X-Men Origins Wolverine : Le test du jeu vidéo
Après le décevant X-2 Wolverine : Revenge, la sortie de ce nouvel opus des aventures de Wolverine était pour le moins surveillée. A l’inverse de l’échec qui entachait son prédécesseur, ce nouveau jeu édité par Activision remet les pendules à l’heure. Graphiquement superbe, immersif et singulièrement plaisant, X-Men Origins : Wolverine est une réussite au diapason de la franchise adaptée.
Cortège du premier blockbuster estival, l’adaptation vidéoludique et les produits marketing. Vendre à tout prix, imposer le nom dans les différents segments du public, récurrence de la machine à fructifier hollywoodienne. On s’attendait donc à une copie fade, graphiquement évoluée mais sans profondeur, comme tant d’adaptations de ce type.
Bonne surprise avec cette version de Wolverine, qui a finalement de quoi réjouir. Le scénario, qui empreinte à celui du film, s’offre le luxe de compléments. L’histoire est plus vaste, invoque des éléments passés sous silence dans le film. Copie disait-on ? Rien n’est moins sûr. En réalité, tenant compte des ajouts effectués, des modifications de scènes communes, le scénario du jeu est plus complet que celui du film qu’il a pour modèle. Les sauts dans le passé empêchent de sombrer dans une monotonie trop souvent subie dans les beat’em all classiques.
Proche de l’éponyme God of War, le gameplay dynamique est pondéré par l’apparition régulière de QTE qui, sans révolutionner le genre, apaisent et permettent au joueur de reprendre son souffle. Bien dosée, l’alternance de combats frénétiques et de phases de réflexion freine les ardeurs et diffuse une variation bienvenue.
Plaisir supplémentaire, un doigt de jeu de rôle vient se greffer à la recette déjà agréable. Le personnage gagne des niveaux, le joueur doit répartir des points dans les caractéristiques de son turbulent Wolverine.
Des mutagènes sont glanés dans les zones, et achèvent de singulariser notre super héros. Limité à une seule et unique amélioration de ce type, la restriction évolue et porte à un maximum de trois le nombre de mutagènes à sertir, en configuration modifiable. Cette petite douceur permet de s’adapter à la scène ou au combat suivant les besoins.
Si à la fin du jeu les combinaisons rencontrées sont relativement proches, certaines compétences ne sont pas complètes. L’histoire sera vécue différemment suivant les priorités d’optimisation.
Graphiquement, quelques irrégularités viennent gâcher un peu l’ensemble, mais certains lieux sont tout simplement époustouflants. On passe d’une jungle magnifiquement immersive dotée d’une profondeur de champ exemplaire, aux couloirs sans grands reliefs du centre d’Alkali lake. Majoritairement, c’est un bel exemple de maîtrise des supports, même si l’on sent sur Playstation 3 que la machine peut aller plus loin. Les séquences cinématiques sont bluffantes, et ne palissent pas d’une comparaison avec celles de Final Fantasy, pourtant références en la matière.
Point noir du logiciel, les plans de caméra parfois agaçants. Préoccupation récurrente des jeux mouvementés en environnement 3D, certains passages heureusement courts sont rendus pénibles par les orientations incontrôlables d’une caméra douteuse.
Passer en pleine course d’une vue arrière à une vue de face alors que le sol s’effondre promet plusieurs essais. Irritant.
La trame sonore est quant à elle bien assortie. Certaines répliques lâchées par les ennemis sont ridicules et peu adaptées à la situation, mais l’environnement général est bien rendu, les hurlements de Wolverine sont prégnants et les battements de son cœur dominent heureusement le reste, lorsque le besoin s’en fait sentir. Petit regret toutefois pour la version française qui ne bénéficie pas de la voix d’Hugh Jackman (sa voix française du moins), contrairement à la version originale. Il faut du temps pour s’habituer au fait de voir le Wolverine affublé d’une voix singulièrement inconnue.
C’est avec une tristesse d’autant plus vive que l’on assiste au générique de fin après une dizaine d’heures. Reste à parcourir à nouveau les multiples scènes, trancher du membre et enfoncer les griffes où ça fait mal pour compléter les bonus, obtenir les trophées manquants. Malgré une limite déjà dépassée en raison du cadre dont le jeu s’inspire, nous aurions aimé une émancipation plus poussée, pour quelques heures de jeu supplémentaires.
X-Men Origins : Wolverine est un jeu sauvagement accrocheur, diablement violent, il érige enfin son personnage principal à la place qu’il devait avoir dans l’univers vidéoludique : un héros emblématique à tendance bestiale qui ne lésine pas sur l’épanchement de sang. Un exutoire pleinement satisfaisant. La meilleure façon qui soit pour un joueur de se libérer de la tension accumulée.
Même si l’on reconnaît l’influence de God of War et de Tomb Raider, le jeu développé par Raven Software et édité par Activision a le mérite de marier avec talent ces inspirations, et de couronner le tout avec sa griffe personnelle.
Mention spéciale pour une grotte dissimulée, au sein de laquelle siège
Frostmourne. L’arme symbolique de la seconde extension de World of Warcraft, le MMORPG qui réunit 11 millions de joueurs à travers le monde et que développe Blizzard, trône à la façon d’Excalibur. Absolument aucun rapport avec Wolverine, mais la référence faite au jeu en ligne mondialement reconnu et édité par l’autre visage d’Activision a le mérite de nous surprendre.
Graphismes : 17 / 20
Trame sonore : 14 / 20
Gameplay : 17 / 20
Scénario : 16 / 20
Durée de vie : 14 / 20
Plaisir de jeu : 18 / 20
Note générale : 16 / 20
Ce jeu a été testé sur : Playstation 3
LA FICHE DU JEU
Date de sortie française : 30 Avril 2009
Plateformes : PS2, PSP, PS3, Xbox 360, PC, DS, Wii
Editeur : Activision
Développeur :Raven Software
Evaluation d’âge PEGI : 18+
Site officiel : http://www.uncaged.com/
Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.
