Star Wars - L’héritage de la Force partie 3/5 : Guillermo del Toro
Deadline a demandé à 5 réalisateurs, Peter Jackson, Ridley Scott, Guillermo del Toro, Ron Howard et Luc Besson de se souvenir de leur première expérience Star Wars et de raconter en quoi ce petit film a pu changer la donne pour eux et pour les autres. La troisième partie, après Peter Jackson et Ridley Scott, est consacrée au papa de Hellboy au cinéma, Guillermo del Toro.
Où étiez-vous lorsque vous avez vu Star Wars pour la première fois et qu’elle a été l’impression que le film vous a laissé ?
J’étais très, très jeune et je l’ai vu pour la première fois dans un cinéma au Mexique. Je suis allé à la première séance le matin sans savoir à quoi m’attendre. C’était bien avant internet. Tout ce que j’avais vu était sur les affiches. J’adorais l’affiche et j’y suis allé. J’y suis retourné à toutes les séances possibles, ce qui a bien amusé les gens du cinéma qui m’ont finalement laissé dedans. A cette époque, ils vous menaient à la sortie dès la fin du film et moi, toute la journée je ressortais pour faire le tour du cinéma et entrer à nouveau.
Ce qu’a fait George pour la première fois, c’était prendre le concept de science-fiction immaculé, lisse et de le rendre prosaïquement endommagé. Les choses pourrissent, sont oxydées et rouillées. Il y a des fuites d’huiles. C’était un univers vivant. Je ne pouvais pas mettre des mots dessus à cette époque mais en repensant à Ridley Scott et Alien, l’idée de camionneurs dans l’espace, il fait ça magnifiquement. Les entrailles du vaisseau même semblent usées, fatiguées et défraichies. C’est un métissage entre 2001 et Star Wars. Ridley Scott est en lignée directe avec Lucas et Kubrick. Il utilise un ton différent mais il est aussi précis avec l’objectif. Les endroits du vaisseau qui sont nickels sont très influencés de Kubrick d’une certaine manière mais il y a des endroits du vaisseau où vous pouvez voir l’influence directe de Star Wars. Je pense que George Lucas a changé à tout jamais la manière dont on perçoit le genre. C’était un genre qui en était presque à l’auto-parodie lorsque Star Wars est arrivé. Et tout à coup, c’est devenu énorme.
Le véritable secret de Star Wars c’est que ce n’est pas véritablement de la science fiction, c’est de la science-fantasy. C’est une histoire de princes, de princesses et de méchants sorciers. George combine, de manière majestueuse, le meilleur de Tolkien, le meilleur de l’héritage Nordique et le meilleur de la science-fiction. Tout cet appétit qu’il a pour ces mythologies, tout se retrouve dans un film. Je pense que ce ne sera pas quelque chose qui sera répété. Honnêtement, il a créé quelque chose qui est unique dans l’histoire du cinéma. Je pense que la seule personne qui a eu cette grandeur et cette ambition c’est Jim Cameron with Avatar, qui ne vient de nul part ailleurs que de son imagination et des mondes qui ont rempli l’esprits de ces gars quand ils étaient adolescents.
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