Seule la joie : La critique

 Date de sortie : 02/11/2022
 Titre original : Glück/Bliss
 Durée du film : 1 h 30
 Réalisateur : Henrika Kull
 Scénariste : Henrika Kull
 Interprètes : Katharina Behrens, Adam Hoya, Jean-Luc Bubert, Maria Mägdefrau, Mike Hoffmann

Si Filles de joie avait aussi la grande qualité de montrer d’une manière humaine un bordel moderne, Seule la joie parle de la capacité à être heureux et à aimer de deux femmes travaillant dans un tel lieu.

Le scénario de la réalisatrice Henrika Kull présente deux travailleuses du sexe qui vont se retrouver attirées l’une vers l’autre, tout en ayant du mal à s’ouvrir réellement à l’autre personne.

La réalisatrice Henrika Kull s’est beaucoup documentée sur les bordels en Allemagne et a même été l’assistante de la maquerelle de l’un d’entre eux. C’est d’ailleurs dans celui-ci que se déroule une partie de l’intrigue. En effet, c’est une véritable maison close qui a servi au tournage et un certain nombre de travailleuses de ce dernier ont accepté la présence de la caméra dans leur monde et apparaissent dans le long métrage.

L’œuvre permet de suivre de près les deux protagonistes principaux dans leur vie quotidienne. Elle montre aussi la façon dont ces dernières s’attirent progressivement, ce qui entraîne des perturbations dans leur vie parfois routinière. Attention, certaines images sont crues, aussi l’œuvre n’est pas à montrer à un jeune public.

De plus, le long métrage propose une très belle réflexion sur la possibilité des femmes à disposer de leur corps comme elles le veulent et sur le consentement. D’autant que le bordel est montré comme un lieu de travail comme un autre, avec ses règles codifiées, ses routines et ses interactions avec les différents travailleurs. Ainsi, quelles que soient leurs raisons, chacune des femmes présentes a choisi une profession peu évidente qu’elles assument complètement.

Katharina Behrens est magnifique en prostituée ayant de la bouteille et s’entendant bien avec ses collègues. Adam Hoya est excellente en jeune nouvelle arrivée ambiguë osant tout. Les deux comédiennes composent un duo qui fonctionne à merveille et proposent une histoire d’amour surprenante et compliquée qui va droit au cœur, tout en esquissant le portrait de deux femmes toutes en nuances.

Seule la joie est un bon film parlant à la fois du bonheur et du droit de la femme de faire ce qu’elle veut de son corps. Avec une histoire intéressante et une réalisation au service de ses deux très bonnes actrices, le long métrage possède une belle délicatesse et propose une compliquée et touchante histoire d’amour.

Émouvant et passionnant.

Sascha travaille dans une maison close à Berlin depuis de nombreuses années. Maria, une nouvelle arrivante, est indépendante, non-conformiste et queer. Sascha est immédiatement attirée par cette altérité, Maria à son tour est fascinée par l’aisance suprême de Sascha. Cette attirance devient un amour qui fonctionne différemment de tout ce qu’elles ont pu connaître auparavant. Mais la peur de se dévoiler l’une à l’autre va remettre en question leur relation.

 Photographie : Carolina Steinbrecher
 Montage : Henrika Kull
 Musique : Dascha Dauenhauer
 Costumes : Wiebke Lebus
 Décors : Theresa Bischof
 Producteur : Martin Heisler pour Flare Film
 Distributeur : Outplay

 SITE OFFICIEL
 ALLOCINÉ
 IMDB

Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.