Utopiales 2010 - Débat : Frontières et passage au cinéma de SF

Le thème des utopiales 2010 est "frontières". Plusieurs débats ont donc tourné autour de ce thème.

Il serait présomptueux au travers d’un cours article de résumer l’ensemble des thèmes abordés lors de ce débat, mais en voici quelques idées (en espérant vous les rendre au mieux)...

Georges Lucas lorsqu’il a pensé à la Guerre des Etoiles a commencé l’histoire par l’épisode IV car il ne pensait pas pouvoir réaliser la première trilogie avec les moyens techniques disponibles à l’époque. La frontière n’est donc pas seulement celle de l’imagination, mais aussi celle du possible.

James Cameron, après le succès de Titanic, aurait pu tourner ce qu’il voulait. Plutôt que se lancer dans d’autres projets à Hollywood, il a préféré partir explorer les fonds marins et même créer des caméras pour mieux les filmer. Petit à petit, il a eu un nouveau regard, regard qu’il ne pouvait développer qu’au travers de la SF et donc du projet Avatar en réinventant la 3D. Aujourd’hui pour renouer avec les fonds marins, il développe pour le second opus d’Avatar, une aventure qui se passerait pour partie entièrement sous la mer. Pour franchir une nouvelle frontière du possible ?

Ainsi, le spectateur subit une mutation. Peu à peu, il n’est plus simple spectateur des films, il s’y intègre peu à peu. C’est la nouvelle révolution 3D qui entraîne ce changement. Demain, dans ce monde "post-Avatar", nous aurons des téléviseurs 3D et dans 10 ans ?

Au delà du côté technique, la SF a toujours été là pour dénoncer les dérives politiques, dépasser les frontières. Au travers de nombreux films plus ou moins récents on découvre notamment la transgression de l’intimité de l’humain (Inception, Robocop, Total Recall ou encore eXistenZ).

Paul Veroven dans Total Recall devait terminer son film sur l’image de Swarzeneger dans un hôpital psychiatrique, montrant en cela qu’il avait sombré dans la folie. Mais les producteurs n’ont pas accepté cette fin. Il a donc fait une fin qui répondait à leurs exigences tout en faisant une fin avec des effets spéciaux moins bons que dans le reste du film pour bien en démontrer le côté "carton pate". Il ne faut pas oublier qu’une des limites ou frontières reste la production elle-même.

Dans son film Starship Trooper, il a d’ailleurs imposé aux spectateurs trop de niveaux de lectures et dépassé les limites de la compréhension. En voulant faire un film pour dénoncer en appuyant sur le trait, il se retrouve accusé d’être "nazi".

Le spectateur a besoin de s’identifier aux personnages. Si dans Robocop, Murphy est une victime, dans Terminator, Swartzy est l’inverse. Ils sont dans une lignée Cyberpunk que l’on retrouve surtout au Japon avec aussi le thème de la matrice avec toutes les déclinaisons du mélange des deux.

Certains films se détachent des autres et abordent des thèmes que l’on ne pouvait pas imaginer auparavant. Par exemple, les Chroniques de Riddick sont à la fois un space opéra, une intrigue religieuse, un Conan face aux forces du mal... De même, un des intervenants à résumer Avatar en ces termes : "Danse avec les loups sous la mer dans l’espace". D’autres oeuvres suivent aussi cette mutation du spectateur comme Paprika ou Millenium Actress.

Quelques questions ont suivies, notamment après ce monde du silence ou ces aliens sous la mer, quelles vont être les nouvelles frontières de la fiction ? Les intervenants citent les images de quelques oeuvres rares qui pourraient être redéveloppées comme Dark City, Event Horizon, Saturn 3 ou les 10 premières minutes de Mission to Mars.

Le film Blade Runner a assez bien rendu le côté métaphysique de l’histoire. Et si Contact semble fondu dans une intrigue sentimentale par rapport au livre, il n’en demeure pas moins que le réalisateur nous fait sentir le paradoxe temporel. Il est aussi évoqué le montage du film Inception qui augure de grandes possibilité comme la cohéxistence entre la chute d’une voiture et des des lymbes. Le réalisateur nous fait découvrir une simultanèité entre les deux.

Il y a donc bien des frontières que les prochaines oeuvres cinématographiques pourront explorer et toucher du doigt, aussi bien au niveau technique, artistique que sentimentale pour plus impliquer le spectateur dans l’oeuvre.

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