Yalda, la nuit du pardon : La critique
Yalda, la nuit du pardon est un très bon film iranien qui se base sur une émission de téléréalité qui a vraiment existé, permettant à un criminel de se faire pardonner par la famille à qui il a fait tort.
Le scénario du réalisateur Massoud Bakhshi présente une très jeune femme devant s’excuser devant des millions de spectateurs de la mort accidentelle de l’homme avec qui elle vivait dans un mariage temporaire. Elle doit aussi demander le pardon à sa belle-fille à peine plus âgée qu’elle pour éviter la peine de mort. Et cela en plein Yalda, la plus grande nuit de l’année, qui correspond à une période de fêtes en Iran.
Le principe repose sur la charia permettant de demander le prix du sang de la mort d’une personne et le droit au talion, c’est-à-dire demander la mort de cette dernière en punition de ses actes criminels. Mais le pardon a aussi une grande importance, ce qui permet en échange d’argent d’effacer les dettes de sang du passé.
Le réalisateur Massoud Bakhshi focalise son œuvre dans un lieu unique, l’immeuble dans lequel se trouve le studio de l’émission de téléréalité où vont évoluer les différents protagonistes. Il se repose sur deux grandes actrices campant les antagonistes de l’histoire, pour créer de l’attention et de l’émotion.
Alors qu’il introduit progressivement ses personnages, il fait virer parfois son film social au thriller psychologique alors que des rebondissements viennent relancer la trame narrative et qu’il sait sur quelles cordes jouer pour faire attacher le spectateur à son personnage principal.
Celui-ci est parfaitement interprété par Sadaf Asgari, qui est impeccable en jeune femme n’ayant voulu la mort de personne. Behnaz Jafari est formidable en femme par qui le salut arrivera, ou non. Les deux comédiennes forment un très grand contraste, ce qui renforce encore la tension régnant entre leurs deux personnages.
Les décors de divers lieux, notamment le plateau de télévision, sont très réalistes et permettent de s’immerger au cœur de ce drame social dévoilé sans intimité aux yeux du public. Qui dit téléréalité, dit aussi moment de spectacle et de publicité qui rendent la rencontre entre les deux femmes, entre lesquelles se joue le drame, encore plus décalé.
Yalda, la nuit du pardon est un film étonnant et émouvant qui parle à la fois de l’Iran et de la condition de la femme, mais aussi de la notion de pardon. Avec un scénario sachant capter l’attention, une belle mise en scène et un duo d’actrices qui fonctionne à merveille, l’œuvre est à la fois poignante et passionnante et fait beaucoup réfléchir sur les notions de clémence, de biens, de désir et de famille.
Différents et touchant.
Le film a eu le Grand Prix du Jury au Festival de Sundance 2020, le Prix du meilleur scénario au Festival international de Sofia 2020 et a été présenté au Festival de Berlin 2020 Génération.
SYNOPSIS
Iran, de nos jours. Maryam, 22 ans, tue accidentellement son mari Nasser, 65 ans. Elle est condamnée à mort. La seule personne qui puisse la sauver est Mona, la fille de Nasser. Il suffirait que Mona accepte de pardonner Maryam en direct devant des millions de spectateurs, lors d’une émission de téléréalité. En Iran cette émission existe, elle a inspiré cette fiction.
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 1 h 29
Titre original : Yalda
Date de sortie : 07/10/2020
Réalisateur : Massoud Bakhshi
Scénariste : Massoud Bakhshi
Interprètes : Sadaf Asgari, Behnaz Jafari, Babak Karimi, Fereshteh Sadre Orafaee, Forough Ghajebeglou, Arman Darvish, Fereshteh Hosseini, Zakieh Behbahani
Photographie : Julian Atanassov
Montage : Jacques Comets
Costumes : Rana Amini
Décors : Leila Naghdi Pari, Mahmoud Bakshi
Producteur : Jacques Bidou, Marianne Dumoulin, Fereshteh Taerpour pour JBA Productions, Niko Films, Close Up Films, Amour Fou Luxembourg, Shortcut Films, Tita B Productions, Ali Mosaffa Productions
Distributeur : Pyramide Distribution
LIENS
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