La Symphonie des arbres : La critique

La symphonie des arbres est un excellent documentaire qui montre que la réalité peut parfois dépasser la fiction.

Le documentariste Hans Lukas Hansen a décidé de suivre pendant sept ans la quête du Graal de Gaspar Borchardt, un luthier célèbre travaillant à Crémone, en Italie. En effet, ce dernier a décidé de se lancer à la recherche d’un arbre extrêmement rare que l’on trouve en Bosnie Herzégovine afin de façonner le violon de sa vie. Un chef-d’œuvre qu’il compte donner à l’une des plus grandes violonistes actuelles, Janine Jansen.

On va donc suivre la quête, et les péripéties, de cet homme passionné. Des aventures surprenantes ayant des hauts et des bas émotionnels et surtout un suspense digne des meilleurs thrillers, alors que personne, y compris le réalisateur, ne savait lors du tournage si Hans Lukas Hansen réussirait à trouver le bois de ses rêves.

Le documentaire est monté chronologiquement. Tout ce qui est montré est véridique. Même si certaines scènes de conversations, notamment téléphoniques, ont été recréées, car la caméra n’était pas toujours près des protagonistes au moment où certaines discussions clés ont eu lieu.

L’œuvre permet de présenter aussi bien un métier, qu’un homme passionnant à découvrir. D’autant que celui-ci va se mettre en contact avec différentes personnes pour trouver cet arbre qu’il cherche et que certains d’entre elles ne sont pas toujours dignes de confiance.

On le suit à différents moments de sa vie au cours de ces 7 années. On le rejoint dans des périples parfois épiques en quête de ce bois. Des tribulations montagnardes particulièrement dangereuses, certains terrains étant minés suite à la guerre. C’est donc devant la volonté incroyable d’un homme que l’on se retrouve. Une détermination immense qui montre parfaitement à quel point une passion peut remuer des montagnes.

Ainsi, on découvre dans le long métrage une aventure presque romantique, des rebondissements spectaculaires, de grandes émotions, parfois d’immenses désillusions et un danger qui rôde régulièrement. De quoi rendre une fiction additive. Ce qui permet au documentaire de sortir vraiment de l’ordinaire avec son sujet tout à fait original et son traitement presque cinématographique.

Car un très grand soin a été porté à la photographie et au son. Les images sont vraiment de toute beauté. Elles transcrivent parfaitement la vie de Gaspar Borchardt et les différents lieux où se trouvent, et se déplacent les principaux protagonistes. La montagne est superbe et les plans aériens renforcent l’immersion du spectateur au cœur des forêts parcourues s’étendant à perte de vue et que l’on peut visualiser à différentes saisons.

La bande son est constituée en grande partie de musique à corde. Cela permet d’apprécier les sonorités des différents violons et la manière dont le bois donne son âme à la musique à travers les instruments permettant aux artistes de s’exprimer.

De plus, on apprend aussi beaucoup d’éléments très intéressants sur Stradivarius qui a vécu il y a trois siècles et dont les violons peuvent attendre les 15 millions de dollars. Et sur la manière dont les grands violonistes peuvent s’adapter aux sonorités de chacun d’entre eux.

La symphonie des arbres est un remarquable documentaire, particulièrement passionnant à suivre. Avec une histoire qui pourrait être issue d’un thriller, des personnages particulièrement hauts en couleur et une réalisation extrêmement soignée, on se retrouve plus devant un grand film d’aventures porteur d’émotions exacerbées que devant un documentaire.

Épique et splendide.

Gaspar Borchardt, luthier à Crémone, est depuis des années habité par l’idée de fabriquer un violon d’exception. Pour réaliser un instrument capable de rivaliser avec un Stradivarius, il se met en quête du bois le plus parfait, un érable multicentenaire devenu presque introuvable. Pour trouver la perle rare, Gaspar se rend dans les forêts d’Europe centrale, dans des zones encore couvertes de mines antipersonnel, guidé par des personnages aussi intrigants qu’inquiétants. Mais s’il y parvient, il pourra offrir à Janine Jansen, célèbre violoniste néerlandaise, l’instrument le plus parfait de sa carrière de luthier.

 Durée du film : 1 h 23
 Titre original : The Quest for Tonewood
 Date de sortie : 15/12/2021
 Réalisateur : Hans Lukas Hansen
 Scénariste : Hans Lukas Hansen, Christian Lysvåg
 Interprètes : Gaspar Borchardt, Sibylle Fehr-Borchardt, Janine Jansen, Bojan Tomic, Eliza Chadwick
 Photographie : Karl Erik Brøndbo
 Montage : Christoffer Heie
 Musique : Ginge Anvik, Lise Voldsdal
 Producteur : Benedikte Danielsen pour Norsk Fjernsyn, Monday Production, BALDR Film
 Distributeur : Urban Distribution

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