La bouse : La rencontre avec le producteur et les acteurs
À l’occasion du tournage de la série télévisée OCS signature en 10 épisodes de 20 minutes, La bouse, OCS a invité Unification à assister à une journée de tournage près de Bruxelles, ce qui a permis la rencontre avec les différentes personnes travaillant sur la série, dont les réalisateurs et les acteurs.
Encore merci à OCS de cette invitation permettant de découvrir une comédie noire et grinçante se passant dans le milieu paysan. La série est très réussie et fait passer un fort bon moment de divertissement. Vous pouvez en trouver la critique ICI.
La journée de tournage s’est passée dans une ferme dans la campagne bruxelloise. Le temps n’était pas au beau, mais la plupart des scènes ont été tournées en intérieur. Les pauses dans leurs plannings m’ont permis de rencontrer divers intervenants : les acteurs Nicolas Martinez, Renaud Rutten, Chantal Pirotte, et Bérangère McNeese, le producteur François Dubois et les membres de la régie, dont vous pouvez trouver ci-dessous les propos.
INTERVIEW DE NICOLAS MARTINEZ
L’acteur Nicolas Martinez joue le rôle du frère aîné.
Est-ce casting a été fait au fur est à mesure ?
Oui, cela s’est fait petit à petit.
Aviez-vous de l’expérience sur un tournage avant cette série ?
J’ai fait le conservatoire de Montpellier puis l’école du théâtre national de Chaillot. J’ai joué au théâtre Ca n’arrive pas qu’aux autres. J’ai arrêté la pièce pour le tournage et il y aura une reprise en juillet. C’est mon premier gros rôle sur une série télévisé. Je suis plutôt ville et travaillais sur Montpellier, mais suis proche de la campagne. Maintenant, je vis depuis 15 ans à Paris.
Comment avez-vous appréhendé votre rôle ?
J’étais hyper content d’être choisi et quand j’ai vu les 200 pages du scénario, je me suis rendu compte de l’importance de mon rôle.
Mon personnage est la tête pensante de la fratrie. Il prend des décisions, ne demande pas l’avis des autres et pense toujours avoir raison, mais il se trompe à chaque fois. Il est ami avec un autre personnage qui ne lui donne que des trucs de merde. Quand il pense s’en sortir, cela devient pire…
C’est un personnage très dur en amour et il refuse d’être amoureux, mais sait au fond de lui qu’il l’est. Mais quand il l’accepte et qu’il essaye de draguer sa voisine, cela est compliqué et ne marche pas.
Le tournage se passe très bien, mais le rythme est intense et on doit enchaîner les scènes, donc on est tout le temps dedans. Du coup, je ne profite pas de Bruxelles.
Voulez-vous nous raconter des choses sur le tournage ?
Nous tournons avec des animaux, ce qui est rigolo, même si c’est parfois long, car il y a besoin du dresseur. Il s’est passé des choses très intimes avec le cheval qui a vraiment bien joué.
Pouvez-vous nous raconter des anecdotes imprévues ?
François a sauté sur une chèvre. Il y a aussi eu un coup de corne mal placé sur Bérangère, mais il y a eu plus de peur que de mal.
Qu’en est-il de votre moustache ?
Normalement, j’ai de la moustache, et dans la pièce de théâtre aussi. Et j’ai des cheveux, mais quand le tournage sera fini, je vais la tailler.
La bouse reste une comédie, mais noire. Elle n’est pas politiquement correcte. Avec les animaux, on va loin, mais ils ne sont pas maltraités, contrairement à nous les acteurs. De ne pas se restreindre, cela fait du bien !
Est-ce que la série se moque des campagnards ?
Non, je ne pense pas. Cela reste des gens. C’est des agriculteurs qui ne peuvent pas s’en sortir dans la série, mais cela nous touche. Ce ne sont pas des personnages ridicules, ils restent touchants, car ce sont des êtres humains. Ce sont les situations dans lesquelles ils se trouvent qui les rendent ridicules
En face de chez eux, il y a Bérangère qui est sérieuse. Nos personnages sont bêtes, ce n’est pas lié à leur condition de paysan. Bérangère fait du bio et nous non. On essaye d’intégrer un collectif avec lequel elle travaille dans un but précis.
Est-ce que vos aventures se terminent bien ?
Pas vraiment, pour personne, et cela donne envie de voir la deuxième saison. Il y a un rapport avec Sylvette qui est la sœur de monsieur Malais a qui on vend nos produits et est notre seul client même si il nous entube. De plus, la sœur est gendarme, n’est pas très jojo et elle est très amoureuse d’Éric, mon personnage.
Il y a 4 rôles principaux avec de sacrés personnages autour et des guests. On a par exemple mémé qui regarde des films porno, et Peter Broech qui vend plein de cochonneries aux frères.
INTERVIEW DE RENAUD RUTTEN
Mon personnage, Peter Broech négocie des produits illicites, et il vend de la merde aux frères et ces derniers le payent cher en conséquence.
Avant le tournage de la série, j’ai joué en Belgique, en France, au Luxembourg, à Liège, en Europe centrale. Je n’ai eu aucun souci pour rentrer dans le personnage, ni au sujet de l’accent à prendre, car le mien est bruxellois.
On s’entend bien. Cela va vite. Le tournage est très intensif. Tout s’enchaîne tout le temps. Ce n’est pas le rythme du cinéma. Ici, on fait une course. Je préfère faire cela qu’avoir un petit rôle. Je préfère cela que de voir l’équipe de football national Belge jouer. (l’interview a été faite juste avant la coupe d’Europe de Football 2016, nda).
INTERVIEW DE FRANÇOIS DUBOIS
François Dubois est le directeur de production de Be-Films (à Bruxelles).
La semaine dernière, nous tournions en extérieur. La bouse est une coproduction avec LovemyTV qui a trouvé le concept de la série. J’établis le budget pour réaliser les scènes. Mon rôle est de dire non s’il le faut et de trouver des solutions. BE Films fait de la co-production. Nous travaillons aussi avec Arte.
Charles Van Tieghem réalise une série cartoon, décalée et loufoque. Il y a un frère intelligent, mais il est timide et trop impressionné. Ce n’est pas leur vrai frère, mais le fils du facteur.
INTERVIEW DE BÉRANGÈRE MCNEESE
Comment êtes-vous arrivé sur le tournage ?
J’ai fait le casting de Juliette dans un court métrage que j’ai réalisé, Le sommeil des amazones. J’ai fait un essai avec un frère, puis avec les trois pour la série. J’avais notamment fait des petits rôles dans des séries et sur Arte.
C’est mon premier rôle principal et il m’a demandé beaucoup de préparation. J’ai travaillé un mois et demi avant la lecture pour les répétitions et j’ai beaucoup parlé avec Charles pour chercher le personnage.
Parfois, il filme les répétitions, car le tournage est rythmé et il faut aller vite. Pour anecdote, j’ai reçu un coup de corne d’une chèvre pendant la traite. Les animaux n’en font qu’à leur tête. Les scènes avec le cheval étaient très impressionnantes, car c’est une grosse bête. Il y a aussi eu un chien qui n’en a fait qu’à sa tête !
Il y a un vrai feeling entre les trois frères. Les acteurs ont appris à se connaître dans le cadre de leur projet à venir. Ce n’est pas pour tout de suite, mais nous avons l’espoir d’une suite à la série.
On se fie à la direction du réalisateur, et au reste des personnages. Stanislas nous rappelle avant chaque prise l’état d’esprit de nos personnages en fonction de la scène.
INTERVIEW DE CHANTAL PIROTTE
La mamie que je joue est complètement siphonnée et dit n’importe quoi, notamment des injures. Elle n’en a rien à faire de vivre, car elle a eu un enfant qui est mort. Elle a fait des films pornos dans les années 70 et les regarde.
Elle a un ton sec, est revêche, acariâtre, pas gentille. Seul le personnage de Pauline, interprété par Bérengère McNeese, trouve grâce à ses yeux, mais elle ne le lui montre pas. C’est un genre de Tatie Danielle.
Elle n’aide pas les frères à se battre pour faire tourner la ferme. Sa relation avec le jeune frère ne se passe pas très bien. Il a du mal à gérer la situation et à communiquer avec sa grand-mère d’une autre planète.
INTERVIEW DE LA RÉGIE
La régisseuse Sabrina a accepté de répondre à quelques questions.
Nous avons beaucoup d’acteurs français. Le tournage est sympa, il y a une bonne ambiance.
Au niveau de la technique, nous installons le matériel à l’extérieur de Bruxelles. Il faut donc gérer le temps de trajet. Nous avons peu d’argent, aussi la cantine est sous canopée. De plus, les décors ne se prêtent pas à une grosse base à l’extérieur, mais il y a une bonne ambiance.
Il y a peu de place pour tourner dans les bâtisses, ce sont donc de petits décors. Nous ne faisons rien en studio et utilisons des décors naturels.
Le début du tournage date du 25 mai 2016. Nous avons des journées de travail de 13-15 heures, mais parfois nous faisons des heures supplémentaires jusqu’à 18 heures. Nous avons aussi une très chouette équipe belge qui a déjà travaillé sur des tournages. C’est moins cher de tourner en Belgique. Il y a moins de charges.
Nous tournons 30-40 kilomètres aux environs de Bruxelles. C’est notre première série OCS signature. Nous sommes environ 40 personnes sur le tournage. Nous avons une logistique similaire à celle d’un long métrage avec un camion logistique complet et bien équipé.
Pour les anecdotes, nous avons un cochon qui fait du bruit et qui est la mascotte de l’équipe. Il y a aussi eu un moment ou la comédienne principale conduisait un tracteur et n’avait pas de frein en reculant. Elle a lâché un petit cri.
Dans l’équipe, il y a le régisseur adjoint et on est 6 en régie. Quand on reste dans les mêmes décors, le matériel reste, sinon, il faut tout déplacer. Nous n’avons pas de convoyeur pour camion. Il y a l’électro, le groupe, les costumes, les accessoires, le machino plus l’estafette à déplacer. Mais le tournage se passe bien.
Les décors extérieurs sont compliqués à gérer. Nous n’avons pas la possibilité de garer les camions. Si les lieux sont loin, c’est très difficile. Nous devons faire la navette. Cela nous pose des soucis techniques.
Chantal Pirotte, la mémé de la série, est tombée en entrant dans sa caravane. Elle a très mal, mais a réussi à finir de tourner aujourd’hui.
Nous avons une petite équipe. Tout le monde se connaît. Il y a donc de l’entraide de tous. Nous ne sommes pas cloisonnés et l’ambiance est bonne.
SYNOPSIS
La bouse raconte les aventures d’Éric, Nono et François, trois frères, qui héritent d’une des plus belles fermes de tout le Morvan. Une fois aux commandes, ils se révèlent être les pires fermiers de toute l’histoire de la paysannerie française. Avec eux, rien ne pousse et les bêtes maigrissent à vue d’œil.
Pour ne pas finir sur la paille et être la honte de l’agriculture française, les trois frères décident d’user de tous les moyens légaux et illégaux pour augmenter la production et ainsi surpasser leur voisine, Pauline Leroy, jeune ingénieure agronome spécialisée dans l’agriculture biologique.
BANDE ANNONCE
LA BOUSE - S1 TEASER from LOVEMYTV on Vimeo.
TECHNIQUE
- Titre original : La bouse
- Durée : 10 épisodes de 26 minutes
- Réalisateur : Stanislas Carré de Malberg, Charles Van Tieghem
- Scénariste : Stanislas Carré de Malberg, Charles Van Tieghem et Jean-Paul Bathany
- Interprètes : Nicolas Martinez, François Pain-Douzenel, Driss Ramdi, Bérangère Mcneese, Chantal Pirotte, Olivier Massart, Renaud Rutten, Delphine Baril
- Producteur : LovemyTV
- Diffuseur : OCS
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