Dans un jardin qu’on dirait éternel : La critique

Date : 21 / 08 / 2020 à 10h00
Sources :

Unification


Dans un jardin qu’on dirait éternel est un bon film japonais, adaptation de l’œuvre de Noriko Morishita, qui se focalise autour de la cérémonie du thé.

Le scénario du réalisateur Tatsushi Omori suit une jeune femme pratiquant la cérémonie du thé dans les années 90. Cette dernière, étudiante, décide avec sa cousine de s’inscrire à des cours pour apprendre un rituel millénaire et extrêmement codifié permettant de faire un thé particulier. Cet apprentissage, et la philosophie se trouvant derrière la cérémonie, vont changer sa vie et lui permettre de grandir et de s’affirmer.

Le film de Tatsushi Omori est d’une grande délicatesse et permet de suivre le personnage principal de saison en saison, alors que chacune d’entre elle apporte des variantes à une cérémonie immuable. En effet, chaque geste est chorégraphié et se doit d’être exécuté à la perfection pour que le rituel de la cérémonie ait lieu sans heurts. L’œuvre propose donc de longues séquences d’apprentissage qui sont extrêmement fascinantes, tout en montrant une sororité de femme poussées par la même passion.

Pour comprendre l’impact puissant de cette cérémonie dans la vie de la jeune fille que l’on découvre, il faut tenir compte qu’à la fin des années 90, au Japon, les femmes avaient peu de perspectives professionnelles. En outre, elles devaient s’arrêter de travailler lorsqu’elles se mariaient et ne pouvaient plus envisager un travail après avoir eu un enfant. Une telle cérémonie permettait aussi à certaines d’entre elles d’avoir une occupation qu’elles abandonnaient finalement les unes après les autres après s’être construite une famille.

À travers cette femme un peu indécise, ne sachant pas vraiment quelle voie suivre, c’est aussi les relations entre les parents et les enfants qui sont évoquées. Ainsi, bien sûr, que celles entre un professeur et un élève, la jeune fille étant très attachée à sa maîtresse de cérémonie du thé.

Cette dernière est parfaitement interprétée par la grande actrice japonaise Kiki Kirin, dont c’est malheureusement le dernier rôle au cinéma. Elle est vraiment parfaite en grande maîtresse de cérémonie du thé qui exécute tout à la perfection, est pleine de sagesse et de chaleur vis-à-vis de ses élèves. Haru Kuroki est formidable en jeune femme se cherchant et trouvant un véritable sens à sa vie à travers cette cérémonie. L’alchimie entre les deux femmes fonctionne à merveille et permet de les suivre avec grand plaisir sur plusieurs décennies. Mikako Tabe campe très bien la cousine de cette dernière dont la vie prend un chemin différent.

La mise en scène est d’une grande délicatesse. Ponctuée par la préparation du thé, elle entraîne le spectateur dans un rythme fascinant et apaisant. La maison de la maîtresse de thé est le point central de l’histoire et permet de voir évoluer les deux personnages principaux avec une grande élégance et un vrai apaisement. D’autant que la jeunesse tant à ne plus trop s’intéresser à ce genre de pratique, ce qui est apporte à l’œuvre une pointe crépusculaire liée a un mode de vie qui s’estompe progressivement face a la société actuelle.

La très belle photographie de Kenji Maki, les magnifiques costumes, notamment les kimonos, de Masae Miyamoto, le superbe travail sur les décors, principalement ceux de la maison de la maîtresse et son jardin délicat, de Mitsuo Harada et de Genki Horime, accompagné de la musique subtile de Hiroko Sebu participent beaucoup à l’envoûtement que l’on a lorsque l’on voit le long métrage.

Dans un jardin qu’on dirait éternel est un bon et fort beau film japonais qui permet d’assister à la dernière prestation d’une très grande dame du cinéma nippon. Avec son histoire racontant l’émancipation d’une jeune femme sur plusieurs années grâce a sa passion pour le thé, de très bonnes actrices, et une réalisation soignée et fascinante, l’œuvre est captivante, malgré son rythme lent, et est particulièrement revigorante.

Touchant et immersif.

SYNOPSIS

Dans une maison traditionnelle à Yokohama, Noriko et sa cousine Michiko s’initient à la cérémonie du thé. D’abord concentrée sur sa carrière dans l’édition, Noriko se laisse finalement séduire par les gestes ancestraux de Madame Takeda, son exigeante professeure. Au fil du temps, elle découvre la saveur de l’instant présent, prend conscience du rythme des saisons et change peu à peu son regard sur l’existence. Michiko, elle, décide de suivre un tout autre chemin.

BANDE ANNONCE


FICHE TECHNIQUE

- Durée du film : 1 h 42
- Titre original : Nichinichi Kore Kôjitsu
- Date de sortie : 26/08/2020
- Réalisateur : Tatsushi Omori
- Scénariste : Tatsushi Omori d’après l’œuvre de Noriko Morishita
- Interprètes : Haru Kuroki, Mikako Tabe, Kiki Kirin, Mayu Harada, Saya Kawamura, Megumi Takizawa, Mayu Tsuruta, Mizuki Yamashita
- Photographie : Kenji Maki
- Montage : Ryô Hayano
- Musique : Hiroko Sebu
- Costumes : Masae Miyamoto
- Décors : Mitsuo Harada, Genki Horime
- Producteur : Yoake Pictures
- Distributeur : Art House

LIENS

- SITE OFFICIEL
- ALLOCINÉ
- IMDB

PORTFOLIO

Dans un jardin qu'on dirait éternel



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