La chapelle du diable : La critique
La chapelle du diable est un bon film adaptant un roman du maître de l’horreur anglaise James Herbert.
Le scénario du réalisateur Evan Spiliotopoulos présente un journaliste qui a un passé de mauvaises pratiques. Ce dernier va enquêter dans une petite ville où une jeune fille muette va se mettre à parler et à faire des miracles autour d’elle. Mais d’étranges évènements plus négatifs se produisent aussi, ce qui va le faire s’interroger sur la nature de ces miracles.
Le film d’Evan Spiliotopoulos est un peu bancal. Il s’oriente vers l’horreur à l’aide de jump scares plutôt réussis et d’une créature spectaculaire. Mais ces éléments ne sont pas vraiment mis en valeur et ne composent finalement pas le véritable intérêt du long métrage. En effet, l’œuvre parle avec une certaine subtilité de la notion de croyance, du bien et du mal, de la religion et du merchandising de celle-ci.
La mise en scène suit de près le personnage principal et ses découvertes. Elle permet de voir son évolution, sa prise de conscience devant les faits et ses décisions. Celui-ci est très bien interprété par Jeffrey Dean Morgan qui est impeccable en homme au lourd passé s’interrogeant sur sa propre vie. Cricket Brown, qui incarne la jeune femme muette voyant « Marie », est formidable. Ce personnage très positif et généreux a un vrai impact dans la survenue des événements. William Sadler est très bon dans le rôle du prêtre qui l’élève et qui se pose des questions sur l’origine de cette révélation.
La photographie de Craig Wrobleski est très bonne. Elle illumine fort bien certains passages, notamment un final marquant. Certaines apparitions de la créature, qui ne sont pas sans rappeler La nonne, ne sont jamais trop sombres, ce qui est agréable. Les effets spéciaux sont d’ailleurs bien réussis, même si le côté purement horrifique semble parfois anecdotique.
Le film est une belle mise en abîme de l’impact de certaines apparitions dans la communauté où elles se produisent et dans la vie des personnes concernées. Et de la manière dont la religion s’en empare, à l’image de la ville de Lourdes et de l’apparition de la vierge Marie à Bernadette Soubirous qui sont d’ailleurs cités dans le long métrage. Car comme le dit l’un des prêtres : « Quand les humains construisent une église, le diable installe sa chapelle à ses côtés ».
La chapelle du diable est un bon film fantastique qui aurait gagné plus, comme l’œuvre d’origine, à se pencher sur l’angoisse et l’incertitude que de dévoiler directement le cœur des miracles. Avec une histoire encore plus captivante quand on ne s’attarde pas trop sur la créature, une réalisation réservant des passages impressionnants et de très bons acteurs, cette réflexion sur notre société actuelle, sur les notions de bien et de mal et sur la croyance intime est vraiment intéressante.
Surprenant et interrogatif.
SYNOPSIS
Un journaliste discrédité tente d’insuffler un second élan à sa carrière après avoir découvert que de nombreux miracles ont eu lieu dans une petite ville de la Nouvelle-Angleterre. Ces mystères relèvent-ils du divin ou peut-être d’une source plus sombre ?
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 40
Titre original : The Unholy
Date de sortie : 07/07/2021
Réalisateur : Evan Spiliotopoulos
Scénariste : Evan Spiliotopoulos d’après l’œuvre de James Herbert
Interprètes : Jeffrey Dean Morgan, Katie Aselton, William Sadler, Cricket Brown, Diogo Morgado, Cary Elwes, Marina Mazepa, Christine Adams
Photographie : Craig Wrobleski
Montage : Jake York
Musique : Joseph Bishara, David Yousefi
Costumes : Jennifer Lynn Tremblay
Décors : Felicity Abbott
Producteur : Sam Raimi, Robert G. Tapert, Evan Spiliotopoulos pour Screen Gems, Ghost House Pictures
Distributeur : Sony Pictures Releasing France
LIENS
PORTFOLIO
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