[Théâtre] Les inséparables : La critique
Les inséparables est une très bonne pièce de théâtre présentant la vie d’un appartement à travers ses deux propriétaires liés par une magnifique histoire d’amour défiant le temps.
En effet, un artiste peintre célèbre hérite d’un magnifique loft d’artiste. Sa donatrice, peintre inconnue, lui lègue tous ses biens. Mais la fouille des affaires laissées par la dame va mettre à jour la vie de l’appartement à travers l’histoire d’amour entre son ancienne propriétaire et son généreux mécène.
Le récit se passe à plusieurs périodes temporelles, enchaînant magnifiquement les passages entre les scènes. La mise en scène de Ladislas Chollat est brillante et ne laisse aucun temps mort. Il orchestre très bien le déplacement des acteurs, et joue sur leur changement de tenues pour montrer le temps qui passe. De plus, il s’appuie sur un somptueux décor, un loft avec mezzanine présentant un salon, un balcon, une chambre à coucher, une entrée et une salle de bain.
Ce dernier est monté sur une énorme scène pivotante permettant de faire tourner l’appartement pour y découvrir des scènes jouées sous un autre angle. Ce déplacement permet aussi d’enchaîner les changements d’acteurs selon la période et de faire parfois digérer les émotions mises à fleur de peau par le texte touchant et émouvant de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie.
Les projections en arrière-scène de Nathalie Cabrol donnent l’illusion du temps qui passe, alors que l’on découvre, à travers les grandes vitres de l’appartement, une vue sur les toits de Paris changeant au fil du temps.
Les acteurs sont vraiment excellents et font passer un très bon moment au spectateur entre passages amusants et séquences pleines d’émotions. Il faut saluer la double prestation de Didier Bourdon tout en sobriété, qui donne une belle épaisseur aux deux personnages très différents qu’il incarne. Ce dernier montre avec talent qu’un changement de registre n’émousse pas sa capacité à faire passer un très bon moment aux spectateurs.
Pierre-Yves Bon est très intéressant en fils de l’artiste et Thierry Frémont truculent en agent, fidèle ami. Valérie Karsenti est formidable et éclatante en ancienne propriétaire de l’appartement et Elise Diamant très fraîche en fille du mécène de cette dernière.
Les inséparables est une excellente pièce de théâtre amusante et touchante, surfant sur les vagues du temps pour conter une poignante histoire d’amour. C’est aussi une étude intéressante de la psychologie des personnages et une étude du milieu de l’art aux grands accents de vérité. Il serait dommage de passer à côté d’une œuvre aussi délicate, aux textes fort bien écrits, à la mise en scène brillante et à l’interprétation impeccable. Avec un Didier Bourdon au sommet de sa forme et un décor grandiose, l’histoire de cet appartement et de ses occupants est captivante de bout en bout.
Émouvant et passionnant.
INFORMATION
La pièce de théâtre se joue du mercredi au samedi à 21h, les Samedis à 16h30 et les dimanche à 16h au Théatre Hébertot (78bis Boulevard des Batignolles, 75017 Paris).
SYNOPSIS
Didier Bourdon et Valérie Karsenti réunis par Ladislas Chollat dans une comédie où passé et présent se répondent dans un jeu de miroirs, à 50 ans d’écart.
Gabriel Orsini est un peintre renommé en pleine crise existentielle. Dans sa vie, tout fout le camp : faute d’inspiration, il ne peint plus depuis des lustres, malgré le soutien sans faille de Maxime, son fidèle galeriste. Il ne supporte plus sa compagne Célia, qu’il juge trop attentive. Il en veut aussi terriblement à Abel, son fils unique né d’un premier mariage désastreux, d’être devenu trader à New-York… suivant ainsi la voie de Samuel Orsini, le grand-père banquier de Gabriel. Né de père inconnu, et orphelin de mère, Gabriel a été élevé par Samuel, un grand-père austère et implacable, à qui il a toujours voué une haine sans limite.
Or, à la veille de ses 50 ans, qu’il s’apprête à ne surtout pas fêter, Gabriel reçoit un cadeau inattendu de la part d’une mystérieuse inconnue : un magnifique duplex entre Montparnasse et Saint-Germain des Prés.
Comme il passe la porte de cet atelier d’artiste hors du commun, Gabriel, accompagné de son galeriste Maxime et de son fils Abel, est aussitôt ébloui par la lumière. Mais ce qu’il ignore encore, c’est que cette lumière vient de son passé et qu’il s’apprête à remonter le temps…
DISTRIBUTION
- Adaptation et mise en scène : Ladislas Chollat
- Avec : Didier Bourdon, Valérie Karsenti, Thierry Frémont, Pierre-Yves Bon, Elise Diamant
- Texte : Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie
- Assistant mise en scène : Eric Supply
- Scénographie : Emmanuelle Roy
- Vidéo : Nathalie Cabrol
- Musique : Frédéric Norel
- Lumières : Alban Sauvé
- Costumes : Jean-Daniel Vuillermoz
- Durée : 1h30
- Public : tout public
TARIFS
- Carré Or : 65 euros
- Catégorie 1 : 58 euros
- Catégorie 2 : 48 euros
- Catégorie 3 : 23 euros
- Catégorie 4 : 15 euros
GALERIE PHOTOS
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