Ni le Ciel Ni la Terre [DVD] : Le test

Date : 27 / 02 / 2016 à 11h30
Sources :

Unification France


Découvrez le test by Unif du DVD de Ni le Ciel Ni la Terre, en vente depuis le 3 février. Premier long métrage hybride de Clément Cogitore, très surprenant.

C’est auréolé du prix de la découverte au Festival international du film francophone de Namur 2015 et celui du meilleur premier film français du Prix du Syndicat français de la critique de cinéma 2015 que Ni le ciel ni la Terre sort en DVD.

« Ni le ciel ni la terre ne les pleurèrent et ils n’eurent aucun délai » (Ad-Doukhan, verset 29).

En découvrant les premières images, on s’attend à un film de guerre sur le conflit au Moyen-Orient, un genre plutôt dévolu au cinéma américain.

Mais il faut rapidement se rendre à l’évidence, Ni le ciel ni la Terre n’est pas un film de guerre, c’est un hybride à la croisée de plusieurs styles : film de guerre par son cadre, film policier et drame humain dans la disparition et la recherche de soldats et film ésotérique.

Dit comme ça, cela fait beaucoup pour un film de moins de deux heures mais ce dernier ose tous ces genres et réussit à les faire cohabiter, à faire évoluer sa trame.

Face à la disparition de plusieurs de ses hommes, le commandant Antarès Bonassieu (fantastique Jérémie Renier) va tout faire pour les ramener, ou à défaut comprendre ce qui s’est passé. Cet homme d’action, militaire cartésien, va lentement basculer dans une sorte de folie face à l’impossibilité de trouver une explication.
Car toutes les armes et technologies du 21ème siècle (lunettes infrarouges, caméras thermiques) ne servent à rien.
Ni le ciel ni la Terre c’est la mise en parallèle de deux mondes qui s’opposent : la croyance séculaire des afghans face au cartésianisme des soldats.

Sauf que ces hommes ne sont pas les seuls à avoir disparu, les afghans du village voisin sont également touchés.
Et c’est d’un récit d’un petit garçon aux grands yeux magnifiques qu’une explication se fait jour : et si Allah les avait rappelé à eux ?

Loin d’en faire un film opposant deux religions, cette opposition bien/mal que le cinéma américain nous vend régulièrement, Ni le ciel ni la Terre s’intéresse à l’évolution lente et inexorable de la perception d’un groupe de militaires face à une situation qu’il ne peut expliquer.

Le cadre est beau et rend bien l’immensité aride du désert (bien que le film ai été tourné au Maroc), les acteurs magnifiques avec Jérémie Renier en tête. Il apporte une grande humanité à son personnage sans lui faire perdre sa nécessaire autorité.

Le seul reproche que je ferais au film c’est de ne pas rentrer suffisamment dans la tête des personnages, de rester trop en surface (et on laisse les mammifères herbivores ruminants tranquilles).

S’il n’a pas été récompensé aux Césars 2016 (le prix du meilleur premier film a été à Mustang), Ni le ciel ni la Terre est un film à voir car son réalisateur a de quoi faire parler de lui dans les prochaines années avec une patte bien particulière.

Et qu’en 2015, un réalisateur puisse sortir un premier film hybride à la croisée des genres sans se planter, c’est un sacré plus !


BONUS

  • Entretien avec Clément Cogitore (25")
    Réalisé à Paris en novembre 2015, le jeune réalisateur français revient sur la genèse de son film. Un entretien de moins de 30 minutes très instructif bien que trop court sur certains aspects du film.
  • Une scène coupée (0’46")
    Une scène de nuit de moins d’une minute où on voit les hommes de la section de Bonnassieu autour d’un barbecue. Garder cette scène aurait peut-être donné une image plus ’normale’ de la vie dans le camp.
  • Parmi Nous, court-métrage de Clément Cogitore (29’53")
    Réalisé en 2011, ce court-métrage met en scène Amin un jeune clandestin. La caméra le suit dans ses nombreuses tentatives d’embarquer sous les camions de la zone portuaire. Le campement de la forêt recèle bien des situations différentes L’actualité telle que nous la connaissons depuis un an lui donne une saveur et un éclairage tous particuliers.
  • Bande annonce (1’36").


TECHNIQUE

  • Format : Couleur, Plein écran, Cinémascope, PAL
  • Langue : version originale (français, farsi)
  • Sous-titres : français et français pour sourds et malentendants
  • Audiodescription pour aveugles et malvoyants
  • Région : Région 2.
  • Rapport de forme : 2.35:1

Une belle image avec de bons contrastes qui rend très bien les couleurs sable/vertes du désert et ne bugge dans les scènes d’action ni celles de nuit.
Un son clair et dynamique, on apprécie l’audiodescription pour aveugles et malvoyants.
On regrettera peut-être des pistes uniquement francophones qui vont limiter sa diffusion internationale.


SYNOPSIS


Afghanistan 2014. A l’approche du retrait des troupes, le capitaine Antarès Bonassieu et sa section sont affectés à une mission de contrôle et de surveillance dans une vallée reculée du Wakhan, frontalière du Pakistan. Malgré la détermination d’Antarès et de ses hommes, le contrôle de ce secteur supposé calme va progressivement leur échapper. Une nuit, des soldats se mettent à disparaître mystérieusement dans la vallée.

BANDE ANNONCE



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