Miss Hokusai [Blu-Ray] : Le test

[Nous avons testé le Blu-Ray de Miss Hokusai, support qui nous a été proposé par notre partenaire @Anime.]

Hokusai est un célèbre artiste japonais qui est crédité comme le père du manga (originellement, esquisse spontanée). Il a aussi influencé de grands artistes occidentaux. De ses deux mariages, il a eu deux garçons et trois filles. Mais peu de personne en France savent que l’une de ses filles était aussi une artiste qui a passée la majeure partie de sa vie à vivre, et travailler avec son père. Elle a d’ailleurs cosigné, voir signé, sous le nom de son père plus connu, un grand nombre de dessins et d’estampes.

C’est cette fille artiste qui est au cœur de Miss Hokusai. Un long métrage adapté du manga Sarusuberi de la mangaka Hinako Sugiura. Une histoire ayant une partie de fiction mais s’inspirant bien de l’histoire réelle de ces deux grands artistes.

Les japonais sont des maîtres de l’animation, notamment réaliste. De grands films ponctuent l’histoire du long métrage animé avec des titres qui comme Le tombeau des lucioles ont été un électrochoc pour un public occidental pour lequel animation rime presque exclusivement avec enfants. Miss Hokusai fait partie de la lignée de ces œuvres qu’en Europe on aurait tourné en réel alors que pour les japonais, il est plus que naturel de l’adapter en animé.

La reconstitution de la ville d’Edo du 19ème siècle est particulièrement soignée et le pont Ryogoku apparaît comme une figure récurrente des pérégrinations des différents personnages. On a d’ailleurs l’impression de déambuler dans les rues, de rentrer dans boutiques et échoppes aux côtés de ces derniers.

Néanmoins, la fiction s’invite parfois au cœur de l’histoire et donne de très belles scènes à la limite de l’onirisme. Ces dernières, véritablement envoutantes comme la magistrale création du dragon, sont parfois la très belle représentation du principe créatif qui habite les artistes, la jeune O-Ei, fille d’Hokusai, en tête.

Car en plus du portrait d’artiste plus ou moins connu et de la passion qui les habite, c’est aussi le milieu de l’art qui est finement décrit. Un milieu qui quelque part n’a pas beaucoup changé en 2 siècles et dont les mécanismes internes sont toujours d’actualité.

Toujours est-il que c’est vraiment le personnage d’O-Ei qui retient l’attention. Une jeune femme forte et volontaire, passionnée et brusque qui se consacre corps et âme à sa passion. Un personnage avec des défauts montrés sans complaisance, ce qui ne le rend pas attachante de prime abord. Mais il est difficile de ne pas tomber sous son charme et se laisser captiver par la tranche de vie d’une femme qui sort de l’ordinaire et à pu mener sa carrière grâce à son grand talent.

Il fallait les qualités d’un grand réalisateur comme Keiichi Hara (couvert de prix pour Un été avec Coo et Colorful) pour rendre un aussi bel hommage à une figure peu connu de l’art. Une femme qui malgré son sexe et les préjugés a révolutionné la perspective dans les estampes au Japon.

Le film a d’ailleurs remporté le Prix du jury du Festival d’Annecy 2015, ce qui est amplement mérité au vue de sa qualité, de son histoire passionnante et de sa réalisation sans faille.

Miss Hokusai est un très bel animé que tout amateur de film japonais se doit de voir. Une œuvre poignante et drôle, enjouée et sérieuse, comme celle d’une vie sortant de l’ordinaire.

Superbe !

Pas de bonus sur la version normale du Blu-Ray.

• Image : 1.85:1
• Langue : Japonais (DTS-HD 2.0), Japonais (DTS-HD 5.1), Français (DTS-HD 2.0), Français (DTS-HD 5.1)
• Sous-titres : français
• Région : Région B/2

Une belle qualité d’image, un son tout à fait correct, rien à redire à cette version du Blu-Ray.

En 1814, Hokusai est un peintre reconnu de tout le Japon. Il réside avec sa fille O-Ei dans la ville d’Edo (l’actuelle Tokyo), enfermés la plupart du temps dans leur étrange atelier aux allures de taudis. Le "fou du dessin", comme il se plaisait lui-même à se nommer et sa fille réalisent à quatre mains des œuvres aujourd’hui célèbres dans le monde entier. O-Ei, jeune femme indépendante et éprise de liberté, contribue dans l’ombre de son père à cette incroyable saga artistique.

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