House : La critique

 Date de sortie : 28/06/2023
 Titre original : Hausu
 Durée du film : 1 h 28
 Réalisateur : Nobuhiko Ôbayashi
 Scénariste : Chiho Katsura d’après l’œuvre de Chigumi Ôbayashi
 Interprètes : Kimiko Ikegami, Saho Sasazawa, Ai Matsubara, Miki Jinbo, Kumiko Ohba, Eriko Tanaka, Masayo Miyako, Mieko Sato, Yôko Minamida

En 1977, sortait un film qui allait devenir non seulement culte au Japon, mais avoir un impact considérable dans les autres pays où il a été présenté. C’est donc avec beaucoup de retard, 46 ans, que les spectateurs français peuvent découvrir sur grand écran cet incroyable House.

Le scénario de Chiho Katsura présente 7 jeunes filles qui vont aller passer un moment dans la maison de la tante de l’une d’entre elles. Mais ce lieu va être bien moins accueillant qu’elles peuvent l’imaginer.

Il faut restituer le long métrage dans son contexte de l’époque. En effet, il s’agit d’un film de genre mélangeant comédie, voire burlesque, avec horreur. L’œuvre peut paraître vraiment atypique et surprend beaucoup au début. Toutefois, il ne faut pas s’arrêter à cette impression, car plus le temps passe et plus on comprend la raison de son statut culte et comment elle a impacté durablement l’imaginaire de certains des réalisateurs qui l’ont vu.

Il faut aussi se souvenir que l’apparition des effets spéciaux numériques, liés à l’utilisation des ordinateurs, ne date que des années 90. Ainsi, tout ce que l’on voit dans le film a été créé avec énormément d’imagination et des techniques utilisant des filtres, des juxtapositions d’images et des traitements manuels de ces dernières. Ce qui est d’autant plus admirable au vu du produit fini.

En effet, le film de Nobuhiko Ôbayashi est une œuvre expérimentale, pop et colorée, bénéficiant d’effets visuels impressionnants. Si les personnes ne le regardant que d’un œil distrait ou n’en voyant que des extraits pourraient parfois rire de certains éléments kitchs, ce serait passer à côté d’une véritable expérience cinématographique.

Il ne faut donc pas s’attarder sur certains éléments semblant datés, mais découvrir le long métrage dans son ensemble pour être captivé devant une telle inventivité et un final aussi impressionnant.

La mise en scène est aussi extrêmement brillante. Elle fait plein de propositions visuelles bien réfléchies qui réussissent à surprendre par toutes les astuces et trouvailles visuelles proposées.

L’interprétation est bien sympathique avec toutes ces jeunes filles se retrouvant en mauvaise posture. Yôko Minamida est imposante en tante de l’une d’entre elle. Alors qu’il faut saluer les apparitions du chat emblématique, que l’on trouve sur l’affiche, dont on comprend au fil du récit l’importance croissante.

La musique d’Asei Kobayashi et de Mickie Yoshino est très hétérogène. Ce melting-pot de morceaux, parfois décalés, surprend aussi. Toutefois, la ritournelle qui revient régulièrement, reste longtemps en mémoire. D’autant qu’elle est associée à une scène particulièrement frappante.

La belle restauration met d’ailleurs bien en évidence certaines surimpressions d’images, ce qui rajoute au psychédélisme de quelques passages.

House est un très bon film permettant de comprendre comment une telle inventivité a pu infuser et impacter de grands réalisateurs, notamment d’horreur et de genre. Avec son histoire où des jeunes filles prennent cher, une réalisation ébouriffante et un casting sympathique, ne vous laissez pas déstabiliser par son âge et son apparence et foncez découvrir une œuvre majeure de l’horreur burlesque.

Incroyable et impressionnant.

Une lycéenne rend visite à sa tante malade en compagnie de six amies. Isolées dans une grande demeure perdue au milieu de nulle part, les jeunes filles assistent à d’inquiétants événements surnaturels une fois la nuit tombée.

 Photographie : Yoshitaka Sakamoto
 Montage : Nobuo Ogawa
 Musique : Asei Kobayashi, Mickie Yoshino
 Décors : 0Kazuo Satsuya
 Producteurs : Nobuhiko Ohbayashi, Yorihiko Yamada
 Distributeur : Potemkine Films

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