Onoda - 10 000 nuits dans la jungle : La critique

Date : 16 / 07 / 2021 à 10h00
Sources :

Unification


Onoda - 10 000 nuits dans la jungle est un film incroyable qui revient sur l’histoire vraie du dernier soldat japonais s’étant rendu à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le scénario du réalisateur Arthur Harari et de Vincent Poymiro s’appuie sur les événements relatés, notamment ceux d’un roman autobiographique, d’un soldat qui n’a pas appris que la guerre était finie. Il présente ainsi le jeune homme qui est envoyé sur une île du Pacifique en 1944 et la guérilla qu’il a mené pendant 30 ans en passant 10 000 jours dans la jungle.

On ne voit jamais passer le temps dans cette œuvre fleuve de 2h45. Le film d’Arthur Harari suit de près les différents comédiens qui incarnent les acteurs principaux durant trois décennies. La mise en scène montre aussi bien certains passages d’actions de guérilla que de longs moments où les soldats se reposent et vivent leur vie sur cette île isolée. Cette immersion au cœur de l’existence d’un homme convaincu d’être dans son droit et se battant pour son pays est particulièrement impressionnante.

Au fil du temps, en s’appuyant sur des ellipses bienvenues, parfois de plusieurs années, très bien intégrées par le montage soigné de Laurent Sénéchal, c’est un long métrage particulièrement fascinant qui se dessine.

En effet, alors que les années s’étirent et que la vie moderne suit son cours, Onoda et trois soldats avec qui il s’est fondu dans la nature vivent des moments dramatiques et des petites joies et espèrent l’arrivée des leurs afin de pouvoir enfin sortir au grand jour.

L’œuvre interroge sur la guerre et la volonté de suivre les ordres. En effet, Onoda provient d’une unité spéciale qui avait pour objectif de perturber les ennemis et pour instruction principale de toujours rester vivant et d’aller au bout de sa mission. Ainsi, l’œuvre présente des hommes qui ont été laissé seuls à l’issue de la guerre et ont mis parfois très longtemps avant de recevoir les ordres leur permettant de retourner à la vie civile.

Même si, le temps passant, la psychose a pris le dessus, empêchant Onoda de croire aux annonces disant que la guerre était finie et qu’il fallait se rendre aux autorités locales pour être rapatrié dans son pays et démobilisé.

Le film montre admirablement la manière dont un homme survit pour mener à bien sa mission. Cette fresque épique, centrée principalement sur une personne, est particulièrement fascinante et envoûtante. Si les exactions du personnage principal sont montrées sans concession, celui-ci se croyant toujours en temps de guerre et ne faisant pas de cadeau à ceux qu’il estime être l’ennemi, l’étude de sa psyché et de sa motivation infaillible sont particulièrement addictives.

L’interprétation est d’ailleurs remarquable Yûya Endô et (en version jeune) et Kanji Tsuda (en version âgée) sont excellents en soldat obéissant aux ordres. Les comédiens sont vraiment impressionnants et montrent toutes les subtilités d’un individu voyant les années passées sans pouvoir rien y faire. De la même manière, Yuya Matsuura et Tetsuya Chiba sont impressionnants en adjoint obéissant. Les acteurs forment un duo très intéressant avec ceux incarnant Onoda et permettent de croire à la grande fraternité qu’ils partagent face à l’adversité. Kai Inowaki est très bon en jeune soldat rêvant de retourner à la vie civile. Shinsuke Kato est intéressant en militaire provenant d’une famille d’agriculteurs.

En dehors de la scène d’ouverture, l’œuvre se concentre sur quelques individus en proie à la météo, aux conditions spartiates et à l’antagonisme justifié d’une population qu’ils harcèlent régulièrement. La sublimation du temps qui passe et des modifications des différents protagonistes est extrêmement bien rendu.

La photographie de Tom Harari est admirable. Elle montre parfaitement les différentes saisons et son impact sur les soldats devant faire avec. Le soin apporté aux décors par Brigitte Brassart et aux costumes par Catherine Marchand est aussi très agréable et renforce l’impression de se retrouver projeté il y a plus d’un demi-siècle.

Onoda - 10 000 nuits dans la jungle est une œuvre magistrale et entêtante. Avec l’histoire vraie d’un homme qui a défrayé la chronique, une mise en scène remarquable, et des comédiens impressionnants, le film est vraiment à voir et a une puissance incroyable.

Spectaculaire et intimiste.

SYNOPSIS

Fin 1944. Le Japon est en train de perdre la guerre. Sur ordre du mystérieux Major Taniguchi, le jeune Hiroo Onoda est envoyé sur une île des Philippines juste avant le débarquement américain. La poignée de soldats qu’il entraîne dans la jungle découvre bientôt la doctrine inconnue qui va les lier à cet homme : la Guerre Secrète. Pour l’Empire, la guerre est sur le point de finir. Pour Onoda, elle s’achèvera 10 000 nuits plus tard.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 2 h 47
- Titre original : Onoda - 10 000 nuits dans la jungle
- Date de sortie : 21/07/2021
- Réalisateur : Arthur Harari
- Scénariste : Arthur Harari, Vincent Poymiro
- Interprètes : Yûya Endô, Kanji Tsuda, Yuya Matsuura, Tetsuya Chiba, Shinsuke Kato, Kai Inowaki, Issei Ogata, Taiga Nakano
- Photographie : Tom Harari
- Montage : Laurent Sénéchal
- Musique : Olivier Marguerit
- Costumes : Catherine Marchand
- Décors : Brigitte Brassart
- Producteur : Nicolas Anthomé pour bathysphere
- Distributeur : Le Pacte

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Onoda - 10 000 nuits dans la jungle



Les illustrations des articles sont Copyright © de leurs ayants droits. Tous droits réservés.



 Charte des commentaires 


Tusk : La critique
Super/Man - L’histoire de Christopher Reeve : La (...)
Terrifier 3 : La critique
Le robot sauvage : La critique
Niki : La critique
Voltron : Henry Cavill pour piloter le robot géant de (...)
La Diplomate : La première bande annonce officielle
Shinobi : La prochaine franchise SEGA a être adaptée au (...)
Sugar : Une saison 2 annoncée pour Apple TV+
Brèves : Les informations du 12 octobre
Dirty Rose : La critique
Cinéma - Bandes annonces : 12 octobre 2024
Citadel - Diana : Critique de la série Prime Video
Doctor Odyssey : Un début de série qui fait déjà débat
Alien - Romulus : Et malgré tout, le film peut décevoir, pourquoi (...)