Batman v Superman - L’aube de la justice : La critique

A quelques mois près, cela fait 3 ans que Man of Steel, le premier film de l’univers partagé des super héros DC, est arrivé sur les écrans. 3 années pendant lesquels Marvel n’a pas arrêté de prouver, film après film, la validité de son mode de développement cinématographique.

Si ce premier film centré sur Superman n’a pas rencontré le succès unanime que Warner attendait, l’enjeu de la sortie mondiale de Batman v Superman n’en est que démultiplié. De cette rencontre explosive entre les deux plus célèbres personnages dépend en grande partie la mise sur orbite de l’univers cinéma de DC. On n’a donc pas été étonné plus que ça quand Warner nous a confirmé qu’aucune projection presse ne nous serait proposé. Surement échaudé par les différentes polémiques suscitées par le casting du film, l’enjeu était trop gros pour la major de risquer d’avoir des mauvais papiers en amont de la sortie. Et des critiques en mode perplexité-déception, malheureusement, il y en aurait eu.

Le plus grand problème du film est son scénario. Pour peu que vous ayez vu les bandes annonces, on va dire que la première heure et demi ne réserve que peu de surprises pour le spectateur. Si vous ajoutez à cela la quasi absence de scènes d’actions, le rythme très lent d’exposition des enjeux, le pathos omniprésent, la gravité des visages, il n’y a bien que le jeu totalement décalé de Jesse Eisenberg dans le rôle de Lex Luthor et la curiosité de voir les première scènes de Gal Gadot qui viennent réveiller un peu les neurones.

On nous ressert également à nouveau la tarte à la crème des Batman, c’est à dire le meurtre de ses parents et sa chute dans le puits aux chauves souris. Sauf que cette fois ci, entre le cadrage de certains plans de Zack Snyder et un batmounet en quasi lévitation pour remonter du puits, on frôle quasiment le ridicule. Passé le plutôt efficace rappel de la destruction de Metropolis-Gotham de Man of Steel vu par les yeux de Bruce Wayne, l’intrigue est bien souvent capillotractée. On sent bien que tout est affaire de manipulation par Lex Luthor, mais beaucoup de scènes sont trop nébuleuses. On a même l’impression qu’on veut nous faire comprendre que Batman a une sorte de pouvoir de voyance. Bizarre...

Et arrive la scène pivot, celle de l’audition de Superman par la commission sénatoriale. Et là, sans spoilers, le dénouement nous cueille littéralement. A mon sens, c’est à partir de cette scène que le film démarre réellement, qu’il nous réserve émotions, scènes d’actions dantesques ainsi que de multiples surprises jusqu’au final assez attendu.

C’est le casting féminin qui à mon avis s’en sort le mieux. Holly Hunter a de très belles scènes, Amy Adams est très présente y compris dans les scènes d’action et Gal Gadot est en définitive la bonne surprise du film. Malgré les doutes de pas mal d’entre vous, l’actrice dégage une présence assez remarquable au point de reléguer ses camarades au second plan dès qu’elle apparaît à l’écran. L’absence de biscottos de bodybuildeuse de Gadot passe au second plan tant la force de la super-héroïne ne dépend pas de son physique mais plutôt de pouvoirs surnaturels.

Quant à la gente masculine, je suis beaucoup plus dubitatif. Si Henry Cavill reste un interprète idéal pour Superman, c’est plus contrasté pour le Batman de Ben Affleck. Paradoxalement, la prise massive de masse musculaire de l’acteur rend son Batman beaucoup plus crédible que les précédentes incarnations qui avaient besoin de matérialiser sur leur costume des fausses tablettes de chocolat. Malheureusement, cela dessert son interprétation pour le dandy Bruce Wayne. On continue de voir uniquement un tas de muscles qui ne desserre pas les dents de tout le film. Je ne sais en définitive pas trop quoi penser de l’interprétation de Jesse Eisenberg. C’est vraiment un Lex Luthor totalement spécial, comme si on l’avait un peu cloné avec le Joker. Je ne vous parle même pas des mini-mini-mini-mini caméo des futurs membres de la Justice League. On se prend à avoir de gros doutes quant à la viabilité d’un Aquaman...

Techniquement, je déplore la photographie du film. Les couleurs délavées ne m’avaient pas enchanté sur Man of Steel. Je pense que c’est encore pire avec Batman v Superman. Et ce n’est pas la 3D quasi floue qui vient arranger les choses. La confrontation entre les deux super-héros est plutôt bien chorégraphiée avec un seul petit soucis. Pour un film qui se veut être la confrontation entre les deux, c’est un peu court. Par contre, même si c’est assez joli à voir, la grande bataille avec Doomsday me pose un problème. Fondamentalement pendant la quinzaine de minutes que dure le combat, vous ne distinguez guère que des arcs électriques, explosions de plasma et affrontements très rapides. Flash n’est pas encore là, mais il semble avoir donné des cours de courses rapides à Superman et Wonder Woman. Bref, ce qui se passe est assez peu lisible.

C’est donc un sentiment de déception qui flotte à la sortie de la salle de cinéma. Je reste curieux de voir Suicide Squad qui risque en définitive d’être la bonne surprise DC de l’année. Quant au film suivant, Wonder Woman, vu le plaisir que j’ai eu à découvrir Gal Gadot dans le rôle, c’est celui que désormais j’attend le plus. A suivre...

Craignant que Superman n’abuse de sa toute-puissance, le Chevalier noir décide de l’affronter : le monde a-t-il davantage besoin d’un super-héros aux pouvoirs sans limite ou d’un justicier à la force redoutable mais d’origine humaine ? Pendant ce temps-là, une terrible menace se profile à l’horizon…

 Durée du film : 2 h 33
 Titre original : Batman v Superman : Dawn Of Justice
 Date de sortie : 23/03/2016
 Réalisateur : Zack Snyder
 Scénariste : Chris Terrio et David S. Goyer
 Interprètes : Ben Affleck, Henry Cavill, Jesse Eisenberg, Gal Gadot, Amy Adams, Diane Lane, Laurence Fishburne, Jeremy Irons et Holly Hunter
 Photographie : Larry Fong
 Montage : David Brenner
 Musique : Hans Zimmer et Junkie XL
 Costumes : Michael Wilkinson
 Décors : Patrick Tatopoulos
 Producteur : Charles Roven et Deborah Snyder pour Warner Bros, DC Entertainment, Syncopy, Dune Entertainment
 Distributeur : Warner Bros. France

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