Festival de Cannes : Un démarrage en coup de feu !

Date : 20 / 05 / 2013 à 20h15
Sources :

Source : Unification



Voici déjà six jours que le plus grand festival du monde consacré au cinéma a commencé. Même si l’heure n’est pas encore au bilan et à la parution des critiques des différents films vus par votre serviteur, voici d’ores et déjà un billet d’humeur sur ces premiers jours de festival.

Si il y a bien quelqu’un qui n’est pas passé inaperçu cette année pour le moment, c’est Monsieur Météo. Les plus mauvais langues disent souvent que Cannes en période de festival rime avec parapluie, et bien même si je trouve cette affirmation totalement farfelue (c’est simple, à chaque fois que j’essaye de me rappeler au doux souvenir des précédentes éditions, l’image d’une Croisette bondée sous un soleil écrasant me revient toujours), je dois bien avouer que cette année, c’est bien le cas. Des trombes d’eau tombent quasiment constamment sur Cannes, depuis mercredi. Mais passons. Moins on en parlera, plus le soleil brillera (l’espoir fait vivre, n’est ce pas).


Ainsi, j’entame cette 66ème édition en découvrant avec plaisir Alabama Monroe (intitulé The Broken Circle Breakdown à l’international). Le film n’est ni en compétition officielle, ni en compétition parallèle dans la baie de Cannes, il n’est qu’en présentation auprès de la presse. Le film avait remporté le Prix du Public à la dernière Berlinale ainsi que l’Europa Cinemas Label du meilleur film européen. Il conte l’histoire (d’amour) d’un couple vivant en pleine campagne flamande et se produisant dans un groupe de country. Ce fût une très jolie claque, éclatant aux oreilles du spectateur par sa bande-son entièrement chantée par ses deux acteurs principaux themselves.


A suivi la découverte du dernier François Ozon, Jeune et Jolie, présenté en compétition officielle du festival. L’histoire d’une adolescente, proche de la maturité, qui se lance dans la prostitution, sans pour autant être dans le besoin. Le film est une véritable ode à son actrice principale, Marine Vacht, jeune et hypnotique. Malgré que ce soit son premier grand-rôle, l’actrice incarne son personnage avec une aisance déconcertante, sans commettre une seule fausse note. Les dialogues sont comme toujours chez Ozon délectables. Mention particulière à Frédéric Pierrot qui est certainement devenu l’un des acteurs français que je chéris le plus depuis Les Revenants.


Il fut ensuite question pour moi de découvrir The Congress, le dernier film d’Ari Folman qui servit de film d’ouverture à la Quinzaine des Réalisateurs cette année. Le réalisateur nous présente la vraie-fausse histoire de Robin Wright (joué par Robin Wright) qui décide de se laisser scanner par Hollywood pour que l’industrie puisse se servir de son image pour tout projet que l’actrice refuserait. Sans doutes le film le plus fort en poésie de ces premiers jours, le congrès vécu par Robin Wright ne peut laisser de marbre personne. Mêlant tous les genres, critiquant tous les genres, faisant référence à mille et un faits d’actualité, critiquant mille et un faits d’actualité, The Congress est un film qui saura trouver une résonance chez chacun. Magique.


Entre deux incidents au Grand Journal, le festival continue sous une pluie toujours plus ou moins battante, qu’à cela ne tienne, voici venu le nouveau film de Hirokaru Kore-eda en compétition officielle. Soshite chichi ni naru (ou à l’international, Like Father, Like Son) repose sur l’histoire de deux couples apprenant que leurs jeunes garçons de 6 ans ont été échangés à la naissance. Le film repose donc sur les réactions plutôt opposées de ces deux familles et sur leur choix de garder ou non ce fils qui n’est pas de leur sang. Avec un tel pitch, on peut sentir alors arriver les enjeux possibles, les pour et les contre qu’on s’imagine peser. Et c’est bien ça. Les personnages réagissent comme on se l’imagine, le film aborde les situations-clés comme on se l’imagine. Peu de surprises donc. Une petite déception.


Si mon samedi a débuté avec un premier film made in Japan moins convaincant qu’escompté, la fin de ma journée finit ensoleillée par les dunes de Jodorowsky. En compétition à la Quinzaine, Jorodowsky’s Dune est comme son nom l’indique l’adaptation avortée du roman Dune par celui qui est peut être le plus grand réalisateur de ces dernières décennies, j’ai nommé notre gourou à tous Alejandro Jodorowsky. Sous la houlette de Franck Pivatch, le réalisateur revient sur ces trois années de production pour un film qui aurait dû être selon le principal intéressé le prochain Messie que vénérera l’humanité. Conçu comme un véritable hommage au travail acharné fourni par celui que l’on surnomme affectueusement Jodo et son équipe, le film alterne anecdotes savoureuses, idées sensationnelles et témoignages des plus drôles des différents intervenants. Avec l’enchaînement de grands noms du cinéma (et d’ailleurs) s’ajoutant au casting de la défunte adaptation au fur et à mesure, le documentaire apparaît être un véritable rêve éveillé. Bluffant.


En sélection à la Semaine de la Critique, Le Démantèlement du québécois Sébastien Pilote m’a fait commettre un véritable grand écart à la suite de Jodorowski. Le film est centré sur le choix d’un père paysan décidant de démanteler sa ferme pour aider financièrement sa fille. Très mélancolique, le film s’appuie sur la dévotion naturelle de ce corps de métier pour ses terres, ses biens. Forcé de vivre au rythme de leur métier, ce fermier comme tant d’autres va vivre la mort de sa ferme comme une véritable mort. Un film poignant qui souhaite mettre en lumière de véritables faits de société.

Ces cinq premiers jours passés, le festival continue. Si je peux d’ores et déjà dire que Jodorowsky’s Dune ou The Congress ont de grandes chances d’emporter ma Palme personnelle, il est sage d’attendre que le festival se termine avant de donner un avis tranché. Car certains films à venir fleurent encore très bon la claque cannoise.


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