The OA : Review de la saison 2
Je dois tout d’abord avouer que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans la première saison de The OA. Je me souviens même avoir piqué du nez à plusieurs reprises lors des deux premiers épisodes. La série ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu voir en prenant un temps fou pour nous présenter des protagonistes anti-héroïques au possible. Elle se permettait même d’être terriblement prétentieuse avec son générique situé 15 minutes avant la fin du premier épisode de plus d’une heure. Heureusement que j’ai réussi à dépasser mes réticences initiales, car le reste en valait largement la chandelle. Arrivé en fin de saison, notre héroïne Prairie Johnson se faisait tirer dessus et on pouvait légitimement se demander si elle avait basculé dans une autre dimension.
Et finalement, oui ! Elle l’a fait ! Notre Original Angel a bien basculé dans une nouvelle dimension. Je dois dire qu’Il était difficile de faire cette review sans vous donner au moins cette information et de toute façon, les enjeux vont se placer un tout autre niveau dans cette deuxième saison.
Après plus de deux ans d’attente The OA est donc de retour sur nos écrans et vu le résultat, cette longue attente valait largement le coup. Pendant toute la première saison, un doute permanent pouvait s’installer dans notre esprit et ceux de ses compagnons concernant les dires de Prairie, mais ne croyez pas qu’il ne va pas vous habiter lors de cette deuxième partie. Cela dit, si vous aviez totalement accepté le fait qu’une danse d’exaltés puisse permettre de changer de dimension, alors vous n’aurez aucun mal à accepter les nouvelles règles qui vont se présenter à vous.
Cette saison se découpe donc en 3 sous-intrigues : la première suit Prairie dans la nouvelle dimension, la deuxième est centrée sur Karim, un détective privé enquêtant sur la disparition d’une jeune fille dans cette nouvelle dimension et enfin la troisième est centré sur la " BBA team " qui essaie de se remettre de la mort de Prairie. Bien entendu, les 3 intrigues vont s’entrecroiser et finir par se rejoindre pour former un final inattendu qui ne manquera pas de faire jaser dans les chaumières.
Si la première saison lorgnait du côté de L’Expérience interdite, cette nouvelle saison s’avère beaucoup ambitieuse. Imaginez une synthèse arty de Sliders, Fringe, Code Quantum et Inception. Oui, toutes ces œuvres réunies dans la même pour donner quelque chose de totalement unique.
J’ai lu dans plusieurs interviews que 5 saisons été prévues raconter toute l’histoire de The OA. Les trois saisons qui restent ne seront pas de trop pour répondre aux nombreuses questions qui restent en suspens et apporter une conclusion satisfaisante à un récit à la créativité hors-norme. Si dans le fond, cette partie II The OA est d’une ambition aussi folle que démesurée, la forme souffre, je trouve, de quelques longueurs avec un suspens et des révélations parfois trop étirés. Cependant, il n’y a vraiment rien de rédhibitoire, l’intrigue étant parcouru de suffisamment de révélations étonnantes et de scènes visuellement impressionnantes pour maintenir notre attention. Navigant entre l’enquête policière et accomplissement individuel des personnages, un véritable puzzle s’offre à nous et ne manque pas de faire tourner vos méninges à plein régime.
Comme dans la première saison, les acteurs jouent remarquablement bien et à leur façon reste toujours aussi attachants. Brit Marling est toujours aussi intrigante dans le rôle complexe de Prairie Johnson. Son personnage continue tour à tour d’agacer lorsqu’il fait preuve de faire preuve d’une naïveté embarrassante ou qu’il est rempli de certitudes, mais devient aussi extrêmement séduisant avec sa pugnacité qui lui permet de surmonter l’impossible.Dans le rôle de Hap, Jason Isaacs est bien entendu de retour. Comment pouvait-il en être autrement de toute manière ? En effet, l’intrigue ne pouvait se passer de son talent immense à incarner le mal absolu. Dans cette saison encore, son personnage, toujours aussi manipulateur, va repousser les limites de l’inhumanité pour parvenir à percer le secret des mondes parallèles. Tel un Barbe Bleue des temps modernes, sa quête va le pousser cette fois-ci à enfermer de terribles secrets dans une mystérieuse pièce.
Pendant la semaine que j’ai passée à regarder ces nouveaux épisodes, j’ai eu l’impression de voyager loin, très loin... The OA est une " série thérapie " qui vous pousse, par son intrigue, à remettre en questions vos propres croyances et à briser pas mal de certitudes. Qu’êtes-vous prêt à faire pour vous accomplir ? Avoir la foi en quelque chose mérite-t-il tous les sacrifices ? Des questions dans l’air du temps et qui trouve ici des réponses pour le moins jusqu’au boutiste. Alors que la première saison était une exaltation de l’entraide et de la solidarité, cette saison semble opposer la technologie, forcément individualiste avec les smartphones, à une spiritualité écologique et organique fragile, mais pouvant offrir une conscience globale des choses. Cela se ressent d’ailleurs dans la mise en scène très aboutie qui ne demande qu’à être apprécié sur l’écran le plus grand possible. Pendant cette semaine de visionnage, je n’ai parfois pas eu d’autres choix que de regarder certains passages sur mon smartphone et j’ai alors eu l’impression de perdre une grande partie de ce qui rend l’expérience The OA si viscérale.
Je ne peux donc que conseiller à tous nos lecteurs de se plonger dans cette deuxième partie et de les inviter à pousser leur entourage à découvrir cette série d’une incroyable sincérité. Brit Marling et son équipe de scénaristes croient d’ailleurs tellement en ce qu’ils racontent qu’ils en viennent même à nous démontrer que ce qu’ils racontent est vrai lors du dénouement de cette saison. Certains trouveront sans doute la mise en abîme inappropriée et totalement mégalo, mais personnellement, je l’ai trouvé tellement étourdissante, exaltante, qu’elle a placé instantanément The OA dans le panthéon de mes œuvres préférées tous médias confondus.
J’irai même finalement plus loin en disant que si on devait juger une œuvre pour sa capacité à ouvrir les esprits les plus cartésiens au(x) multivers/monde qui les entourent, on pourrait, à ce stade de son histoire, donner à The OA le statut de chef-d’oeuvre.
Un chef d’oeuvre 5 étoiles à savourer ici ou dans un autre monde.
De préférence dans un monde où la réplique " Je suis Jason Isaacs " a autant d’impact que " Non, je suis ton père ".
EPISODE
Episodes : 2.01 – 2.02 – 2.03 – 2.04 – 2.05 – 2.06 – 2.07 – 2.08
Titres : Chapter 1 : Angel of Death - Chapter 2 : Treasure Island - Chapter 3 : Magic Mirror - Chapter 4 : SYZYGY - Chapter 5 : The Medium & the Engineer - Chapter 6 : Mirror Mirror - Chapter 7 : Nina Azarova - Chapter 8 : Overview
Date de première diffusion : 22/03/2019 (Netflix)
Réalisateurs : Zal Batmanglij (2.1, 2.2, 2.4, 2.5, 2.8) - Andrew Haigh (2.3, 2.6) - Anna Rose Holmer (2.3)
Scénaristes : Brit Marling & Zal Batmanglij (2.1, 2.4, 2.8) - Damien Ober & Nicki Paluga (2.2) - Nicki Paluga & Dominic Orlando (2.3) - Brit Marling & Damien Ober & Henry Bean (2.5) - Dominic Orlando & Claire Kiechel (2.6) - Brit Marling & Henry Bean (2.7)
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