Belfast : La critique

Date : 27 / 02 / 2022 à 12h00
Sources :

Unification


BELFAST

- Date de sortie : 2/03/2022
- Titre original : Belfast
- Durée du film : 1 h 39
- Réalisateur : Kenneth Brannagh
- Scénaristes : Kenneth Brannagh
- Interprètes : Jamie Dornan, Caitriona Balfe, Ciàran Hinds, Jude Hill, Judi Dench

LA CRITIQUE

Ça commence plutôt bien. Premières images pleines de couleurs comme une pub pour Belfast sur une musique pop irlandaise qui envoie. Chantiers navals, la mer dans la ville, barres d’immeubles, briquettes rouges, graffitis. Le ciel est même bleu. Et puis, pour donner le ton du drame sociologique, on passe en noir et blanc, en 1969, dans une banlieue « working class » de Belfast. On se dit que ça va être moins glamour. Et ça l’est très vite, par une scène explosive d’émeute de rue, genre ratonnade avec les catholiques en ligne de mire. Vitres éclatées, voitures brûlées. Visages masqués, un gang de protestants vandalise les maisons des cathos de la rue. On est en plein « troubles » (understatement pour guerre civile) d’Irlande du Nord. Les protestants (certains) font la chasse aux aficionados de Marie. Mais l’histoire de Belfast, ce sont d’abord les méchants protestants qui harcèlent les gentils (dont nos héros, une « beautiful family »). Tout ça est très bien filmé, avec des images impeccables, sans goutte de sang, juste des bousculades et un coup de poing.

La suite est dans la même veine : on reste au bord du débordement avec une « nice story ». Les voisins s’entendent bien, toutes confessions confondues. Le couple des héros est très beau. Trop beau il me semble, pour rendre leur histoire crédible. C’est pas que les pauvres (heureusement qu’on nous dit qu’ils le sont, parce que les indices sont maigres) sont forcément moches, mais là ils sont sublimes. Lui (Jamie Dornan) a une belle gueule d’irlandais au nez bien dessiné et à la mâchoire carrée et elle (Caitriona Balfe) est tellement canon qu’on se demande parfois si elle ne s’est pas trompée de quartier (ou de film). Leur jeune garçon a le visage parfait de l’innocence : blond, poupin, un regard débordant de bonté. Le papi nous ramène quand même vers le peuple sans le sou. Il campe, avec la mamie (Judi Dench), des grands-parents touchants. Même l’anglais de ce suburb populaire est compréhensible sans trop d’effort. On ne demandait pas une version misérabiliste du Belfast populaire, mais juste une incarnation plus crédible.

Peu à peu, le scénario fait (re)monter la tension, on se demande quand est-ce que ça va mal tourner, qui va tuer qui, et lorsqu’on atteint le moment où tout peut basculer (conçu à la va vite), celui où on se dit que c’était sûr, le drame devait bien arriver, on est vite rassurés, le bad guy est neutralisé. Ouf. On a eu peur une minute trente.

Par bonheur, les acteurs jouent tous très bien, y compris le jeune Buddy, mais ils n’ont pas les moyens de rattraper un scénario et des personnages qui restent à côté de la violence et de la dureté des relations entre ou au sein des communautés de confessions différentes. A moins que le message de Kenneth Brannagh ne soit : tout allait très bien dans Belfast entre protestants et catholiques, si ce n’était ce petit groupe de protestants qui a foutu la merde. D’accord, Belfast n’est pas Derry, mais les « troubles » ont cruellement marqué la ville en 1969.

N’est pas Ken Loach qui veut. Et même si Ken(neth) Brannagh filme avec Belfast le milieu populaire de la grande ville d’Ulster, on a parfois l’impression que la vie n’y est pas mal, avec des maisons proprettes, des élèves bien sages à l’école, des ados sympas et des problèmes d’argent dont on peine à voir la réalité. Menuisier de profession, le père commute pour la région de Londres en avion tous les quinze jours comme un consultant des années 90. La classe.

SYNOPSIS

Été 1969 : Buddy, 9 ans, sait parfaitement qui il est et à quel monde il appartient, celui de la classe ouvrière des quartiers nord de Belfast où il vit heureux, choyé et en sécurité. Mais vers la fin des années 60, alors que le premier homme pose le pied sur la Lune et que la chaleur du mois d’août se fait encore sentir, les rêves d’enfant de Buddy virent au cauchemar. La grogne sociale latente se transforme soudain en violence dans les rues du quartier. Buddy découvre le chaos et l’hystérie, un nouveau paysage urbain fait de barrières et de contrôles, et peuplé de bons et de méchants.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Photographie : Haris Zambarloukos
- Montage : Úna Ní Dhonghaíle
- Musique : Van Morrison
- Costumes : Charlotte Walter
- Décors : Jim Clay
- Producteurs : Kenneth Branagh et Tamar Thomas pour TKBC et Focus Features
- Distributeur : Universal Pictures International France

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

GALERIE PHOTOS

Belfast



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