La guerre des clowns : Polémiques Star Wars

Date : 08 / 11 / 2015 à 13h48
Sources :

Yvan West Laurence, Dragon qui souffle le chaud et le froid. En même temps.


On entend souvent toujours les mêmes choses, les mêmes critiques sur le cinéma hollywoodien que nous aimons autant que nous le haïssons, que nous portons aux nues ou brûlons à l’envie à chaque sortie, chaque semaine, avec des avis parfois si tranchés que l’on a peur de s’y couper, si d’aventure nous voulions prétendre à un avis différent.

Et concernant le prochain film Star Wars, force est de constater que cela est devenu violent, redondant, blasphématoire. Et je ne veux pas parler ici de la fausse polémique qui voudrait que, tout comme avec l’étron cinématographique qu’a pu être le dernier Fantastic Four, le racisme et la phallocratie se soient fait jour concernant le casting du film (un stormtrooper noir ? Une héroïne ? Mais où va la galaxie ?). Non, ici le mieux à faire est de cracher son mépris par une indifférence totale à ces trolls de bas étage.

Alors de quoi je veux parler, là, hein ? Eh bien de cette idée idiote que Lucasfilm racheté par Disney cela donnerait forcément un mauvais résultat (comme si la prélogie, par le vrai papa de Star Wars n’était pas une preuve suffisante, avec trois films, sur 6 ans, que les « violeurs d’âmes » que sont devenu nos réalisateurs/Dieu/Idoles de notre jeunesse, ne devraient plus continuer à faire joujou avec leurs millions et les SFX). Je vous propose, tout simplement, de revenir sur cette idée non seulement idiote mais fausse que Star Wars n’aurait rien à faire dans l’Empire Disney.

Petit rappel sur Disney

Je ne vais pas vous faire l’affront de vous rappeler ce qu’est Disney. En fait si, en vous signifiant que Disney ne se limite pas à ses films d’Animation, qu’il y a aussi un bon paquet de long-métrages, de documentaires, de séries TV, et que Disney regroupe un certain nombre de sociétés comme Buena Vista ou Miramax, qui s’occupent non seulement de cinéma, mais aussi de télévision, de parcs à thème, de jeu vidéo et bien évidemment de produits dérivés.

Ce qu’il faut comprendre du coup c’est que n’étant pas qu’un (et même plusieurs) studio d’Animation, Disney c’est surtout du divertissement sur tous les terrains possibles. C’est aussi une usine du Star système, qui produit ses propres enfants stars (Shia LeBeouf en fait partie) et utilise toutes les ficelles possibles des comédiens et chanteurs pour mettre en avant leurs productions. L’utilisation de voix et de comédiens connus, ils ne l’ont pas inventé, mais ça aide pour la promo, et quand on se penche sur les fameuses chansons de leurs films d’animation, c’est encore toute une usine à fric qui s’offre à nos yeux, et nos oreilles. Mais est-ce mauvais pour autant ? Oui, ce qu’ils ont produit peut nous avoir fatigué, surtout dans les années 90 mais c’est toute une génération de jeune adulte qui a été nourri avec Le Roi Lion, Mulan, Aladdin et La belle et la bête. Cette même génération qui pointe du doigt le rachat par Disney, dont beaucoup ont un souvenir ému de leurs productions, de Lucasfilm et de la méga licence Star Wars. Sans même se rendre compte que Lucasfilm était déjà une usine à pognon et non plus à rêve depuis longtemps.

Mais les deux entités étaient-elles si différentes, et surtout si peu liés jusqu’à présent ? Revoyons un peu les faits…

Petit rappel sur le rapport entre Star Wars et Disney

Personne n’en parle pourtant tout le monde le sait, Disney c’est avant tout une « machine à rêve/pognon » dont les temples sont les parcs à thèmes, Disneyland, Disneyworld, Epcot… Et qu’a-t-on vu depuis 30 ans dans ces parcs ? Et 20 ans en France, à Marne-la-vallée ? Star Tours ! Oui, une attraction estampillée Star Wars, avec les produits dérivés qui vont bien à la sortie (parfois exclusifs, déjà…).

Pour ceux qui ne connaissent pas il s’agit d’un « Ride », une expérience sur écran qui ajoute des sensations en étant physiquement remué dans une salle qui est monté sur vérins et pistons. Le tout est contrôlé par ordinateur pour que les mouvements correspondent à ce que l’on voit sur écran. L’attraction était déjà un tour de force en soit. Les scènes et les effets présentés ont été tourné en 70mm, pour une qualité d’image, une netteté qui devait garantir aux visiteurs de rentrer dans le film.

A quelques détails près, elle n’avait pas évolué depuis 1987 (arrivée en 1992 en France avec les débuts du Parc EuroDisney depuis rebaptisé Disneyland Paris). Elle a été remaniée en 2013 aux USA, pour une toute nouvelle expérience, aléatoire au niveau des destinations et même du « départ » ce qui évitera de voir le même film à chaque visite.

Le projet d’améliorer Star Tours ne date d’ailleurs pas d’hier, les techniciens et designers planchent dessus depuis La Menace Fantôme. Il est même acquis que les scènes de Pod Racer du film sont un prétexte à faire vivre l’expérience aux visiteurs de Disneyland (oui, déjà, un rapprochement évident de Lucas avec Disney). Le résultat, pour ce que j’ai pu en voir sur le net, est impressionnant, et j’ai hâte de voir ce que cela donnera en vrai, en 2017, à Marne-la-vallée. Voilà qui est dit pour Star Tours, mais qu’en est-il pour l’une des activités principale des parcs, à savoir vendre des objets à vil prix ? Bien avant que Disney ne rachète Lucasfilm, on voyait des pin’s Mickey en Jedi, Minnie en Princesse Leia, des figurines reprenant les personnages de Disney en personnages Star Wars. Clin d’œil amusé ? Anticipation d’un avenir placé sous le signe de la fusion ? En attendant les parcs n’ont eu qu’à rajouter des oreilles de Mickey à Dark Vador et à R2-D2 pour surfer sur le « bad buzz » généré depuis lors. Et les produits dérivés « mixtes » pullulent : voitures, masques… Il y a même une fabrique de droïd pour se construire un des robots connus, ou le sien propre. De quoi ravir petits et grands, mais visiblement pas les fans intégristes qui ont surtout peur que Leïa rejoigne les Princesses Disney.

Petit rappel sur le rapport entre Lucasfilm et Disney

Le plus drôle c’est quand même de se rappeler que c’est finalement l’enfant prodige, rejeté au début par son papa, qui rachète la maison familiale avant de laisser l’aïeul rejoindre une maison de retraite. Je dis n’importe quoi ? Suivez moi bien je vous prie. Au départ, Pixar était un département au sein de Lucasfilm, qui devait étudier les possibilités d’insérer des images de synthèse, comme ce que ILM avait modestement créé non seulement pour Star Wars mais également pour Star Trek II ou encore Young Sherlock Holmes (le mystère de la pyramide). Mais cela coûtait encore trop cher, et la démocratisation des images de synthèse devra attendre encore quelques années pour être « rentable ». Du coup ce département a été vendu à un certain Steve Jobs, qui en a fait le studio d’animation. Après plusieurs années de courts métrage remportant des prix dans le monde entier, c’est Toy Story qui va étonner, et ravir tout le monde, en 1995 (1996 en France). Le truc rigolo c’est que c’est Disney qui avait commandé ce film à Pixar et qu’ensuite les succès se sont enchaîné, allant jusqu’à faire de l’ombre aux productions propre à Disney. Il y a quelques années Disney rachète Pixar, bien qu’entre nous soit dit c’est Pixar qui va en prendre les rênes. Et voilà que Disney/pixar rachète Lucasfilm. Retour aux sources, au final.

Notez que d’autres sociétés bien connues ont été racheté par Disney, suscitant parfois l’ire de fans, ou pas. Je ne me rappelle pas avoir lu quoi que ce soit sur le rachat de la Jim Henson Company (Muppet Show), par contre le rachat de Marvel a suscité de vives émotions (et à raison pourrait-on dire), et provoqué pas mal de bouleversements quant à la gestion des licences, et surtout des films, qui allaient aboutir à Avengers. Par contre peu, ou pas de réaction autour du rachat de Saban (Power Rangers). Dans tous les cas la vitrine Disney, avec Disney Store, aura su montrer son évolution au fil du temps, présentant Mickey, Minnie et Buzz l’éclair à côté de Force Rouge, Kermit et Iron Man. S’ajoute donc désormais à cela des produits Star Wars qui, avec le 7e film, s’impose déjà dans tous les commerces.

Un nouvel espoir ?

Au final, le film est déjà rentable grâce aux pré-ventes (fini les files d’attente pour avoir son ticket et voir le film en premier), mais surtout continuera de susciter de vifs débats entre connaisseurs, entre non-connaisseurs, trolls et paladins. Le tout sera de savoir si ces avis se basent sur une réalité ou un fantasme, une vue de l’esprit ou des infos objectives et vérifiées. J’espère vous avoir fait comprendre, pour le moins, que Disney n’est en rien l’ennemi, bien au contraire, et que mis à part la mise au placard de l’univers étendu tel qu’on l’avait vu évoluer depuis 30 ans en romans, en jeux vidéo, en séries TV (animées), il n’y a rien à craindre avec Star Wars 7… Après tout JJ Abrams nous a déjà fait le coup avec Star Trek, rappelez-vous les deux derniers films et notamment son "mais non, Into Darkness ce n’est pas sur Khan !". Quoi ? Cela ne vous rassure pas ? Je vous ai peut être fourni une nouvelle cible de choix, dans ce cas.


Star Wars est Copyright © Lucasfilm Tous droits réservés. Star Wars, ses personnages et photos de production sont la propriété de Lucasfilm.



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