X-Men Dark Phoenix : La critique

19 ans, 12 films, voici venu le temps du bilan final du X-Universe de la Fox. 12 films sans compter Les nouveaux Mutants dont on aimerait bien être totalement sûr du destin. Même si Blade avait montré le bout de ses canines au box-office, c’est en 2000, avec le tout premier X-Men, que les studios se sont rendus compte du potentiel de Marvel après l’hégémonie au cinéma de DC avec Superman puis Batman.

19 ans après, à la suite de l’absorption de la Fox par Disney, c’est donc le dernier X-Men qui arrive sur nos écrans. Et c’est une franchise un peu fatiguée qui se termine. D’abord victime d’un précédent film, Apocalypse, vécu comme une déception par beaucoup, le vaisseau amiral est achevé par les deux Deadpool qui ont bien mieux marché au box-office alors que le studio ne croyait pas franchement dans le potentiel du premier. Et ce n’est pas les sept mois de retard dans sa sortie, ses bandes-annonces qui semblent en montrer beaucoup et ses reshoots intensifs qui ont rassuré les fans...

Et pourtant, à l’arrivée, le film est plutôt de bonne facture. Et d’abord grâce à son scénario. Ecrit par son réalisateur, Simon Kinberg, formulé comme une rédemption par rapport à celui d’X-Men L’affrontement final déjà écrit par Kinberg, l’histoire de Dark Phoenix est tranchante et va droit au but. Pas d’histoires bis inutiles, pas de moments comiques qui détournent du but, le film raconte une tragédie qui va entraîner ses personnages irrémédiablement vers leur destinée. Et par là même, en dehors de tous ses moments d’actions trépidantes, c’est un film qui permet au spectateur d’être au plus près des émotions des personnages.

Si Sophie Turner (Jean Grey) était totalement transparente dans Apocalypse, c’est n’est plus du tout le cas ici. On peut dire qu’elle porte le film sur ses épaules. Très intéressante est l’inversion psychologique entre Magneto et Xavier. James McAvoy et Michael Fassbender montrent une facette assez différente de leur personnage. Ce n’est pas divulgacher de dire que Jennifer Lawrence a un rôle mineur en temps de présence, c’est révélé dans la bande-annonce, mais l’actrice termine sa participation d’une façon marquante. Quant à Jessica Chastain, elle illumine ses scènes d’une présence éthérée.

Un scénariste qui se met à la réalisation, on en a vu d’autres et, le moins qu’on puisse dire, ce que ce n’est pas toujours concluant. J’ai été en fait assez convaincu par la mise en scène de Kinberg. Ample et toujours lisible, elle est juste parfaite pour le propos du film. Coté effets spéciaux, c’est du tout bon, particulièrement pour le final, ce qui correspond aux fameux reshoots. Et le cadeaux bonux, c’est Hans Zimmer qui nous offre un superbe score musical.

Reste ce qui sera sûrement une fin de non-recevoir pour les fans des Comics, car s’il respecte bien le fond tragique de l’histoire originale, le film est tout de même très éloigné de sa contrepartie BD. Pour se conformer au récit d’origine, il aurait fallu d’autres films pour introduire Lilandra et les Shi’ars, réintroduire le Hellfire Club et commencer à saper le contrôle des pouvoirs de Jean Grey par Le Cerveau. Rien de tout ça ici, même si le personnage joué par Jessica Chastain a un lien avec la BD, mais qui ne sera accessible qu’aux spécialistes. Si on est honnête, Avengers Infinity War n’est pas non plus l’adaptation littérale d’Infinity Gauntlet, mais dans l’ensemble, le film rassemble un nombre d’événements d’ampleur égale tout en respectant les fondements des personnages. Ce n’est malheureusement pas le cas de ce dernier X-Men de l’ère Marvel de la Fox.

Dans cet ultime volet, les X-MEN affrontent leur ennemi le plus puissant, Jean Grey, l’une des leurs. Au cours d’une mission de sauvetage dans l’espace, Jean Grey frôle la mort, frappée par une mystérieuse force cosmique. De retour sur Terre, cette force la rend non seulement infiniment plus puissante, mais aussi beaucoup plus instable. En lutte contre elle-même, Jean Grey déchaîne ses pouvoirs, incapable de les comprendre ou de les maîtriser. Devenue incontrôlable et dangereuse pour ses proches, elle défait peu à peu les liens qui unissent les X-Men.

 Durée du film : 1 h 54
 Titre original : Dark Phoenix
 Date de sortie : 5/06/2019
 Réalisateur : Simon Kinberg
 Scénariste : Simon Kinberg
 Interprètes : Sophie Turner, James McAvoy, Michael Fassbender, Jennifer Lawrence, Nicholas Hoult, Tye Sheridan, Alexandra Shipp, Jessica Chastain, Evan Peters, Scott Shepherd, Kodi Smit-McPhee, Ato Essandoh, Brian d’Arcy James et Halston Sage
 Photographie : Mauro Fiore
 Montage : Lee Smith
 Musique : Hans Zimmer
 Costumes : Daniel Orlandi
 Décors : Elizabeth Wilcox et Claude Paré
 Producteur : Simon Kinberg, Hutch Parker, Lauren Shuler Donner et Todd Hallowell pour Twentieth Century Fox Film Corporation, Bad Hat Harry Productions, Donners’ Company et Kinberg Genre
 Distributeur : Twentieth Century Fox France

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