Il était une fois le cinéma : De véritables morts à l’écran ?

La vie, et donc la mort, est le sujet de TOUTES les œuvres visuelles.
Il se trouve que, bien entendu, la fiction rattrape souvent la réalité.

Ainsi, nombre d’acteurs sont morts pendant le tournage de films et n’ont pas pu terminer leur prestation.

Par exemple, James Dean est mort dans un accident de voiture avant la fin du montage de Géant (1956) et a dû être remplacé pour quelques scènes qui devaient être retournées par Nick Adams.
En parlant de légende du cinéma, Marilyn Monroe n’acheva jamais de tourner Something’s Got to Give (1962).
Bruce Lee décéda quant à lui d’un œdème cérébral pendant Le Jeu de la mort (1978) et dû être remplacé par une doublure lors de certaines scènes (on utilisa aussi des stocks shots de ses anciens films). Heureusement, il termina deux scènes d’anthologies du cinéma d’arts martiaux, la scène du nunchaku et le combat contre Kareem Abdul-Jabbar (pastiché dans La Tour Montparnasse Infernale, avec Eric et Ramzy).
Le fils de Bruce Lee, Brandon, mourut lors d’une scène de fusillade en plein tournage de The Crow (1994), d’une scène de fusillade, alors qu’une pluie de balles d’une arme censée être chargée à blanc le cloua au sol et entraîna sa mort quelques heures plus tard. La légende déclara que la scène figure dans le film, mais il n’en est rien. Pour finir le film, son visage fut ajouté en post-production, véritable prouesse pour l’époque.

L’acteur culte Béla Lugosi, qui interpréta pendant de longues années Dracula, mourut d’une crise cardiaque pendant le tournage de Plan 9 from Outer Space et fut remplacé par une doublure, filmée de dos ou la main devant son visage.

Philip Seymour Hoffman décéda suite à l’absorption d’un cocktail de drogues avant la fin du tournage de Hunger Games - La Révolte (2014), tout comme River Phoenix pendant Dark Blood (2014) ou Heath Ledger pendant L’Imaginarium du Docteur Parnassus (2009). David Carradine fut retrouvé dans sa chambre d’hôtel, étouffé par un jeu d’auto strangulation érotique pendant le tournage de Stretch (2011).

On se souvient aussi de la mort, lors d’un accident de voiture, de Paul Walker, en marge de Fast & Furious 7 (2015) et de cella de la chanteuse Aaliyah, lors d’un crash d’avion, en marge de Matrix Reloaded (2003).

Dans le cinéma français, la mort d’Yves Montand, força à engager une doublure dans IP5, l’île aux pachydermes (1992). On reprocha longtemps au réalisateur Jean-Jacques Beineix d’avoir filmé l’acteur de 70 ans dans un lac glacial. Guillaume Depardieu mourut pendant le tournage de L’Enfance d’Icare, et Marie Trintignant fut tuée par Bertrand Cantat avant la fin de Colette, une femme libre.

Des réalisateurs ne purent finir leur films, comme Kinji Fukasaku (son fils dû achever le tournage de Battle Royale II : Requiem en 2003) ou Stanley Kubrick (mort avant la fin du montage de Eyes Wide Shut en 1999).

Les équipes de tournage ne sont bien entendu pas épargnées, avec de nombreuses crises cardiaques, ou d’accident d’ouvriers. On se souvient aussi des morts de cascadeurs, comme dans Taxi 2 (2000), Expendables 2 : Unité spéciale (2012) ou xXx (2002), ou plus récemment de l’affaire Alec Baldwin dans Rust (2023).

Des films d’horreur furent proclamés "maudits" après une suite de morts : la série des Poltergeist connue la mort de plusieurs acteurs, et le seul film L’Exorciste (1973), pas moins de 9.

Au rayon judiciaire, Phil Hartman, qui incarne le père du personnage de Kirsten Dunst, a été assassiné par sa femme lors du tournage de Small Soldiers (1998).

La palme du sordide revient à l’accident d’hélicoptère, lors du tournage d’une des histoires du film La Quatrième Dimension (1983), qui en s’écrasant, décapita 3 acteurs. L’affaire fit grand bruit à l’époque.

On a déjà vu plus haut que la mort de Brandon Lee n’avait pas été conservée à l’écran.
Mais les légendes urbaines susurent, ici et là, que de véritables morts furent utilisées et conservées à l’écran.

On vous dira qu’un acteur interprétant l’un des Munchkins dans Le Magicien d’Oz (1939), s’est pendu à un arbre du décor, et que le plan est visible (il s’agit en fait d’une simple ombre, puisque la scène a été tournée avant l’arrivée des petits acteurs), ou que les corps vus dans Apocalypse Now (1979) étaient de véritables cadavres humains (s’il est vrai que le chef décorateur acheta de vrais corps à un margoulin local, ils furent retirés par les autorités avant le début du tournage).

On raconta aussi longtemps que certaines scènes de Cannibal Holocaust (1980) étaient authentiques, il n’en est rien, évidemment.

De véritables cadavres, donnés à la science ou des squelettes furent utilisés dans des films de séries B, voir Z, c’est tout du moins ce qui fut annoncé, sans possibilité de vérification toutefois.

Dans un même but publicitaire, l’utilisation de la mort de l’un des plongeurs du film Shark (1969), qui mourut suite à une morsure d’un requin mal anesthésié fit polémique.

Reste, enfin, les scènes de mort du film Face à la mort, dont il a été annoncé que près de la moitié étaient véritables.

Malgré beaucoup de légendes, beaucoup de coups de pub, il semblerait donc que la véritable mort à l’écran soit encore tabou (et ce n’est pas plus mal !)

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