Clarice : Review 1.13 Family is freedom
Avec une série qui n’a jamais réussi à convaincre, la conclusion d’une saison détermine souvent si les différentes déceptions connues au fil des épisodes vont s’estomper ou se confirmer. Elle permet surtout de définir si la création mérite, ou pas, une suite et tout particulièrement après une première saison. Avec Clarice, l’ironie réside dans le fait que cette œuvre se veut une suite directe d’un film, mais doit-elle pour autant poursuivre cette tentative audacieuse ?
Une surprise ? Non, pas pour moi !
Clarice est prise au piège, mais ne le sait pas encore. Tyson Conway, finalement impliqué directement dans les enlèvements, se trouve dans son salon. Très vite, le piège se referme et l’inspectrice se retrouve embarquée par deux golgoths, non sans une belle résistance, du haut de son mètre soixante (!). Mais, heureusement, elle a laissé tomber son bracelet par terre [avec un magnifique ralenti sur la chute du bijou], réparé auparavant par Tyson. Peu de temps après, Mapp débarque dans son appartement vide, et, devinez quoi ? Découvre le bracelet au sol et en déduis automatiquement que Starling est en danger et a été enlevée.
Si l’emphase de cet article est mise sur cette scène d’introduction, c’est qu’elle est symptomatique de toute la structure de cet épilogue de cette première – et espérons dernière – saison. Tout est anticipable, sans surprise, tellement que ça en devient triste, voir rageant. Pour peu que vous ayez déjà vu une série policière, vous savez exactement où tout cela va mener.
D’autant que les acteurs, pourtant justes globalement tout au long des douze premiers chapitres, manquent cruellement de justesse. Comme si tous sentaient également que tout cela n’était pas bien brillants. La faute à un chef d’orchestre ne sachant pas quelle mesure jouer et sur quel rythme.
Kurtzman en perdition
Est-ce par optimisme ou par prétention qu’Alex Kurtzman pensait pouvoir s’approprier une œuvre littéraire et cinématographique aussi emblématique de la culture américaine ? Pourtant, par le passé, il n’avait déjà pas fait l’unanimité – doux euphémisme – dans le même exercice…
Entre : ses volontés de prouver coûte que coûte qu’il est tolérant et inclusif ; l’utilisation du manuel du « scénario pour les nuls » en usant encore et encore de procédés éculés balancés à la truelle aux spectateurs ; les mille-feuilles scénaristiques, visant à multiplier les sous-intrigues dans l’unique but de masquer le fait que son histoire principale ne tient pas la distance ; Kurtzman s’est totalement perdu en cours de route.
Voulant s’extirper de son œuvre d’origine pour y revenir ensuite à grande foulées, en s’intéressant à des personnages tertiaires sans intérêts, incapables d’apporter une écriture pouvant porter des acteurs, tout semble être construit pour avoir un service minimum, sans brio et imagination.
Pourtant, certains défauts crasses nous sautent au visage ! Il a attendu le pénultième chapitre pour s’apercevoir qu’il manquait un super méchant s’opposant à son héroïne, avec les mêmes peurs. Du coup, ce personnage ne représente pas une menace et à peine un danger, si ce n’est qu’il porte une arme, est riche et crie !
Clarice est donc sans saveur, un énorme gâchis tant l’esthétique, qui disparait au fur et à mesure des épisodes, pouvait tendre à un programme brillant et marquant, mais tombe à plat systématiquement.
EPISODE
Episode : 1.13
Titre : Family is freedom
Date de première diffusion : 24/06 (CBS) - 25/06 (SALTO)
Réalisateur : Wendey Stanzler
Scénariste : Kenneth Lin & Celena Cipriaso
Avec : Rebecca Breeds ; Lucca De Oliveira ; Devyn A. Tyler ; Kal Penn ; Nick
Sandow ; Michael Cudlitz & Marnee Carpenter.
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