Holly Weed : Interview d’Arthur Benzaquen en compagnie du réalisateur Laurent De Vismes

Date : 20 / 12 / 2017 à 09h30
Sources :

Unification


Unification s’est rendu sur le tournage de la nouvelle série OCS Signature, Holly Weed, en avril dernier. À l’occasion du déjeuner, nous avons pu nous entretenir avec Arthur Benzaquen producteur mais aussi acteur dans la série (il incarne le maire) et Laurent de Vismes, réalisateur.

Pouvez-vous nous dire quelques mots du tournage ?

A. B. : les journées de tournage sont étendues, nous nous levons à 5h du matin. Le tournage a débuté le 6 mars. Il dure six semaines à raison de deux épisodes de 26 minutes par semaine. Nous avons la chance d’avoir réuni un super casting et ça bosse bien

Comment avez-vous constitué le casting ?

A. B. : pour cette série, ça ne paye pas, mais artistiquement, il y a un truc. Par exemple, Manu Payet vient au tarif syndical. On a appelé tout le monde et on a des bons textes. Ce que permet OCS, c’est d’avoir un ton totalement débridé. On a une vraie liberté de création. Ça ressemble à quelque chose de sincère. J’espère que ça se ressent à la lecture.

L. V. : à la genèse, il y avait un projet de long-métrage adapté en web série. Ensuite, le projet a été confié à Arthur qui l’a développé et à Lionel Dutemple. Il y a eu plusieurs versions. L’envie de faire une série est venue : camper des personnages très caractérisés dont on a plaisir à les voir évoluer ensemble.

A. B. : Laurent avait bossé aux guignols avec Lionel et Benjamin. Ils avaient ce projet. On s’est tout de suite bien entendu, j’ai adoré le pitch. On est allé voir OCS, c’était OK. On est très complémentaire.
J’ai fait de la prod, car j’adore travailler avec des talents. Je m’enrichis énormément en voyant Laurent travailler. Chacun bosse très différemment et on est tous un peu complémentaire. On travaille en équipe, tout le monde y met son supplément d’âme. Il y a une forme d’œuvre collective. On s’éclate

L. V. : Je viens plus de l’image. Il y a une forme de vision des personnages qui correspond aussi à des univers que j’aime bien comme les comédies des frères Cohen qui m’ont pas mal inspirées : des personnages très caractérisées, des focales particulières, des arrières plans qui jouent souvent dans la comédie. Ça se retrouve dans cette série : ce sont des personnages encrés dans la réalité, mais ils sont complètement barrés et c’est assumé. C’est jouissif à filmer autant qu’à jouer.

Vous êtes sur le plateau en permanence , profitez-vous pour changer des choses dans les scènes, dans les dialogues ?

A. B. : ça nous arrive. C’est un rythme très particulier, la série. Ce ne sont pas du tout des temps longs, ce sont des temps très courts. On a écrit en trois-quatre mois douze épisodes de 26 minutes, c’est 4-5 longs-métrages. Donc, il peut y avoir des incohérences même si on re-peaufine, on relève parfois des erreurs. Puis aussi, quand on est avec les comédiens, il y a des mots qui tombent mieux, on trouve des comiques de répétitions parce que l’on aura fait quelque chose en impro que l’on a envie de garder. On le fait collectivement.

L. V. : on s’accroche à l’intrigue. C’est toujours une plus-value. On va dans les sens de ce qui est en train de se créer . C’est positif

Est ce que c’était prévu dès le départ que vous soyez producteur et comédien ?

A. B. : non. On était un peu poli au départ. Je jouais pour voir si c’était possible : pour prouver que même quelque chose d’intolérable, on peut le formuler. Le maire du village est quand même très particulier : les questions morales durent montre en main quatre secondes dans sa tête, pas plus. Tous les rôles sont un cadeau, il y a vraiment une partition sur tous. Des dialogues peuvent se jouer de cinquante manières différentes, j’aime bien être là pour voir que ça aille dans le sens voulu. La meilleure manière, c’était que je sois là et quitte à être là, j’ai joué le maire. Franchement, je ne me serais pas casté en temps normal.

L. V. :au fil des lectures, de l’avancement du scénario, c’est le comédien qui a pris le pas. Une envie de participer s’est imposée.

D’où vient l’idée de la série : une cargaison de drogue qui s’échoue sur une île ?

L. V. : au début, c’est vraiment un fait divers. Je crois que c’était en 2004, il y a une tonne de coke qui s’est échouée sur des plages landaises. Et certain se sont dit qu’ils allaient revendre une partie à des caïds grenoblois, mais ça a mal tourné.

A. B. : dans la série aussi ça se termine assez vite, car dans ces cas-là ça se termine assez vite entre le propriétaire de la came qui cherche la came, car ça fait beaucoup d’argent et la police, les stups et le fait de ne pas savoir comment ça s’écoule. Généralement ça se termine vite quand on n’y connaît rien.
La particularité, c’est d’avoir une communauté qui participe avec cette idée de sauver une île bien que pour beaucoup, ce soit un prétexte, les travers de chacun sortent alors.

Quel est le budget de la série ?

A. B. : petit. C’est très largement compensé par la liberté de création. Car plus il y a de budget plus il faut le justifier moins il faut choquer. Il faut des annonceurs en face.
Avec un petit budget, il faut être inventif. Laurent a fait un découpage : faire en sorte qu’il y ait un gros rythme, qu’il y ait ce cadre et cette lumière chiader, mais en fait depuis le départ penser de manière intelligente que l’on puisse éclairer rapidement, se mettre en place rapidement.
Des fois, c’est la première prise qui est sélectionnée : ce qui montre que parfois dans l’instinct il y a quelque chose d’irremplaçable. Ce genre de série ce n’est que de l’instinct qui est un peu une fulgurance de l’intelligence. Il n’empêche pas que l’on peut se tromper, mais dans la globalité il y a quelque chose de très libre sur les séries OCS. Il n’empêche pas que l’on peut se tromper, mais dans la globalité il y a quelque chose de très libre sur les séries OCS.

Où est-ce tourné ?

L. V. : tout est tourné dans le Vexin, à Wy-dit-joli-village.
La première idée était de tourner dans un bled sur une île. Puis avec quelques trucages, on peut faire autrement. Ça fait parti du plaisir de création : j’ai créé une île qui n’existait pas et un village, c’est très plaisant

A. B. : Laurent est doué en trucage. Il a pris les photos de la mairie, il a mis la mer en fond. Dès que c’est un peu vallonné, ça donne un point de vue. À la fin, on s’est rendu-compte qu’il y avait une vingtaine de plans comme cela dans toute la série. Donc truquer ces plans, c’est peut-être moins cher que de partir avec l’intégralité de l’équipe sur l’île d’Oléron et de loger tout le monde. Ça force à la création.

Combien y-a-t-il de personnes dans l’équipe ?

A : on est en équipe réduite, une trentaine. On a beaucoup de comédiens qui ne sont pas payés des mille et des cent. Donc on organise un minimum de régie. On ne les fait pas venir en train, il faut des voitures, des chauffeurs, organiser des navettes.
Il doit y avoir une dizaine de rôles principaux et autant de rôles secondaires. Tout le monde a répondu présent avec le mêle enthousiasme

Pouvez-vous nous présenter le maire joué par Arthur ?

L. V. : il a un côté usurpateur parce que sa femme était maire et elle est morte et il s’est retrouvé en situation de lui succéder. Il va être dépassé, mais essaie de garder le contrôle, de se contenir. Il n’est pas forcement aidé par les personnages qui l’entoure. Il est prêt à tout pour ramener de la vie sur l’île.

A. B. : il est confronté à ses propres échecs : l’île va déposer le bilan. Au moment où commence la série, on sent que l’île est au bord du dépôt de bilan : plus de jeunes, plus de commerce, le bac qui ne vient presque plus…

L.V. : tous sont viscéralement attaché à leur île, c’est le dernier noyau dur. Ils ne partiront jamais. On va s’apercevoir que le maire confronté à tout cela, c’est effectivement une poubelle. C’est un personnage qui développe très peu d’empathie, mais qui est très intéressant pour emmener une intrigue et développé d’autres perso qui les entoure

A. B. : on se permet qu’il ne soit pas rachetable. Il arrive à berner son entourage, à faire culpabiliser les personnes qui ne sont pas d’accord avec lui.





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