Un an, une nuit : La critique

 Date de sortie : 03/05/2023
 Titre original : Un añouna noche
 Durée du film : 2 h 10
 Réalisateur : Isaki Lacuesta
 Scénaristes : Isa Campo, Fran Araújo, Isaki Lacuesta d’après l’œuvre de Ramon González
 Interprètes : Nahuel Perez Biscayart, Noémie Merlant, Quim Gutiérrez, Alba Guilera, Natalia de Molina, Hyam Zaytoun, Chris Makodi

Le 13 novembre 2015, un terrible attentat avait lieu au Bataclan. Un an, une nuit est la très bonne adaptation cinématographique de l’autobiographie de l’un survivant.

Le scénario d’Isa Campo, Fran Araújo et du réalisateur Isaki Lacuesta, adaptant l’œuvre de Ramon González, se focalise sur l’année ayant suivi cet attentat. En effet, c’est par des séries de flashbacks, que l’on découvre au fil du récit ce qui s’est déroulé dans la salle de concert. Mais c’est surtout la manière dont les deux membres d’un couple y ayant assisté réagissent après qui est passionnante à découvrir. Car le récit parle avant tout du stress post-traumatique et de la reconstruction après avoir assisté à un événement traumatisant.

Avec ses deux personnages différents, le long métrage montre très bien la manière dont un tel traumatisme peut être perçu. En effet, chacun a sa manière d’intérioriser ce qu’il a vécu et de le montrer. Et il est très intéressant de montrer que cela peut prendre plusieurs formes, voire avoir un véritable impact sur la vie de la personne qui a vécu l’horreur pas forcément immédiatement.

Toujours est-il que le film de Isaki Lacuesta est d’une grande délicatesse et parle avec beaucoup de justesse sur la vie et l’après-traumatisme. Le traitement du couple est vraiment bien fait et on s’attache rapidement à ses deux membres qui ont des trajectoires de reconstruction vraiment différentes.

Ainsi, le déni, l’oubli, les cauchemars, l’humeur, la peur ou encore le chagrin sont bien explorés et rendus crédibles par une interprétation formidable. Nahuel Perez Biscayart est excellent en homme ayant du mal à sortir à nouveau dehors et à avoir un projet de vie. Noémie Merlant est magnifique dans le rôle de sa petite amie continuant de travailler avec des jeunes gens qu’elle essaye d’aider au mieux. Son métier est d’ailleurs montré sans fard, présentant des jeunes placés à l’avenir compliqué.

Tous les comédiens sont vraiment bien trouvés et apportent une grande véracité à l’adaptation de cette œuvre personnelle. Le personnage principal étant espagnol, la partie qui se déroule dans son pays permet aussi de mettre en valeur les différences de perception entre les Français qui ont conscience de l’impact de cet attentat sur leur vie quotidienne et les Espagnols qui y ont assisté beaucoup plus à distance, ne se sentant pas directement concernés.

Le film suit de près ses deux personnages principaux et offre une immersion importante dans la psyché plus ou moins torturée de ces derniers. La narration est captivante et propose des moments vraiment intenses, voire bouleversants.

Il est d’ailleurs appréciable que si les séquences se déroulant au Bataclan sont dures, elles se focalisent avant tout sur les personnages que l’on suit, et non pas ce qui se déroule autour d’eux.

L’ambiance du long métrage est très bien rendue et permet de mettre en valeur la manière dont des individus peuvent progressivement réussir à redevenir eux-mêmes, même après avoir été confrontés à l’indicible, à la douleur et au deuil.

Un an, une nuit est un très bon film particulièrement délicat et immersif. Avec une histoire donnant l’occasion de mettre en valeur le stress post-traumatique et la reconstruction des victimes, une réalisation très soignée et un duo de comédiens impressionnants, l’œuvre est vraiment importante à découvrir.

Touchant et intense.

Le soir du 13 novembre 2015, Ramón et Céline, un jeune couple, assistent au concert du Bataclan. Ils réchappent à l’attaque terroriste, mais ne parviennent pas à reprendre une vie normale. Tandis que Céline cherche désespérément à oublier cette nuit cauchemardesque, Ramón se repasse inlassablement les événements dans la tête, comme pour trouver un sens à l’horreur. ? Pourtant, ils doivent désormais affronter la même question : comment surmonter l’épreuve et se tourner de nouveau, ensemble, vers la vie ?

 Photographie : Irina Lubtchansky
 Montage : Fernando Franco, Sergi Dies
 Musique : Raül Fernandez Miró
 Costumes : Alexia Crisp-Jones
 Producteur : Ramón Campos, Jérôme Vidal pour Noodles Production, Bambú Producciones, La Termita Films, Mr Fields And Friends
 Distributeur : StudioCanal

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