Chronicles of Riddick - Assault on Dark Athena : Le test
Faire le test de Chronicles of Riddick : Assault on Dark Athena aurait pu être l’occasion de parler d’Escape from Bucher Bay. Et pour cause ! Le précédent volet des aventures de Riddick accompagne le nouvel opus, en version adaptée à la technologie HD. Deux jeux pour le prix d’un, réjouissante décision de l’éditeur Atari, mais dont l’impact sur ce test consistera en un constat : la cure de jouvence lui a bien réussi. Attachons nous à traiter du dernier né.
Quelle surprise au premier chargement. La barre de progression est d’une cruelle simplicité, possède un cachet singulièrement suranné. En osmose avec l’indicateur d’enregistrement, une disquette 3 pouces ½. En 2009, c’est plus qu’étonnant. Néanmoins, sans s’arrêter sur cette première impression et après quelques tirs didactiques sur quelques sombres péons, voilà notre personnage embarqué sur un vaisseau volé. Une habitude tenace.
Décidément dans le collimateur du destin, Riddick croise le chemin du Dark Athena, navire mercenaire qui s’évertue à récupérer au passage toute proie potentielle. Le capitaine décide dans un moment d’inconscience de s’emparer du transport utilisé par l’échappé perpétuel. C’est ici que notre aventure débute vraiment. Dans les bottes du redouté prédateur, le jeu nous propose comme son aîné de parcourir les différents niveaux, s’acoquiner avec quelques trublions incarcérés pour parvenir à nos fins. Alternant subtile discrétion et suite de meurtres en solitaire, voyage dans un périple cramoisi.
Atmosphère, atmosphère.
Graphiquement, Assault on Dark Athena est dichotomique. Les personnages possèdent une esthétique soignée, Riddick fait vraiment honneur au personnage cinéma. En dépit de cette qualité manifeste, l’environnement est quant à lui moins léché. Les structures manquent de relief, l’intérieur du vaisseau regorge de pièces quasi semblables. On glisse vers un sentiment de déjà vu en explorant des lieux pourtant inédits.
Le gameplay est agréable, très proche du précédent volet. Pas de révolution, nous sommes dans la continuité d’un système qui a fait ses preuves. La nyctalopie est toujours aussi bien pensée, et conjuguée au mode furtif c’est un vrai bonheur de sensations. Le triptyque furtivité – corps à corps – aventure produit les mêmes effets qu’avec le précédent.
La bande son est un gros point fort du jeu, vecteur essentiel de l’immersion dans le monde dépeint. La voix originale de Vin Diesel cadre à merveille avec l’aura du personnage. Crédibles, les dialogues font abstraction de toute forme de pudibonderie. Il y a de la vulgarité, des insultes sales, un enchainement d’avanies bien senties. En norme PEGI 18+, la présence de ces éléments ne choque pas, apporte même au réalisme.
Les ennemis sont majoritairement des drones. Cadavres remis sur pied pour agir sur commande, leur intelligence manque parfois cruellement, ce que l’on ressent. Ils savent néanmoins répondre à l’appel de leur congénères et agir en groupe. Le principe du jeu n’est pas mis en péril par ce manque de pertinence.
L’histoire, simple, a le mérite d’amener rapidement dans le feu de l’action. On retrouve cette jubilation à l’incarnation du légendaire Riddick. Tapi dans l’ombre, on patiente, avant de sauter sur l’ennemi isolé pour le massacrer méthodiquement, animé par une sincère sauvagerie. Les enchaînements de coups bien placés illustrent la quiddité du titre. Les os craquent, la chair cède, le sang gicle. Sur nos mains, sur le sol et les vitres. On traîne le corps pour le dissimuler. Lavoisier est surestimé, les corps se perdent réellement.
Dans son rapport avec les films, le jeu s’apparente bien plus à Pitch Black en ce qu’il a d’inquiétant, que des Chroniques de Riddick, doté d’effets spéciaux supérieurs mais à l’ambiance moins éloquente.
Entre réelle nouveauté et subtile réédition.
Comparant les deux volets des aventures sanglantes du mémorable furien, on se demande si Assault on Dark Athena est vraiment une nouveauté. Techniquement, c’est le cas. L’histoire est une suite, elle varie de la première. Les graphismes ont été améliorés, même s’ils auraient pu se placer un cran au dessus.
En supplément des habituels mode deathmatch, capture de drapeau et arena, le mode multijoueur propose Pitch Black, certainement celui que l’on garde vraiment à l’esprit. L’un des joueurs incarne Riddick tandis que les autres joueurs, équipés d’armes et de lampes, ont pour mission de le trouver et de le tuer. Une manière inédite et captivante d’affronter nos pareils.
On déplore néanmoins le manque d’ajout. In fine, les mêmes ingrédients se retrouvent dans cet épisode. Le gameplay ne change pas, les armes restent les mêmes, on reconnaît les séquences. En substance, Assault on Dark Athena serait plus une extension qu’un jeu à part entière.
En dépit de ce constat, ce logiciel offre de réels moments de satisfaction. Les aficionados seront probablement moins réceptifs puisqu’ils auront l’impression de jouer à un autre niveau de Escape from Butcher Bay. Ce qui ne apportera néanmoins le plaisir de retrouver les sensations du jeu qui a remporté les suffrages à sa sortie, marquant le genre de son empreinte.
Les nouveaux adeptes quant à eux, découvriront avec plaisir l’adrénaline d’un tueur de l’ombre, à la voix rocailleuse et aux muscles taillés dans un bloc de fureur. Non contents de le découvrir pour un jeu, ils expérimenteront l’émotion pour les deux opus. Une pointe de cynisme inciterait à penser que l’ajout du premier a pour but de justifier le prix, nonobstant la ressemblance des deux titres, mais ce serait renier les qualités d’Assault on Dark Athena.
Ce jeu est un choix judicieux pour passer quelques heures de jubilation violente, à visée adulte.
Graphismes : 12 / 20
Trame sonore : 15 / 20
Gameplay : 14 / 20
Scénario : 12 / 20
Durée de vie : 13 / 20
Plaisir de jeu : 15 / 20
Note générale : 13 / 20
Ce jeu a été testé sur : Playstation 3
LA FICHE DU JEU
Date de sortie française : 24 Avril 2009
Plateformes : PC, Xbox 360, PS3
Editeur : Atari / Infogrames
Développeur :Starbreeze
Evaluation d’âge PEGI : 16+
Site officiel : http://atari.com/riddick/
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