Star Trek Insurrection

Date : 02 / 03 / 1998 à 00h00

Insurrection par Eric Saussine


Star Trek - Insurrection

Star Trek - Insurrection
est un anti-Armageddon (vous avez vu, ça rime). Là où le film de Michael Bay
semble fait pour un public épileptique, celui de Jonathan Frakes prend son temps. Et c’est un compliment. Nous voyageons après tout
vers une planète fontaine de jouvence (un peu trop Côte Ouest, peut-être)
et le film tend à montrer qu’il n’a nul besoin de toute la quincaillerie hollywoodienne
pour nous faire vivre au paradis.
Pour notre plus grand bonheur, Insurrection échoue à ce niveau : les effets
spéciaux sont magnifiques, et contrairement à ce qu’ont laissé sous-entendre
certains journalistes de la presse généraliste, leur qualité surpasse largement
celle d’Astérix et consorts. Mis à part deux ou trois trajectoires de navettes
douteuses dans la poursuite atmosphérique entre Picard, Worf et Data, l’imagerie spatiale de Santa Barbara Studios nous fait oublier qu’elle n’est
pas signée ILM. Le Briar Patch (dit " le roncier " en Version Française) est
notamment une belle réussite plastique.


Réussite technique
indéniable, ce sont les éléments techniques du scénario que le film a un peu
plus de mal à nous faire absorber. Si le fan de Star Trek s’en sort grâce
à une pratique assidue de la saga, il y a fort à parier que le spectateur
lambda survivra difficilement à l’assaut du foisonnant babillage technique,
surtout vers la fin où il s’agit de " décamoufler " un " vaisseau holographique
", et j’en passe et des meilleures.
En fait, le faible score du film au box-office américain apparaît somme toute
logique et ne s’oppose nullement à sa qualité : la triste vérité, c’est qu’Insurrection
n’est pas vraiment un film fédérateur, plus appréciable par le fan que par
le cinéphage moyen. Pourtant, un conscient effort a été produit pour ne pas
réintroduire lourdement chacun des personnages principaux de La
Nouvelle Génération ou pour expliquer la présence Worf à bord de l’Enterprise.


De manière générale,
soyons d’ailleurs gré à Michael Piller d’avoir écrit un scénario de qualité.
Les dialogues sont excellents et le déroulement de l’intrigue, bien qu’engoncé
dans le confortable cocon du babillage technique, est d’une grande limpidité.
Les personnages ne sont pas monolitiques, y compris les méchants.
Piller s’est abstenu de caricaturer l’Amiral Dougherty, interprété par l’étonnant
Anthony Zerbe et les So’na sont crédibles, quoiqu’un peu fonctionnels - les
rendre plus pathétiques aurait donné plus de poids à leur quête de vengeance
 ; Ru’afo se contente de remarquer légèrement : " Ces séances d’étirements
de la peau me manqueront presque. " Soyons également gré à Piller de ne pas
avoir fait d’Artim, le jeune copain Ba’Ku de Data, une abominable tête à claque
hollywoodienne. Le personnage est bien écrit, pas envahissant (ouf !) et,
cerise sur le gâteau, bien interprété par le jeune Michael Welsh.


L’interprétation est
d’ailleurs l’un des points forts du film, Patrick Stewart en tête. On ne dira
jamais assez combien cet homme est un des grands du cinéma ! Tous les personnages
principaux apparaissent plus vivants qu’à l’accoutumée, notamment grâce à
l’adjonction d’un humour bienvenu, quoiqu’insistant, qui fait pourtant mouche
quasiment à tous les coups. Rien à voir avec le rire tarte-à-la-crème de Star
Trek V - The Final Frontier.
La mise en scène de Jonathan Frakes rend la narration agréable et tire ce
qu’il a de meilleur chez les acteurs, même en ce qui concerne les rôles ingrats
comme celui du docteur Crusher. On pourra regretter qu’il ne profite pas plus
de son format scope à bord des vaisseaux comme il l’avait fait dans First
Contact, les décors faisant plutôt toile de fond, alors qu’il s’ouvre
largement et pour notre plus grand bonheur sur l’environnement californien
censé représenter Ba’ku. Insurrection ne constitue pas un des sommets de la
saga cinéma mais, sur les fondations d’une thématique typiquement trekkienne,
basée sur un problème moral, ses producteurs en ont fait un représentant prototypique
et équilibré, un divertissement de première classe à voir et revoir avec grand
plaisir.


Eric Saussine


Star Trek est Copyright © ViacomCBS Tous droits réservés. Star Trek et toutes ses déclinaisons, ses personnages et photos de production sont la propriété de ViacomCBS



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