L’expérience interdite - Flatliners : L’interview de son réalisateur, Niels Arden Oplev
Le site Collider a eu l’occasion de s’entretenir avec le réalisateur Niels Arden Oplev à l’occasion de la sortie de L’expérience interdite - Flatliners. Voici les meilleurs moments :
Aviez-vous des idées préconçues quant à la façon de travailler à Hollywood ? Et comment votre travail s’est passé finalement ?
J’ai tourné un film indépendant en 2012, Dead Man Down. C’était intéressant parce que le film était financé par tellement de monde, qu’on s’est retrouvé avec tant de producteurs, qu’à la fin, on ne pouvait pas retenir tous leurs noms ! Pour moi, faire un film avec Sony signifiait que j’aurais à faire avec beaucoup moins de personnes pour réaliser le film tel que je le voulais et l’expérience était beaucoup plus plaisante. À Hollywood, vous devez agir comme un politicien, bien expliquer votre vision du film et montrer pourquoi, c’est la meilleure. Mais, en même temps, vous devez être ouvert à toute autre idée qui peut s’intégrer au film.
À Hollywood, les studios s’intéressent beaucoup aux résultats des projections-tests avant la sortie publique d’un film. Avez-vous modifié le film après l’avoir montré à vos amis, votre famille ou après des projections-tests ?
Oui, mais ce qui est drôle, c’est que je le faisais déjà quand j’étais en Europe. C’est un bon outil pour finir un film et le rendre aussi bien que possible pour les spectateurs. Au cours des 27 ans qui séparent les deux films, les règles sur la peur sont devenues plus précises et le public réagit différemment en disant : "Attendez une seconde. Comment peut-on être hanté par quelqu’un qui n’est pas mort ? Ce n’est pas possible." Alors on a réfléchi à une réponse : Si vous prenez de la drogue et que vous commencez à halluciner ; à ce moment-là, vous pouvez être hanté par une personne qui n’est pas morte, parce que tout ça se passe dans votre tête. Du coup, le film ne brise aucune règle. C’est un thriller psychologique. C’est tourné vers les personnages, et les blessures qui sont ancrées dans chacun, dans leur passé.
Y a-t-il eu des scènes du film qui ont finalement étés coupées ?
Oui, il y a une scène avec Kiefer (Sutherland) qui raconte une longue et étrange histoire à propos d’un célèbre docteur qui a la Mort comme marraine (référence au conte de Grimm) et Diego (Luna), Kiersey (Clemons) et James (Norton) sont assis, le regardent l’air de dire "mais qu’est ce qu’il fout". Il finit par dire "Vous ne pouvez pas braver la mort, croyez moi". Le public aurait apprécié cette scène puisqu’il aurait pensé “Oh, mais c’est Nelson de l’ancien film". Mais ceux qui n’ont pas vu le premier film n’auraient pas compris et se seraient demandé "Mais de quoi il parle en fait ?" Comme ça faisait traîner la fin, on a coupé cette scène.
Souvent, l’histoire peut considérablement changer entre le script du début et ce qu’on verra à l’écran. Y a-t-il eu des changements ou bien vous avez suivi l’histoire comme vous l’aviez planifié depuis le début du projet ?
Évidemment, nous avons essayé de réaliser l’histoire que nous avions définie en amont. Mais il y a eu quelques éléments qu’on a modifiés en pré-production et pendant le tournage on a décidé que les scènes qui font peur devraient être encore plus effrayantes. On a donc changé certaines scènes pour que ça soit une meilleure expérience pour le public. En fait, je pense que je voulais faire un film qui soit un peu comme une attraction à sensation forte. C’est un film à la fois sexy et effrayant.
Comment a été fait le casting ?
Le casting est très important pour moi. Je ne pense pas que n’importe quel acteur puisse jouer n’importe quel rôle. Je pense qu’il faut un lien émotionnel entre l’acteur et son personnage pour qu ’il l’incarne comme il se doit. J’étais très content qu’Ellen (Page) et Diego (Luna) aient tout de suite accepté de participer au film, ils sont tous deux des acteurs réputés pour faire un travail de très très bonne qualité. C’était vraiment intéressant de voir qu’ils trouvaient que le script pouvait être interprété de plusieurs façons : Ellen rend son personnage vraiment crédible et Diego est génial en héros mexicain qui sauve de belles Américaines. Quant à Nina (Dobrev), elle incarne à merveille le personnage de la classique fille riche, issue de la petite bourgeoisie, dont tout le monde pense qu’elle deviendra docteur et cetera. Mais elle a réussi à faire ressortir les sentiments du personnage. Pour James (Norton), c’était super important qu’il soit insouciant, c’est un homme qui va à l’école de médecine pour les filles, les fêtes, la drogue. C’est le genre de type qui va appuyer sur le bouton qui va entraîner tout le monde à leur mort ; il a ce sens de l’imprudence qui fait qu’il ne peut pas refuser l’aventure". Kiersey (Clemons) est la benjamine du groupe. Elle cherche sa voie et, confrontée à sa mère, elle désire son indépendance.
L’expérience interdite - Flatliners sera dans les salles françaises le 22 novembre 2017.
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