Doctor Who : Review 11.08 The Witchfinders
Un épisode historique qui commence bien…
Je dois l’avouer, quand j’ai appris le titre, Les chasseur.ses de sorcières, je m’attendais à ce que l’action se déroule à Salem aux Etats-Unis... Quelle ne fut pas ma surprise de me retrouver dans le nord de l’Angleterre au temps du roi Jacques Ier (Alan Cumming). Je n’étais apparemment pas la seule à être surprise puisque Graham s’attendait lui aussi à toute autre chose, le couronnement de la Reine Elizabeth II et la team T.A.R.D.I.S se retrouve donc face à un spectacle atroce : un procès de sorcière.
En effet, la grand-mère de la jeune Willa (Tilly Steele) est attachée à une grosse branche de bois et s’apprête à être noyée, car selon la loi : si elle flotte c’est une sorcière alors il faut la pendre et si elle se noie c’est qu’elle est innocente (quelle belle époque d’ouverture d’esprit !). Malgré l’avertissement de la Doctoresse : « Ne pas interférer avec les événements du passé ! », cette dernière se laisse persuader par sa « mif’ » et plonge dans le lac pour sauver la grand-mère de Willa, en vain. La bien nommée Becka Savage (incarnée par Siobhan Finneran qu’on adore détester notamment pour son rôle dans Downton Abbey) ne trouve rien de mieux à déclarer : « Ah bah c’est dommage ! Maintenant on ne sait pas si elle était une sorcière ou non ! ». Bonne ambiance, donc !
Cet épisode avait énormément de potentiel et j’ai beaucoup aimé le début. Les guest-stars sont excellentes, l’interprétation du personnage de Jacques Ier est très intéressante et assez comique. Alan Cumming joue un Jacques Ier complètement fou qui s’appuie sur son passé tragique pour justifier les atrocités qu’il commet (ou plutôt fait commettre, car un roi ne se salit pas les mains).
Toute la force de cet épisode repose dans le passage où Jacques Ier accuse la Docteure d’être une sorcière. Et là, pour la première fois depuis le début de cette saison, elle n’est pas heureuse d’être une femme parce qu’elle est victime de discrimination. À ce moment précis, elle se rend compte qu’être une femme à cette époque, c’est être inférieure à un homme, c’est être accusée d’être une « sorcière » juste parce qu’elle a fait preuve de logique. Sans prononcer une seule fois le mot « féministe », The Witchfinders est un soutien à toutes ces femmes qui, elles aussi, sont stigmatisées pour la stupide raison qu’elles sont nées sans chromosome Y.
… mais un peu décevant par rapport aux autres
Vu mes éloges, on pourrait penser que cet épisode a fait un sans-faute, mais la fin de l’épisode est plutôt ratée ou, en tout cas, expédiée à la va-vite.
Sans surprises, Becka Savage, était la méchante « sorcière » de ce village. Elle condamnait des innocentes dans le but de détourner l’attention des villageois sur son état. En voulant couper un vieil arbre qui la dérangeait (un brin d’écologie ?), en fait un artefact millénaire, une prison abritant une tribu d’aliens belliqueux (les Morax), Becka a été infestée par l’un d’eux. Ces aliens entendant prendre possession des corps humains et conquérir le monde.
L’idée n’était en soit pas mauvaise, mais au final je m’attendais à un long discours du type « faites l’amour pas la guerre », un discours typique qu’on entend dans Doctor Who. On savait d’ailleurs que Jodie Whittaker en était capable puisqu’elle l’a déjà fait dans les épisodes précédents. Mais là elle agite son tournevis sonique comme une baguette magique et le tour et joué : les aliens rentrent tous dans la prison et on en parle plus.
Malgré cette fin tombant un peu comme un cheveu sur la soupe, l’épisode reste néanmoins très sympathique. Il n’est pas au niveau de Rosa ou Demons of the Punjab mais arriverait troisième dans le classement d’épisodes de la saison 11. J’en retiendrais surtout le discours féministe (qu’il faut suivre).
EPISODE
Episode : 11.08
Titres : The Witchfinders
Date de première diffusion : 25/11/2018 (BBC)
Réalisateur : Sallie Aprahamian
Scénariste : Joy Wilkinson
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