Jessica Jones : Review de la Saison 2

Date : 13 / 03 / 2018 à 14h00
Sources :

Unification


Le 8 mars, journée de la femme, la plateforme Netflix a symboliquement mis en ligne la seconde saison de Jessica Jones. Née de l’écurie Marvel, sous la plume de Brian Michael Bendis et Michael Gaydos, Jessica Jones évoque le quotidien d’une ancienne super-héroïne partie à la retraite suite aux conséquences de sa rencontre avec son némésis Kilgrave, l’homme-pourpre.

Sortie en 2015, la première saison de Jessica Jones a su capturer, au moyen d’une écriture acerbe et adulte, l’essence du personnage. Fort d’une intrigue aboutie, la force de cette première saison reposait surtout sur la dynamique générée par les interactions et l’affrontement entre Jessica Jones (Krysten Ritter) et Kilgrave (David Tennant). Obsessionnel, sociopathe et séducteur, le némésis de Jessica est surement à la hauteur du Joker de Batman. Si l’on s’en tient au principe hitchcockien selon lequel " plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film ", Kilgrave faisait sortir du lot la série Jessica Jones. En ce sens, la seconde saison est très marquée par l’absence d’un adversaire à la hauteur de l’Homme pourpre. Néanmoins, l’absence d’un antagoniste fort semble être une décision assumée puisque la seconde saison porte son attention sur l’essentiel : Jessica Jones.

Sortant à peine de l’affrontement contre Kilgrave et de ses mésaventures avec les Defenders, dont elle est la seule femme, Jessica n’a clairement pas pris le temps d’avancer et régler ses traumatismes, ni soigner ses relations sociales. En quelque sorte, le personnage n’a pas évolué d’un iota en 2 ans. Et cette seconde saison a l’ambition d’y remédier. Et force est de constater qu’elle réussit le tour de force d’offrir une évolution notable, naturelle et satisfaisante à chaque personnage à la fin de la saison.

Cette nouvelle saison souffre toutefois d’une intrigue poussive, alourdie par des longueurs, surtout dans les premiers épisodes, et des raccourcis maladroits. A noter que l’équipe créative prend des risques narratifs en s’éloignant encore plus de l’alter-égo en papier de Jessica Jones. Heureusement, la faiblesse de l’intrigue est largement compensée par la puissance des personnages et les thématiques abordées tout au long des épisodes.

Si les thématiques de la première saison tournaient autour du pouvoir et des rapports de domination, cette seconde saison adopte un propos nuancé et quasi-militant sur la promotion de la diversité en général, et la " force féminine " en particulier. Dans cette approche militante, la production a pris le parti d’engager que des femmes pour la réalisation des 13 épisodes composant la série. D’ailleurs, l’intrigue est parsemée de ces " micro-agressions ", préjugés et jugements dont sont victimes les femmes. Parfois " clichesques ", ces moments s’inscrivent dans une volonté de dénonciation de pratiques qui n’ont plus leur place dans l’industrie de l’Entertainment et la société actuelle.

De plus, cette saison brille par la grande qualité des protagonistes, essentiellement féminins, incarnés avec conviction par un talentueux casting. Avec son jeu tout en nuance, Krysten Ritter offre à voir le personnage le plus émotionnel, le plus humain et donc le plus intéressant de l’univers Marvel, tout genre confondu. En effet, avant d’être un show super-héroïque, la série peint le portrait d’une femme ayant survécu à des abus et des multiples sévices d’un sociopathe, avec tous les traumatismes et les conséquences relationnelles que cela implique.

Si tous les personnages secondaires ont un rôle plus étoffé qu’avant, celui qui captive le plus est Jeri Hogarth campée par l’inoubliable " Trinity " Carrie Ann Moss. A travers Hogarth, l’actrice bénéficie d’un traitement en aparté qui enrichit la pertinence du propos de la série sur les faiblesses humaines.

Cette saison de Jessica Jones apporte également un éclairage atypique et peu ordinaire sur la condition des " super ", notamment via une réflexion décalée sur " les grands pouvoirs ". Si à l’évidence, " des grands pouvoirs impliquent des grandes responsabilités ", ils impliquent également de grands tourments.

Pour Jessica Jones, les grands pouvoirs impliquent surtout une grande solitude. Par nature hors du commun avec ses pouvoirs, elle souffre de la méfiance, de la jalousie et de la manipulation des autres. La véritable quête de Jessica Jones consiste alors clairement à combler un grand vide relationnel malgré sa propension à saborder toutes ses interactions sociales. Et le vrai pouvoir du personnage est sa capacité à se relever de tous ses traumatismes et ses blessures pour faire face, avec une détermination sans faille, à tous les problèmes ingérables impactant son entourage.

A travers Jessica Jones réside l’idée que les " supers " ont aussi besoin d’être sauvés d’eux-mêmes, de leur solitude et du poids des responsabilités qui pèsent sur leurs puissantes mais trop humaines épaules.

Finalement, en tant que show super-héroïque, cette nouvelle saison de Jessica Jones n’est pas à la hauteur des attentes puisqu’elle se repose sur ses lauriers. Et pourtant, avec son militantisme féminin, sa promotion de la diversité et sa réflexion atypique sur la condition de " Super-héros ", cette seconde saison mérite autant d’attention que la première.

EPISODES

-  Nombre d’Episodes : 13

- Titres : AKA Racontez-moi tout (AKA Start at the Beginning) - AKA L’Accident monstrueux (AKA Freak Accident) - AKA La Survivante (AKA Sole Survivor) - AKA Je plains ceux sur son chemin (AKA God Help the Hobo) - AKA La Pieuvre (AKA The Octopus) - AKA Face à face (AKA Facetime) - AKA Donne-moi ta folie (AKA I Want Your Cray Cray) - AKA Des bulles de joie (AKA Ain’t We Got Fun) - AKA La Bête dans la baignoire (AKA Shark in the Bathtub, Monster in the Bed) - AKA La Côte de porc (AKA Pork Chop) - AKA Trois morts à son actif (AKA Three Lives and Counting) - AKA Priez pour ma Patsy (AKA Pray For Patsy) - AKA Le Parc d’attractions (AKA Playland)

- Date de première diffusion : 08/03/2018 (Netflix)

- Réalisateurs : Anna Foerster (ép 1) – Minkie Spiro (ép 2) – Mairzee Almas (ép 3) – Deborah Chow (ép 4) – Milicent Shelton (ép 5) – Jet Wilkinson (ép 6) – Jennifer Getzinger (ép 7) – Zetna Fuentes (ép 8) – Rosemary Rodriguez (ép 9) – Neasa Hardiman (ép 10) – Jennifer Lynch (ép 11) – Liz Friedlander (ép 12) – Uta Briesewitz (ép 13)

- Scénaristes : Melissa Rosenberg (ép 1, ép 13) – Aïda Mashaka Croal (ép 2) – Lisa Randolph (ép 3) – Jack Kenny (ép 4) – Jamie King (ép 5) – Raelle Tucker (ép 6) – Hilly Hicks Jr. (ép 7) – Gabe Fonseca (ép 8) – Jenny Klein (ép 9) – Aïda Mashaka Croal (ép 10) – Jack Kenny & Lisa Randolph (ép 11) – Raelle Tucker & Hilly Hicks Jr. (ép 12)

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