Utopiales 2013 : Retour sur Les Survivants de l’Infini
Les Survivants de l’Infini est un film assez représentatif de la Science-Fiction des années 50. C’est aussi un des derniers films filmés en Technicolor Trichrome. En 1955, la télévision prend de plus en plus de place dans les foyers américains et le cinéma tente de se démarquer en en mettant plein la vue aux spectateurs. Le procédé Technicolor est ici particulièrement justifié. On trouve dans ce film des couleurs pétantes, des jeux de lumières assez inventif, des appareils extra-terrestres bariolés, des explosions bigarrées, des rayons verts... Le spectateur de l’époque en avait pour son argent.
Le maquillage du Professeur Exeter et des habitants de la Planète Metaluna consiste en une prothèse en latex leur donnant un front anormalement large. Cet effet est vraiment réussi pour l’époque ! On ne peut malheureusement pas en dire autant des Mutants de Metaluna qui ressemblent eux à des acteurs dans un costume en caoutchouc grotesque.
L’interprétation des acteurs est crédible et rattrape les faiblesses et incohérences du scénario. Si à l’époque, la science extra-terrestre pouvait être qualifiée de trop complexe pour le commun des mortels, certaines idées font sourire, comme ce dispositif qui colle les mains a une barre pour magnétisme ou le peuple de la planète Zhagon qui détourne les comètes pour en faire des projectiles. D’autres laissent à penser que les scénaristes n’avaient même aucune connaissance de base en sciences physiques élémentaire : Ainsi, la professeure Ruth Adams présentée comme l’une des plus brillants physicienne nucléaire du monde à nommé le chat du laboratoire Neutron "Parce qu’il est toujours positif..."
Le film pêche également par un scénario un brin longuet. On passe une heure à suivre les héros dans le manoir du Docteur Exeter avant de nous diriger vers Metaluna environ 20 minutes avant la fin du film. Une fois sur place, il n’y a rien qu’ils ne puissent faire pour empêcher sa destruction quelques minutes plus tard. La planète se transformera alors en soleil radioactif (un détail incohérent mais assez représentatif des préoccupations de l’époque) qui, sur une note d’espoir, apportera de la vie aux planètes environnantes. Bien que sérieusement daté, le film garde un charme rétro-kitch bien agréable.
Fiche technique
Durée du film : 1 h 27
Titre original : This Island Earth
Date de sortie : 19 octobre 1955
Réalisateur : Joseph Newman, Jack Arnold (non crédité)
Scénariste : Franklin Coen et Edward G. O’Callaghan
Interprètes : Rex Reason, Faith Domergue, Jeff Morrow
Image : Clifford Stine
Montage : Virgil W. Vogel
Distribution : United International Pictures
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