Justice League : La critique
On a attendu... attendu... et encore attendu, mais aucune projection n’est arrivée pour la presse Web. Warner est coutumière du fait, témoin d’une certaine panique quand il s’agit du développement de sa principale franchise, DC. En général, cela ne sent pas très bon pour le film...
Pour ma part, je ne sais pas si c’est dû aux réécritures et tournages additionnels de Joss Whedon, mais les deux heures de long-métrage m’ont semblé passer très vite. Pas de temps morts, un bon équilibrage entre scènes explicatives et scènes d’actions, une découverte rapide mais pas précipitée des nouveaux personnages, un climax tonitruant et deux belles scènes complémentaires dans le générique. Ce nouvel opus m’a bien satisfait sur ce point là.
Il y a beaucoup de choses à dire sur le casting et d’abord sur ceux qu’on a déjà côtoyé. Tellement décriée lors de l’annonce de son recrutement pour BvS, Gal Gadot est aujourd’hui simplement et uniquement une évidence. La scène d’ouverture du film, où elle intervient pour sauver des otages, valide définitivement l’immense présence de l’actrice. Beaucoup moins innocente que dans son film solo, elle est en même temps la force incarnée, la détermination absolue et la féminité revendiquée. J’avais aimé la proposition de Ben Affleck dans BvS, même si j’avais un peu tiqué sur le coté monolithique et figée de sa mâchoire. Ce n’est pas encore avec Justice League que l’acteur va pouvoir commencer à se détendre même si la fin du film me donne l’espoir d’avoir dans le futur un Bruce Wayne enfin plus souriant. Quant à Superman, la raison de son retour est plutôt intéressante et permet à Henry Cavill de jouer des émotions différentes, mais chut... Comme souvent avec Marvel, DC/Warner n’est pas arrivé à donner de la consistance à son méchant. Steppenwolf est juste très très méchant et picétou.
Des trois nouveaux compères, il y en a au moins un qui ne devrait pas faire trop de vagues, c’est Cyborg. Lors de la diffusion des premières images, j’ai eu un peu peur pour le rendu écran de ce personnage grandement réalisé en images de synthèse. Le film m’a rassuré sur ce point. L’interprétation de Ray Fisher est assez sobre et fait bien contre-poids à son look de boule à facettes. La sobriété, par contre, n’est pas la plus grande qualité de la représentation à l’écran de Flash et Aquaman.
Et j’ai bien peur que tout à chacun aura un avis bien tranché sur ces deux personnages. Alors que Superman, Batman, Wonder Woman et maintenant Cyborg sont des personnages avec des faces sombres voire torturées, on a donné la mission à nos deux amis de rendre le DCEU plus lumineux et drôle. Si vous avez dans votre esprit une vision de ces personnages comme étant sérieux, je vous promets que ça va vous décoiffer grave. Si Aquaman profite de la stature et du charisme de Jason Momoa, le personnage n’arrête pas de faire de l’ironie au détriment de ses collègues et ne manque jamais de se moquer littéralement de Bruce Wayne.
Mais le film possède surtout un clown avec Flash. Clown n’est pas une insulte dans ma bouche, j’ai littéralement adoré la proposition d’Ezra Miller, ses interactions drolatiques avec ses collègues et le regard de gosse qu’il porte sur les événements. Mais ce n’est pas difficile de voir que je risque d’être minoritaire avec mon avis. Les fans du personnage et de la BD risquent même d’être ulcérés tant celui ci semble une complète réécriture psychologique de Flash. En fait, j’ai l’impression qu’on va réitérer ici le débat qui occupe les fans de Star Trek avec la nouvelle incarnation de la série Discovery. Le grand public, qui a une connaissance très limitée du DC Univers, acceptera sans sourciller cette proposition. Pour les fans, j’ai peur que cela creuse encore plus le fossé avec ce que Warner veut faire de sa franchise.
Reste le cas des effets spéciaux. Il ne faut pas oublier que contrairement à Marvel, les héros et vilains de DC sont majoritairement des titans aux pouvoirs démesurés. Et pour représenter ça à l’écran, il faut des effets spéciaux dantesques tout le temps, sans arrêt, et ce, jusqu’à l’indigestion. Bref, c’est assez fatiguant, on a vite mal aux yeux. A part quelques incrustations assez approximatives, c’est bien fait, mais je ne suis pas très fan.
Après un Wonder Woman très réussi, Warner, avec Justice League, continue donc lentement, mais sûrement, la mise en orbite de son DCEU même si cela laisse les fans un peu de coté.
SYNOPSIS
Après avoir retrouvé foi en l’humanité, Bruce Wayne, inspiré par l’altruisme de Superman, sollicite l’aide de sa nouvelle alliée, Diana Prince, pour affronter un ennemi plus redoutable que jamais. Ensemble, Batman et Wonder Woman ne tardent pas à recruter une équipe de méta-humains pour faire face à cette menace inédite. Pourtant, malgré la force que représente cette ligue de héros sans précédent – Batman, Wonder Woman, Aquaman, Cyborg et Flash –, il est peut-être déjà trop tard pour sauver la planète d’une attaque apocalyptique…
BANDE ANNONCE
FICHE TECHNIQUE
Durée du film : 2 h 00
Titre original : Justice League
Date de sortie : 15/11/2017
Réalisateur : Zack Snyder
Scénariste : Chris Terrio et Joss Whedon
Interprètes : Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot, Ezra Miller, Jason Momoa, Ray Fisher, Amy Adams, Jeremy Irons, Diane Lane, Connie Nielsen, J.K. Simmons, Amber Heard, Joe Morton, Lisa Loven Kongsli et David Thewlis
Photographie : Fabian Wagner
Montage : David Brenner, Richard Pearson et Martin Walsh
Musique : Danny Elfman
Costumes : Michael Wilkinson
Décors : Dominic Capon
Producteurs : Charles Roven, Deborah Snyder, Geoff Johns, Jon Berg pour Warner Bros. Pictures et DC Comics
Distributeur : Warner Bros. France
LIENS