Star Wars - L’héritage de la Force partie 2/5 : Ridley Scott
Deadline a demandé à 5 réalisateurs, Peter Jackson, Ridley Scott, Guillermo del Toro, Ron Howard et Luc Besson de se souvenir de leur première expérience Star Wars et de raconter en quoi ce petit film a pu changer la donne pour eux et pour les autres. La seconde partie, après Peter Jackson, est consacré au papa d’Alien, Ridley Scott.
Vous souvenez-vous en quoi Star Wars vous a affecté lorsque vous avez vu le film la première fois ?
Je le décrirais comme fondateur pour moi. Le premier film, celui qu’il a réalisé, juste fondateur. Tellement intelligent, créativement parlant, qu’il a décidé d’en faire le côté face de 2001 l’Odyssée de l’Espace. Et c’est aussi certainement le cas pour Alien que je faisais 2 ans après. Parce que son film est en quelque sorte un conte de fées. Avec une princesse, un jeune prince et un Harrison Ford cynique jouant Han Solo. Pour moi c’était la parfaite interprétation d’un comic strip, un serial. J’ai appris à dessiner à partir des meilleurs comic strips. Je me souviens que les anciens Superman étaient mieux dessinés que les récents. Les tous premiers Tarzan étaient spectaculairement bien dessinés, l’anatomie de la jungle était parfaite. Les plus récents sont beaucoup moins bien réussis. Il y a tout un art dans ces comic strips et George en était un véritable adepte et ce qu’il a fait est génial.
J’ai annulé le film que j’étais en train de faire après avoir vu Star Wars, j’ai terminé Les Duellistes, qui était plutôt un bon film et qui a été récompensé à Cannes. Cela m’a énormément aidé mais pas à Hollywood. Que Dieu bénisse Paramount de m’avoir donné 800000 $ pour pouvoir le faire, mais ils n’ont pas su quoi en faire et plus de 25 ans après ils ne savent toujours pas quoi en faire. Mon premier job à la télé était concepteur de décors et j’étais passionné de comic strips. J’ai tellement aimé faire Les Duellistes que j’ai décidé avec David Putnam que j’allais faire Tristan et Iseult. Retourner à Salah, cette partie de la campagne et faire fondamentalement une version de Tristan et Iseult. J’étais à Los Angeles pour présenter Les Duellistes et David me dit qu’il y a un film qui s’appelle Star Wars et qu’il peut avoir 2 tickets et qu’il pense que je devrais aller le voir.
Nous sommes allé au Chineese pour le voir à la séance de 14h, j’étais à huit rang de l’écran avec David Putnam. On s’est assit là et je n’ai jamais vu ou ressenti une telle participation chez un public de toute ma vie. Le cinéma tremblait. Lorsque cette Étoile noire arrive au début du film, je me suis dit que je ne pouvais pas faire Tristan et Iseult. Je devais trouver quelque chose d’autre. A la fin du film, j’étais très triste parce que le film était sensationnel et c’est le plus grand compliment que je puisse faire. J’étais triste des semaines durant. Je n’avais pas encore rencontré George à ce moment là mais je me suis dit "merde, George..." Puis quelqu’un m’a envoyé le scénario d’un film appelé Alien. Je me suis dit wow, je vais le faire. J’étais le 5ème choix. Ils avaient des gens comme Robert Altman mais comment pouvez-vous proposer un film comme ça à Robert Altman ? Il se serait demandé comment cette chose pouvait bien sortir de son ventre. Moi je savais quoi faire. Je l’ai lu et je me suis dit, je vais le faire. J’étais à Hollywood en 22 heures, ils m’ont demandé si je voulais changer quelque chose, j’ai dit non, je l’adore.
Il faut donc remercier Star Wars pour Alien finalement ?
Oui. Grace à Star Wars et grace à Stanley Kubrick pour la manière dont il a inspiré George et moi sans aucun doute avec 2001 L’Odyssée de l’espace. Il y a un avant et un après 2001. Les designs ont influencé tout le monde. Son influence va jusqu’à Prometheus. Stanley avait tout compris.
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