Il était une fois…La belle histoire de Procidis : Interview de Maroin Eluasti
Les séries Il était une fois...la Vie, l’Homme, l’Espace... ont bercé l’enfance de nombreux téléspectateurs. Un bel ouvrage leur rend hommage : Il était une fois…La belle histoire de Procidis. Unification a pu rencontrer à l’occasion du Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine Saint-Denis à Montreuil, un des auteurs : Maroin Eluasti.
Bonjour pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Marouin Eluasti. Je suis dessinateur autodidacte, animateur autodidacte, storyboardeur autodidacte et aussi réalisateur autodidacte.
Vous venez de sortir un livre Il était une fois...la belle histoire de Procidis, qu’est-ce qui vous a conduit à écrire ce livre ?
Dans un premier temps, les séries. Je les adorais, j’ai grandi avec, notamment Il était une fois...l’Homme. C’était la première série que j’ai découverte et j’ai adoré. J’ai totalement adhéré à l’univers sympathique, aux personnages et aux histoires. Après, j’ai suivi toutes les autres : Il était une fois...l’Espace, la Vie avec le même enthousiasme et le même intérêt. J’avais déjà envie à l’époque de connaître les coulisses, de savoir comment cela se passait. J’étais très curieux et ravi un peu plus tard de pouvoir le raconter, le partager
Vous avez fait le livre à trois, comment vous êtes-vous répartit le travail ?
J’ai commencé à écrire, c’est à dire j’ai écrit un chapitre, ensuite Magalie, qui est mon épouse, a repris le texte en ajoutant des choses puis Christophe reprenait tout ça et rajoutait encore des choses et cela revenait vers moi. On travaillait comme ça continuellement jusqu’à ce que l’on ait une version qui nous plaise à tous les trois. C’est bien d’avoir plusieurs visions.
Avez vous été en contact avec Albert Barillé ?
J’ai essayé de contacter Albert entre 2006 et 2007. A l’époque où il était sur la production de la série Il était une fois...Notre Terre. Je n’ai jamais réussi à le voir directement. Il était déjà très malade et le peu de force qu’il avait, c’était pour sa série. Son épouse l’aidait énormément pour qu’il puisse la faire. Et malgré toutes mes relances et le fait que je sois allé là-bas directement je n’ai jamais réussi à le rencontrer.
Comment avez-vous eu accès aux archives ?
J’avais déjà une partie des archives, une toute petite partie, par envie de découvrir les secrets, j’aime bien savoir comment les choses sont fabriquées. Dès que je pouvais et que j’en avais la possibilité je réunissais des documents pour essayer de comprendre comment tout ça fonctionnait, s’articulait.
En 2007, l’épouse d’Albert m’a contacté, nous avons eu de nombreux échanges, Elle connaissait déjà l’existence du projet du livre et elle m’a dit « on va le faire on va pouvoir vous aider à le réaliser »
À l’époque, j’ était dans un processus d’écriture. Et le fait qu’elle me dise « on est là, on vous suit, on approuve le projet d’un livre sur Albert » m’a encore plus boosté pour que je puisse le terminer. L’écriture s’est terminée, il y a quelques mois. Cela m’a pris de longues années d’écriture, de recherche de documents. Il y a des documents qui ont été mis à notre disposition, il y en a d’autres que nous avons dû aller chercher au Japon, en Pologne et même en Espagne. Un des peintres Claude Lambert qui s’occupait des décors à partir de Il était une fois...la Vie vit en Espagne. On est allé le voir pour profiter des archives. Il avait conserver pas mal de choses
Avez-vous accordé la même place à toutes les séries ?
La première tient plus de place parce que elle est inoubliable ; après cinq il y a peut-être une routine qui s’est installée mais il y a eu un processus complexe sur toutes les séries. Sur les premières ,c’était un peu plus complexe et l’on a voulu me raconter cette histoire. Albert apprenait en même temps il a appris sur ces séries. Il n’est pas devenu réalisateur du jour au lendemain il a appris sur ses séries, il y a eu aussi Colargol auparavant
Comment avez-vous organisé les documents dans le livre ?
Pour le texte on a essayé de ne pas être trop technique, je ne voulais pas que l’on explique la conception du dessin animé dans son détail mais plutôt que l’on s’attarde sur les petites anecdotes, sur les choses qui ont permis que les séries puissent se faire. Il y a plein de petits éléments plein de petits ressorts de la vie qui ont fait qu’Albert a fait telle ou telle chose à tel moment. Et parfois c’est presque par accident que telle chose a été faite. C’était plutôt s’attarder sur l’ histoire de comment est faite la série plutôt que sur le côté technique.
Concernant les visuels, je suis un amoureux des belles images, un amoureux de l’animation. J’ai fait en sorte qu’il y ait un maximum d’images qui soit visuellement intéressantes et représentatives des séries de Procidis.
Il y a aussi des recherches, dans leur jus, avec des ratures et des dessins pas finis. Il est agréable de voir les matériaux qui ont servi à faire.
Quel est votre série préférée ?
c’est vraiment Il était une fois...l’Homme. Quand j’ai découvert cette série, elle était découpée en petits morceaux de cinq minutes tous les jours à 19h55 et il y avait le grand épisode complet du week-end. Ce que j’ai aimé tout de suite dans cette série là, c’est la bonne humeur des personnages, leur envie de vivre, leur sourire et le côté comique des personnages. Et aussi le fait de suivre une famille, on se retrouvait catapulté pour vivre toutes ces aventures et comme il y avait des enfants, les enfants pouvaient très facilement s’identifier : à l’époque des Cro-Magnons ou pendant la révolution. Après aussi les autres, je les adore l’Espace, la Vie mais l’Homme est celle qui m’a le plus marquée. Il y avait pas mal de bonne humeur. C’était joyeux, original on avait pas eu ça à la télé jusqu’alors .
Que devient cette univers actuellement ?
il continue de vivre à travers tout ce que peut entreprendre la société Procidis. Il y a la restauration pour que les séries puissent perdurer dans le temps. Il y a la Vie qui est en cours de restauration et qui sera disponible en mars avec une image qui sera beaucoup plus large que celle que l’on a vu à la télé : on découvrira de nouvelles choses au-dessus en dessous et sur les côté. C’est merveilleux les matériaux de base ont été très bien conservés. Je les ai un peu aidé dans la recherche en contactant notamment le Japon parce que c’est là-bas qu’ont été faites les trois premières séries. Si tout va bien on devrait voir de nouveaux projets venant du studio. Ils réfléchissent à des choses : plutôt que de gérer un patrimoine, peut-être aller au-delà ,imaginer de nouvelles choses pour l’avenir. Il possède encore tous les droits. Ça a été fabriqué au Japon mais ça reste une collaboration.
Comptez-vous faire d’autres livres ?
Oui, il y en a un en préparation qui sortira l’année prochaine. C’est sur un Monsieur qui s’appelle Shichirō Kobayashi. Il a peint les décors de Rémi sans famille et de l’Ile aux Trésors. Je l’avais fait travailler sur Asterion et j’ai permis qu’il puisse venir à la Japan Expo pour que le public le découvre.
Je l’avais fait venir au Louvre Lens : j’avais fait rapatrier tous ses originaux, pas des photocopies comme il y a eu à Japan Expo. On prépare un ouvrage ensemble. C’est principalement centré sur son travail sur les dessins animés on travaille main dans la main pour faire ce livre. On s’envoie des fax, des lettres pour avancer. Il y a une traductrice qui nous assiste. Il raconte ce qu’il a vécu à cette époque là, ce qu’il a fait et les artistes qu’il a mis en lumière.
Il était une fois…
...la belle histoire de Procidis
Auteur : Maroin Eluasti, Magalie Soufflet & Christophe Lambert
Éditeur : Huginn & Muninn
Nombre de pages : 224
Prix de vente : 34,95 €
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