Le chêne : La critique

 Date de sortie : 23/02/2022
 Titre original : Le chêne
 Durée du film : 1 h 20
 Réalisateurs : Michel Seydoux, Laurent Charbonnier
 Scénaristes : Michel Fessler, Michel Seydoux

C’est avec un magnifique documentaire que Michel Seydoux et Laurent Charbonnier reviennent au cinéma avec ce merveilleux Le chêne.

En effet, ils ont décidé de filmer pendant une année un arbre bi-centenaire. Après avoir sélectionné avec soin le chêne, ils présentent aux spectateurs un an de sa vie immobile alors qu’il sert à la fois de refuge et de moyens de nourriture à des animaux très diversifiés.

Le film est visuellement magnifique. On en prend plein les yeux grâce à la splendide photographie de Mathieu Giombini. Tandis que des drones permettent de suivre le vol de certains oiseaux d’une façon saisissante.

On ne s’ennuie jamais alors que le temps s’écoule. D’autant que certains animaux servent à ponctuer les saisons. Il y a évidemment l’écureuil que l’on trouve sur l’affiche qui est un personnage formidable et particulièrement attachant. Il y a aussi ce couple de Geais des chênes qui est particulièrement spectaculaire. Ils permettent d’obtenir des séquences aériennes incroyables, dont une course-poursuite aérienne avec un prédateur qui donne les mêmes émotions que l’attaque de la Lune Noire par Luc Skywalker dans Star Wars.

On peut aussi découvrir une famille de souris adorable qui se trouve régulièrement dans des situations délicates.

Les gros mammifères ne sont pas oubliés avec le passage de temps en temps de sangliers et de cerfs qui viennent, notamment, manger les glands lorsque ceux-ci tombent de l’arbre.

Quant aux insectes, on peut découvrir le cycle de vie passionnant des Balanins des glands qui est lié aux chênes. Les glands de ces arbres servant à abriter et à nourrir leurs œufs. Il est d’ailleurs vraiment fascinant de voir ces créatures en pleine action, de leur éclosion, à leur maturation dans le sol avant de s’élever jusqu’aux plus hautes branches de l’arbre pour s’y reproduire.

Le montage de Sylvie Lager est extrêmement précis et permet de montrer différents animaux au cours du temps sans jamais se perdre. Le travail sur les images est extrêmement méticuleux. Et celui sur le son est vraiment impressionnant. On a franchement l’impression de se retrouver projeté en pleine nature, alors que les bruits les plus infimes prennent une autre dimension.

Cette perception accrue des bruissements, grincements et cris variés renforce la sensation de se retrouver immergé au plus proche d’un arbre imposant foisonnant de vie, de ses racines jusqu’au bout de ses feuilles.

D’ailleurs, de très beaux effets spéciaux aident à reconstituer ce que l’on ne peut pas vraiment filmer, comme l’interconnexion des racines du chêne avec les réseaux de mycélium générés par les champignons et qui permettent de créer un système de communication entre les différents arbres digne d’un réseau neuronal, le Wood Wide Web.

Porté par les images et le son, enchanté par les différents intervenants minuscules ou très grands, la musique de Cyrille Aufort participe pleinement au plaisir que l’on a de suivre les aventures (extra)ordinaires du peuple multiracial d’un arbre.

Le chêne est un documentaire merveilleux qui fait voyager presque dans une autre dimension. Cette superbe ode à la nature et à l’interconnexion entre ses différents habitants montre parfaitement toute la beauté de celle-ci. Mais aussi la fragilité de son écosystème qui peut être remis en question bien rapidement, ne serait-ce qu’avec la chute d’un chêne qui est parfois un monde entier pour certaines créatures.

Somptueux et envoûtant

Il était une fois l’histoire d’un chêne, vieux de 210 ans, devenu un pilier en son royaume. Ce film d’aventure spectaculaire rassemble un casting hors du commun : écureuils, balanins, geais, fourmis, mulots…. Tout ce petit monde vibrant, vrombissant et merveilleux scelle sa destinée autour de cet arbre majestueux qui les accueille, les nourrit, les protège de ses racines jusqu’à sa cime. Une ode poétique à la vie où la nature est seule à s’exprimer.

 Photographie : Mathieu Giombini
 Montage : Sylvie Lager
 Musique : Cyrille Aufort
 Décors : David Faivre
 Producteur : Barthélémy Fougea, Michel Seydoux pour Camera One, Winds, Gaumont
 Distributeur : Gaumont Distribution

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