Pornomelancolia : La critique
PORNOMELANCOLIA
Date de sortie : 21/06/2023
Titre original : Pornomelancolía
Durée du film : 1 h 34
Réalisateur : Manuel Abramovich
Scénaristes : Manuel Abramovich, Fernando Krapp, Pio Longo
Interprètes : Lalo Santos, Diablo, Brandon Ley, Chacalito Regio, Delmar Ponce, El Brayan, Lothmar Muller, Mauricio Alivias, Adrian Zuki
LA CRITIQUE
Le réalisateur Manuel Abramovich s’intéresse à la masculinité dans la société. Pornomelancolia est sa dernière œuvre en date qu’il a tourné dans le cadre de son projet.
Le scénario de Manuel Abramovich, Fernando Krapp et Pio Longo se focalise sur un sex-influenceur et acteur porno gay qui va quitter l’usine où il travaille pour faire des tournages. Mais celui-ci est traversé par une grande mélancolie qui s’abat sur lui régulièrement.
Le long métrage est interdit au moins de 16 ans. Il permet de s’immiscer dans le milieu du porno gay mexicain, tout en ne montrant jamais frontalement les événements filmés. Il offre surtout une réflexion sur l’image, le désir d’argent facile, et un éclairage sur un milieu qui est visiblement moins toxique pour les hommes, même gay, que pour celui des femmes. Ce qui a été précédemment très bien mis en scène dans le très bon film Pleasure.
C’est un véritable sex-influenceur et acteur porno, Lalo Santos, qui se glisse dans le rôle principal, parfois autobiographique. Il est donc non seulement très à l’aise avec son personnage, mais se révèle aussi être un acteur excellent qui réussit à faire passer beaucoup d’émotions. Les autres comédiens sont aussi généralement issus de ce milieu du tournage X.
Ce qui donne l’occasion de découvrir l’envers du décor d’une industrie cinématographique mexicaine loin d’être glamour, où les comédiens ne peuvent pas vivre de leur production.
Le long métrage utilise aussi le tournage pornographique sur un personnage célèbre de l’histoire mexicaine, Emiliano Zapata, comme vitrine sur une réflexion sur l’homme, sa place dans la société et les codes qu’il doit respecter.
Cette dichotomie est d’autant plus intéressante, qu’en s’affranchissant des femmes, le film permet aussi de montrer la manière dont les hommes doivent continuer d’assumer un rôle sociétal, qu’ils n’apprécient pas forcément, pour être dans les « normes » attendues.
De par son sujet et son traitement, l’œuvre ne s’adresse pas à un grand public. Toutefois, cette immersion au cœur d’un milieu bien particulier, associée à un tournage parfois à la limite du documentaire et à la très belle photographie de Manuel Abramovich, vaut la peine d’être faite.
Pornomelancolia est un bon film apportant un axe de réflexion intéressant sur la masculinité et sur la dichotomie qu’il peut y avoir entre l’image publique et ce que l’on est vraiment à l’intérieur. Avec une histoire intéressante montrant de près un monde pas souvent mis en scène dans de la fiction, une belle réalisation est un acteur principal qui crève l’écran, le long métrage est assurément atypique.
Étonnant et touchant.
SYNOPSIS
Quand il ne travaille pas à l’usine, Lalo est un sex-influenceur mexicain qui se met en scène nu pour ses milliers de followers. Suite à un casting, il devient acteur porno en jouant Emiliano Zapata dans un film sur la révolution. Mais dans la réalité, Lalo semble vivre dans une mélancolie constante.
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Manuel Abramovich
Montage : Juan Soto Taborda, Ana Remon
Décors : Dudu Quintanilha
Producteurs : Gema Juarez Allen, David Hurst, Rachel Daisy Ellis pour Gema Films, Dublin Films, Desvia
Distributeur : Epicentre Films
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