Luke Cage : Review de la saison 2

Date : 28 / 06 / 2018 à 13h45
Sources :

Unification


Mis en ligne le 22 juin 2018 par Netflix, Luke Cage – a.k.a Power Man – arrive sur les petits écrans de manière plus discrète qu’à l’accoutumé. Outre le contexte d’une offre télévisuelle de plus en plus chargée, cette discrétion est peut-être la conséquence d’une certaine lassitude vis-à-vis d’une franchise Defenders au bilan mitigé.

Cette seconde saison de Luke Cage fait donc face au défi de redonner un second souffle à la franchise Defenders et surtout de corriger les maladresses ayant grevé la qualité de la première saison.

A titre de rappel, outre le déficit d’image du comics Luke Cage auprès du grand public, la première saison souffrait principalement d’une ambiance " ghetto " Harlem un peu clichée, voire artificielle, et d’une intrigue qui perdait son souffle dans sa seconde partie.
Dès les premières minutes, le show entend démontrer que des leçons ont été tirées des errements du passé. Ainsi, portée par une soundtrack magnifique, la première moitié de la saison témoigne des efforts des showrunners pour offrir un show d’une très grande qualité.

Afin de dynamiser l’intrigue, l’écriture se débarrasse des tergiversations, des longues digressions qui conféraient une nonchalance ennuyeuse à la première saison.

Ici, l’intrigue plus incisive gagne en clarté parce qu’elle vise la simplicité en retraitant des thèmes classiques, mais finalement rattachés à Harlem : la famille, la loyauté, la solidarité, la musique.

Toujours dans un souci d’efficacité, les intentions et les objectifs des personnages sont clarifiés, moins alambiqués. Pour ce faire, ces intentions sont toujours exprimées et énoncées de manière claires et explicites. Plus intéressant, le message sur la place de la communauté noire américaine prend de la pertinence, tout comme le discours sur l’attachement d’un héros à ladite communauté. A noter que Black Lightning est passé par là.

Profitant du contexte post-Defenders, l’entourage de Luke Cage s’étoffe avec des personnages qui enrichissent véritablement le show.

D’une part, ils sont presque tous des rouages nécessaires pour le bon fonctionnement de l’intrigue et de l’atmosphère. D’autre part, l’écriture des personnages donne la savoureuse impression d’un vrai comics de Power Man, combien même ceux-ci ne partagent avec leur alter-égo en papier que le nom.

Luke Cage lui-même, incarné par un Mike Colter enfin à son aise, se débarrasse de l’attitude blasée, morose qui l’habitait, pour assumer et embrasser le costume de Power man.

Par ailleurs, pour pleinement convaincre en tant que série super-héroïque, Luke Cage se devait d’avoir des adversaires à sa mesure. Ici, les showrunners vont plus loin puisque la série puise sa force et toutes ses qualités de l’écriture des " bad guys ".

De ce côté, Mustapha Shakir livre une prestation de très haute volée en tant que Bushmaster. Clairement, il incarne le charisme, l’étincelle, la puissance, voire le meilleur de la série. Le jeu envoutant de Shakir offre un contrepoint parfait au excès du personnage, si décrié, de Mariah Stokes Dillard. Mention spéciale à la performance cabotin mais hypnotique de l’actrice Alfre Woodard qui livre une Mariah Stokes maternelle et psychotique. Bref, une véritable " mamie zinzin " sociopathe.

Finalement, tout allait bien jusqu’à l’entame de la deuxième moitié de saison qui s’apparente à une déliquescence à l’état pur.

En substance, les personnages, Luke Cage en premier, retrouvent les travers de la première saison et perdent l’épaisseur, surtout le sens de la punchline, qui les caractérisait quelques heures auparavant.

Pire, des scènes, voire des épisodes entiers, donnent l’impression d’être complètement accessoires. En conséquence, l’intrigue se noie dans des digressions inutiles grevant son efficacité. Plus ennuyeux, les meilleures pistes magnifiquement préparées sont oubliées, délaissées au profit d’une fin alambiquée, caricaturale et prenant le contrepied de toute la direction prise dans la première partie.

Jusqu’à la fin de la série, il est un crève-cœur de voir disparaître à l’écran – littéralement – le meilleur des 8 premiers épisodes. C’est comme si les showrunners ne savaient pas quoi faire de toute la richesse de leur création, passée la 8ème heure. La saison de Luke Cage est peut-être trop longue.

Désormais, la nécessité de raccourcir les saisons de chaque série issue de la franchise Defenders est devenue criante. Ce point, mainte fois soulevé par la presse et les spectateurs, est devenue le principal défaut des séries de la franchise Defenders.

Il est presque incompréhensible, insoutenable de voir une si belle entame ainsi gâchée pour une raison principale : Luke Cage devait durer 13 épisodes.

En définitive, le show présente des qualités qui sont le fruit d’un énorme travail fourni par des personnes très talentueuses. En ce sens, Luke Cage mérite tout de même sa chance même si l’amertume et la déception risque de prendre le pas sur les réelles qualités du show.

SYNOPSIS

Transformé en colosse surpuissant à la peau impénétrable après avoir été le cobaye d’une expérience sabotée, Luke Cage s’enfuit et tente de recommencer à zéro dans le Harlem d’aujourd’hui, à New York. Bientôt tiré de l’ombre, il va devoir se battre pour le cœur de sa ville dans un combat qui l’oblige à affronter un passé qu’il espérait avoir enterré.

EPISODES

- Episodes : 13
- Titre : Luke Cage
- Date de première diffusion : 22 juin 2018 (Netflix)
- Réalisateurs : Lucy Liu, Steph Green, Marc Jobst, Salli Richardson-Whitfield, Kasi Lemmons, Milicent Shelton, Rashaad Ernesto Green, Neema Barnette, Clark Johnson, Andy Goddard, Stephen Surjik, Evarado Gout, Alex Garcia Lopez
- Scénaristes : Cheo Hodari Coker, Akela Cooper, Matt Owens, Matthew Lopes, Ian Stokes, Aïda Mashaka Croal, Nicole Mirante Matthews, Nathan Louis Jackson, Cheo Hodari Coker
- Interprètes : Mike Colter, Simone Missick, THeo Rossi, Gabrielle Dennis, Mustafa Shakir, Jessica Henwick, Finn Jones, Stephen Rider, Alfre Woodard

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PORTFOLIO

Luke Cage Saison 2



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