaires, visuellement incroyables, mais peu réalistes, aux technologies futuristes parfois alléchantes, mais qui touchent de temps en temps à la science-fiction.

Le personnage principal en lui-même semble insubmersible et n’est occasionnellement pas sans rappeler John Wick, tant il réussit à se tirer de situations improbables, avec une grande classe, et qu’il est capable de se débarrasser, souvent seul, d’une armée entière d’individus lui voulant du mal.

Si on en prend plein les yeux, la dimension émotionnelle est aussi bien présente. En effet, c’est un James Bond un peu moins manichéen que l’on découvre et qui fait preuve d’une belle humanité. On sent que Daniel Craig a voulu soigner sa sortie et qu’il a pris à cœur sa dernière incarnation du célèbre James Bond, avant de laisser la main à un nouvel acteur. Le comédien livre l’une de ses meilleures interprétations et finit en beauté le cycle qui a tourné autour de lui.

Léa Seydoux est intéressante dans le rôle de la femme qu’il aime. Ralph Fiennes est impeccable dans le rôle de M. Lashana Lynch campe bien un nouvel agent ayant l’autorisation de tuer. Ana de Armas fait une apparition trop courte à Cuba, mais incarne parfaitement une James Bond Girl. Et Rami Malek est juste en homme voulant se venger. On retrouve aussi certains acteurs des différents opus précédents qui reprennent leurs rôles respectifs.

Comme dans tous les films de la saga, un grand soin a été porté aux costumes par Suttirat Anne Larlarb, aux décors par Mark Tildesley et à la photographie par Linus Sandgren. La qualité visuelle est bien au rendez-vous, aidée par des effets spéciaux sachant se faire discrets et des cascades vraiment incroyables. Même si on n’accroche pas à l’histoire, le blockbuster est impeccable dans ce domaine et fait passer un vrai moment de divertissement.

Le montage de Tom Cross et d’Elliot Graham est aussi intéressant, permettant de suivre sans problème les aventures d’un agent prêt à tout pour sauver le monde.

La musique de Hans Zimmer et de Johnny Marr est aussi agréable à écouter et renforce l’aspect spectaculaire de quelques séquences, tout en sachant se faire plus discrète dans les moments plus émotionnels. La chanson du générique est aussi très bonne et vient après une ouverture spectaculaire qui reste longtemps en mémoire.

Mourir peut attendre est un très bon nouveau volet de la saga des James Bond qui fera beaucoup parler autour de ses partis-pris et montre la dernière apparition marquante d’un l’acteur qui a enfilé 5 fois le costume du plus célèbre agent de sa majesté.

Avec une histoire qui se laisse suivre, une réalisation très belle, un grand soin porté à l’adaptation et un acteur qui a su fort bien incarner le personnage, on est ébloui visuellement et on passe un vrai moment de divertissement devant une œuvre efficace et explosive.

Impressionnant et spectaculaire.

SYNOPSIS

Dans MOURIR PEUT ATTENDRE, Bond a quitté les services secrets et coule des jours heureux en Jamaïque. Mais sa tranquillité est de courte durée car son vieil ami Felix Leiter de la CIA débarque pour solliciter son aide : il s’agit de sauver un scientifique qui vient d’être kidnappé. Mais la mission se révèle bien plus dangereuse que prévu et Bond se retrouve aux trousses d’un mystérieux ennemi détenant de redoutables armes technologiques…

BANDE ANNONCE

FICHE TECHNIQUE

Durée du film : 2 h 43
Titre original : No Time To Die
Date de sortie : 06/10/2021
Réalisateur : Cary Joji Fukunaga
Scénariste : Robert Wade, Neal Purvis, Cary Joji Fukunaga, Phoebe Waller-Bridge, Ralph Fiennes d’après l’œuvre de Ian Fleming
Interprètes : Daniel Craig, Rami Malek, Léa Seydoux, Lashana Lynch, Ben Whishaw, Naomie Harris, Jeffrey Wright, Christoph Waltz, Ana de Armas
Photographie : Linus Sandgren
Montage : Tom Cross, Elliot Graham
Musique : Hans Zimmer, Johnny Marr
Costumes : Suttirat Anne Larlarb
Décors : Mark Tildesley
Producteur : Barbara Broccoli, Michael G. Wilson pour Metro Goldwyn Mayer (MGM), Eon Productions Ltd, Universal Pictures International
Distributeur : Universal Pictures International France