Beau is Afraid : La critique
BEAU IS AFFRAID
Date de sortie : 26/04/2023
Titre original : Beau is Afraid
Durée du film : 2 h 58
Réalisateur : Ari Aster
Scénariste : Ari Aster
Interprètes : Joaquin Phoenix, Stephen McKinley Henderson, Nathan Lane, Armen Nahapetian, Amy Ryan, Patti LuPone, Zoe Lister-Jones, Parker Posey, Denis Ménochet
LA CRITIQUE
Après avoir réussi de très grands films d’horreur, Hérédité et Midsommar, le réalisateur Ari Aster était attendu par ceux qui ont apprécié ses œuvres précédentes. Il nous livre une très surprenante comédie horrifique avec ce Beau is Afraid qui va énormément diviser.
Le scénario d’Ari Aster tourne autour d’un homme dans la quarantaine qui va devoir traverser le pays pour rejoindre sa mère. Mais ce dernier a non seulement peur de tout, mais il va se retrouver embringué dans de nombreuses situations ubuesques.
Le film débute vraiment bien et offre des séquences remarquables. On retrouve la pâte du réalisateur pour faire des propositions sortant de l’ordinaire et réussir à trouver des angles au niveau de son histoire et de sa mise en scène dont on n’a pas l’habitude.
Toutefois, le long métrage dure 2h50 et rapidement, il s’étire vraiment très en longueur. En effet, certaines scènes auraient pu être raccourcies sans que cela nuise à leur sens. Le réalisateur se fait d’ailleurs vraiment plaisir en ne s’interdisant rien et en prenant le temps pour le faire.
À l’image d’une fin absconse qui laissera un certain nombre de personnes perplexes, certains passages paraissent parfois presque déconnectés, alors que l’œuvre avance juste juxtaposant ses scènes où le personnage principal est toujours central. D’ailleurs, au cours de l’une d’entre elle presque surréaliste, ce sont les éléments clé du film qui sont dévoilés au spectateur attentif.
L’œuvre se centre avant tout sur la relation extrêmement compliqué entre un fils et sa mère toxique. Les dialogues sont affûtés, souvent acerbes et parfois méchants. Le réalisateur continue d’explorer les thématiques de la famille et de l’amitié. Il continue de créer des environnements généralement délétères pour son personnage principal qui va s’y trouver confronté.
Le récit est vraiment particulier. Il est parfois difficile de savoir si on l’aime ou pas, alors que sans aucun doute certains le détesteront prodigieusement alors que d’autres l’adorons avec autant de passion.
Toujours est-il que le film n’aurait pas une telle puissance sans l’interprétation magistrale de Joaquin Phoenix qui est vraiment incroyable en homme se retrouve ballotté au fil des événements et essayant désespérément de retrouver une mère qu’il aime tout autant qu’il l’abhorre.
Patti LuPone est excellente dans le rôle de cette génitrice castratrice. Et Amy Ryan et Nathan Lane sont très bons en membre d’un couple aidant le personnage principal dans ses tribulations.
Si ces dernières peuvent être dangereuses, et sont toujours décalées, l’horreur est principalement psychologique à travers un personnage de mère très envahissant, non seulement fascinant, mais aussi très perturbant.
La photographie de Pawel Pogorzelski est formidable. Elle suit de près le personnage principal qu’elle met toujours impeccablement en valeur.
Les effets spéciaux sont aussi de qualité et renforcent le côté parfois cauchemardesque, voire onirique, de ce voyage interminable en quête d’une rédemption.
Beau is Afraid est un très bon film tellement particulier qu’il ne plaira assurément pas à tout le monde. Avec une histoire racontant la lente descente aux enfers d’un homme cherchant l’affection et la reconnaissance de sa mère, une réalisation proposant des plans parfois remarquables et un acteur principal vraiment impressionnant, cette quête presque initiatique peut être soit envoûtante, soit rebutante. Il faut donc aller voir le film en ayant l’esprit ouvert et sans en attendre une œuvre semblable à celles précédentes d’Ari Aster.
Déroutant et ubuesque.
SYNOPSIS
Beau tente désespérément de rejoindre sa mère. Mais l’univers semble se liguer contre lui…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Photographie : Pawel Pogorzelski
Montage : Lucian Johnston
Musique : Bobby Krlic
Costumes : Alice Babidge
Décors : Fiona Crombie
Producteurs : Ari Aster, Lars Knudsen pour Square Peg TV, A24, Access Industries, IPR.VC
Distributeur : ARP Sélection
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