Doctor Who : Review 11.03 Rosa
Quand Doctor Who a été créé en 1963, il s’agissait avant tout d’une série éducative aussi bien destinée aux enfants qu’aux adultes. L’idée était qu’à travers les voyages du docteur et de sa compagne, le spectateur en apprendrait un peu plus sur l’Histoire. Au fil du temps, la série avait perdu ce côté " éducatif " pour faire place à une série de science-fiction à frissons ; nos amis britanniques ont même inventé une expression : behind the sofa (derrière le canapé) parce que Doctor Who peut parfois faire peur aux plus jeunes.
Aujourd’hui, c’est avec plaisir que je constate qu’avec ce troisième épisode, la série renoue avec cet aspect " pédagogique " qui nous permet d’en apprendre un peu plus sur l’Histoire sans pour autant avoir l’impression de regarder un documentaire purement scolaire.
Rosa est l’un des meilleurs épisodes de Doctor Who
L’épisode s’ouvre sur la Docteure qui a quelques soucis avec son T.A.R.D.I.S (ou devrais-je dire sa T.A.R.D.I.S puisqu’en anglais, elle l’appelle « she » ?) qui l’a envoyé dans les années 50 en Alabama. Très vite, la Docteure se rend compte qu’il y a une activité alien dans les parages et décide d’enquêter… Le résultat est terrible : une espèce d’abruti (appelons un chat, un chat !) dénommé Krasko (Joshua Bowman) veut à tout prix empêcher Rosa Parks (Vinette Robinson) de refuser de céder sa place dans le bus afin de modifier le destin de la population noire aux Etats-Unis et dans l’univers !
J’ai déjà évoqué la qualité visuelle de cette nouvelle saison dans la critique de l’épisode précédent, mais je trouve que dans Rosa la différence est encore plus frappante : Le spectateur est directement plongé dans l’action grâce aux gros plans qui nous donnent à voir les émotions des personnages.
La reconstruction du moment où Rosa refuse de céder sa place est tellement bien filmée, tellement intense que vous aurez la chair de poule, voire verserez une larme (ou plusieurs…). D’ailleurs, c’est probablement la seule fois où l’on entend dans un épisode de Doctor Who : " On ne doit pas l’aider " ; c’est l’épisode de Rosa Parks, son moment de gloire, son action qui a changé le monde. Et à aucun moment, ni la Docteure, ni ses compagnons vont influencer Rosa en lui conseillant de refuser sa place : Rosa est le personnage principal de cet épisode, qui lui rend un très bel hommage.
Un épisode parfois dur
Il est vrai que cet épisode n’est pas le plus facile à regarder : on assiste à des scènes de violence gratuite envers les noirs et j’ai particulièrement été choquée par la gifle que se prend Ryan au début de l’épisode juste parce qu’il ramasse le mouchoir de la femme d’un raciste.
Malgré tout, Rosa n’est pas un mélodrame et on trouve quelques moments de comic relief (expression anglaise désignant un moment drôle dans un récit qui suit un moment tragique) bien amenés. Il y a notamment un moment très mignon où Ryan, au domicile de Rosa Parks, est très heureux de servir du café à Martin Luther King et ne peut pas s’empêcher de lui dire que sa grand-mère est fan de lui... évidemment Martin Luther King comprend qu’elle est fan de ses sermons.
Rosa est un très bel épisode qui fait l’éloge de la tolérance et de la lutte antiracisme. Je le recommanderais même à ceux qui ne connaissent pas Doctor Who, c’était émouvant sans tomber dans le mélodrame (Georgina Tennant, la femme de David Tenant a même écrit sur Twitter que sa fille n’avait pas autant pleuré devant Doctor Who depuis la fois où elle avait vu son père déguisé en Prince Philippe), comique sans tomber dans le Grand-Guignol, en bref : c’est un carton plein !
EPISODE
Episode : 11.03
Titres : Rosa
Date de première diffusion : 21/10/2018 (BBC)
Réalisateur : Mark Tonderai
Scénariste : Malorie Blackman et Chris Chibnall
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